Amorphis – Queen of Time (2018)

10/10
Groupe
Amorphis – Queen of Time (2018)
Album
Queen of Time
Année
2018
Compagnie
Nuclear Blast
Format
Pistes
01. The Bee
02. Message in the Amber
03. Daughter of Hate
04. The Golden Elk
05. Wrong Direction
06. Heart of the Giant
07. We Accursed
08. Grain of Sand
09. Amongst Stars
10.Pyres on the Coast

PAR SYLVAIN CARRIER

Après l’excellent Under the Red Cloud paru il y a déjà trois ans, la formation finlandaise Amorphis avait du pain sur la planche si elle voulait offrir aux amateurs un album qui pourrait rivaliser avec ce bijou. Queen of Time est le treizième opus du groupe, qui célébrait d’ailleurs son quart de siècle l’an dernier.

Soyons francs dès le départ : Queen of Time est un chef d’oeuvre. Amorphis a su nous habituer à des albums de grande qualité, et on pourrait s’attendre à ce qu’éventuellement, la celle-ci diminue ou que la formation scandinave trébuche alors qu’au contraire, elle se renouvelle constamment. Si Amorphis possède une qualité unique, c’est bien celle de ne ressembler à rien d’autre. Le groupe a son propre son, sa vibe envoûtante et unique qui a ce don de nous faire voyager, de nous hypnotiser.

The Bee débute à merveille Queen of Time, avec le son caractéristique du clavier toujours bien présent de Santeri Kallio. Embarquent rapidement le classique cri primal du sublime Tomi Jousten ainsi que les riffs inspirants d’Esa Holopainen et de Tomi Koivusaari. The Bee représente à merveille ce qu’Amorphis fait de mieux : des refrains légers, qui nous emportent dans nos pensées combinés à des couplets pesants et intenses, contraste fascinant qui fait en sorte que jamais on ne tombe dans la redondance. Départ canon! Message in the Amber nous propose ensuite une mélodie qui est définitivement plus festive, dont le début n’est pas rappeler Hopeless Days (Circle, 2013). On y retrouvera d’ailleurs les premières sonorités orientales que l’on entendra à quelques reprises sur Queen of Time et qui agrémentent bien le tout. Daughter of Hate viendra nous hanter avec un air un plus sombre, mais toujours aussi intéressant. On y constate à nouveau toute la puissance de la voix caractérisque de Jousten, qui s’en donne à cœur joie tout au long de la pièce. Les cuivres qu’on entend au milieu de cette dernière sont un brin out of place, mais on pardonnera rapidement cet écart.

Là où brillera vraiment Queen of Time est à partir de The Golden Elk, une pièce sensationnelle que l’on fredonnera encore dans 10 ans. Si une chanson à elle seule pouvait décrire la carrière d’Amorphis, on pourrait probablement sélectionner celle-ci afin de démontrer à peu près toutes les sonorités uniques du groupe. Wrong Direction est le Sacrifice (Under the Red Cloud, 2015) de l’album, la pièce mid-tempo classique que les scandinaves nous proposent à chaque album, et où Kallio et son clavier brillent de mille feux. Heart of the Giant est un chef d’oeuvre absolu, probablement une des meilleures pièces proposées en carrière par le groupe. On y retrouve un choeur puissant, des riffs épiques et des airs qui se rapprochent de ce que nous propose généralement Epica, mais à la sauce Amorphis. Un régal!

We Accursed et Grain of Sand continuent dans la même veine, proposant une variété de sonorités diverses, tantôt lourdes et tantôt plus douces qui font en sorte que jamais on ne se lasse ou qu’on cesse momentanément d’écouter. Au contraire, plus l’album avance, plus on semble se laisser emporter dans les nombreux solos de guitares et de clavier qui ponctuent chaque pièce. Par ailleurs, parlant d’instruments, notons le retour D’Olli-Pekka Laine à la basse, lui qui était présent jusqu’à Tuonela et qu’on remarquera à plusieurs reprises, la basse étant mise de l’avant plus souvent que jamais sur Queen of Time. Among Stars propose une collaboration avec Anneke van Giersbergen (The Gathering) qui ne manquera pas de faire jaser. Certains adoreront l’air unique que la pièce propose, la dualité opposant les voix d’Anneke et Tomi étant franchement paradoxale. D’autres seront possiblement irrités par le côté un peu «quétaine» de la pièce, mais c’est fort intéressant d’entendre cette expérience qui mérite d’être répétée. La finale se fera avec Pyres on the Coast, la pièce la plus heavy de l’album, qui conclut de brillante façon Queen of Time.

Alors qu’on pouvait penser qu’Amorphis avait atteint son peak de carrière il y a trois ans avec Under the Red Cloud, voilà que Queen of Time vient brouiller les cartes. Construit à la perfection, avec une production stellaire et présentant des musiciens au sommet de leur forme, on ne peut que s’inscliner devant Amorphis. Pour l’auteur de ces lignes, une note parfaite ne représente pas la perfection, justement; elle représente un effort hors du commun, une expérience unique qui vient nous bercer, nous faire vivre une gamme d’émotions qu’on ne ressent que trop peu souvent. C’est ce que Queen of Time réussit comme exploit. Courez acheter ce petit bijou qui trônera au sommet de bien des palmarès cette année, et pendant que vous y êtes, attrapez un billet pour les spectacles du 8 et du 9 septembre à Montréal et à Québec, alors qu’Amorphis sera de passage dans la Belle Province en compagnie de Dark Tranquillity, Moonspell et Omnium Gatherum!

PAR SYLVAIN CARRIER


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Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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