PAR MARC DESGAGNÉ
Depuis plus de 20 ans maintenant, l’une des choses que je préfère dans le fait de m’occuper d’un site metal et rock, c’est celle de faire des découvertes par pur hasard. Vous savez, ces moments où vous n’avez rien à faire. On tourne en rond, on ne sait pas quoi écouter. On commence à fouiller pour le simple plaisir de la chose et finalement, nos diverses passions s’entrecroisent dans une combinaison pratiquement parfaite. Du metal, du rock, des jeux vidéos et de bons riffs !
Au début du mois de septembre 2022, ANDY GILLION (ex-guitariste/compositeur pour Mors Principium Est) a lancé son deuxième album solo intitulé « Arcade Metal ». Je peux vous le garantir, l’idée derrière l’utilisation du nom a été exploitée à son maximum. À quel point ? « Arcade Metal » n’est pas seulement une référence aux jeux vidéos rétros, vous allez réellement vivre cette expérience. Que ce soit au niveau de la présentation visuelle de la pochette, du choix du nom et de l’emplacement de chacune des chansons, du côté sonore rétro, du vidéoclip de « 1988 » ou des nombreux invités, ANDY GILLION propose un véritable retour dans le passé… avec sa touche moderne !
Sincèrement, c’est ce qui fait la force de ce nouvel album, c’est l’importance dans les détails et dans le choix des personnes qui l’accompagnent pour cette aventure. Il s’est entouré de gens qui aiment les jeux vidéos, mais qui savent aussi respecter le passé. Pour débuter l’album, le court titre « In The Arcade » nous offre une collaboration avec le compositeur légendaire de jeux vidéos Yuzo Koshiro (Streets of Rage, Sonic the Hedgehog), tout juste avant d’enchainer avec « Insert Coin ». Oui, nous entendons littéralement une pièce de monnaie entrer dans la machine c’est la première chanson avec 66Samus à la batterie. D’ailleurs, c’est ce dernier, que plusieurs connaissent avec ses nombreuses vidéos, qui vous accompagnera tout au long de « Arcade Metal ».
Est-ce que j’ai mentionné qu’il s’agit d’un album complètement instrumental ? Les guitares peuvent pleinement briller avec ses moments de shred mélodique teintés de l’univers de jeux vidéos des années 80. D’une durée d’un peu plus de 40 minutes, ANDY GILLION vous guide dès votre entrée dans l’arcade et pour chacun des niveaux, jusqu’au boss final ! Parfois, lorsqu’on parle d’album instrumental, certains peuvent avoir une certaine méfiance. Est-ce qu’il y aura trop de solos interminables ou d’échantillonnages qui pourraient nous faire débarquer ? Non, ce n’est pas le cas sur cette sortie. Sur l’ensemble des pièces, tout est bien balancé. Il y aura quelques sons qui vont vous remettre en mémoire certains classiques de la NES ou de la Genesis, mais ce n’est pas envahissant et l’utilisation n’est pas abusive. Ils servent à faire des liens, des clins d’oeil ici et là, mais rien de pousser à l’extrême. En fait, même TESTEUR ALPHA, AVGN ou JOUEUR DU GRENIER ne pourront pas s’en plaindre ! Ce n’est pas peu dire ! Par contre, je suis bien heureux de constater qu’ils n’ont pas rendu hommage à Cybermorph avec « Where did you Learn to Fly » de l’Atari Jaguar.
Plus sérieusement, la sonorité de l’album est principalement rock-metal avec de très bons passages plus heavy. Sur l’incroyable « Tokyo Street Massacre », GILLION fait appel aux services de Matt Heafy (guitare/chant de TRIVIUM), tandis que vous pouvez entendre la jeune guitariste prodige japonaise de 16 ans Li-sa-X sur le titre « 1988 ». Ces deux titres sont les moments marquants de « Arcade Metal », dont la dernière a eu la chance d’avoir un superbe vidéoclip.
Ensuite, nous pouvons noter le clin d’oeil, peu subtile, à Castlevania sur « Enter the Castle », dont les premières notes préparent bien l’ambiance à la fois sombre et mélodique et les prouesses aux guitares de JEFF LOOMIS (ARCH ENEMY). Cette chanson possède aussi le fameux « total package ». Après plusieurs niveaux et combats, est-ce que c’est la fin ? Et non ! Il reste « Final Boss » avec la présence du guitariste PER NILSSON (SCAR SYMMETRY, NOCTURNAL RITES). Ce deuxième album se termine avec « Game Over » et « Continue ? ». L’album a été co-mixé et masterisé par Thomas « Plec » Johansson (Soilwork), alors la qualité de la production est au rendez-vous et rend pleinement justice aux compositions.
Sortez vos vieilles consoles poussiéreuses et branchez les manettes, « Arcade Metal » de ANDY GILLION saura aller chercher le jeune nostalgique en vous dans cet univers unissant à merveille la beauté des guitares, les jeux vidéos, le son rock/metal progressif mélodique et tous ces petits moments de notre jeunesse.
PAR MARC DESGAGNÉ
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