PAR ÉDOUARD DUBUISSON
Blog: Les chroniques d’Eddy
Trois ans après la sortie de Too Mean To Die, les titans du heavy metal allemand, Accept, sont de retour avec un album très attendu autant par les critiques que par les fans de la formation teutonique. Autant vous dire que les attentes seront amplement comblées car c’est du Accept 100% pur jus, en tout cas, le son qu’ils ont depuis l’arrivée de Mark Tornillo au chant en 2009. Retour sur ce bel opus de metal cuivré qui sort ce 26 avril 2024 sur le label Napalm Records.
Humanoid traite de sujets plus que jamais d’actualité, à savoir l’intelligence artificielle et le fait que notre confiance en la technologie prend souvent le dessus sur nos propres façons de penser. Le disque a été, une fois de plus, produit par Andy Sneap, guitariste de Judas Priest depuis 2018 suite au départ de Glenn Tipton. Le musicien a plusieurs cordes à son arc puisqu’il est également ingénieur du son et producteur. Il a déjà travaillé avec des formations bien établies comme Arch Enemy, Exodus, Testament, Kreator, Dream Theater, Megadeth pour ne nommer qu’eux!
C’est déjà sa sixième collaboration avec Accept car, depuis Blood Of The Nations en 2010, il a travaillé sur tous les opus du groupe.
Saxon, Judas Priest et maintenant Accept, les géants infatigables du heavy traditionnel sont désormais toujours aussi en forme pour nous pondre des excellents albums en 2024.
Le son de l’album est dans la lignée de ce que le groupe sort depuis 2010. La voix de Mark Tornillo est comme à son habitude, incisive et épique à souhaits. Wolf Hoffmann, qui est un guitariste que j’apprécie énormément, propose une nouvelle fois des riffs accrocheurs typiquement heavy et des solos d’anthologie avec son amour pour la musique classique toujours mis en avant.
Voici mon analyse du disque pièce par pièce :
1. Diving Into Sin : introduction avec une guitare aux sonorités du Moyen-Orient, l’auditeur rentre directement dans le vif du sujet avec le côté furieusement mélodique du morceau. Les choeurs de Wolf et sa voix grave rendent la composition encore plus épique. Belle entrée en la matière!
2. Humanoid : sorti comme single le 28 février, je trouve que cette pièce manque un peu d’originalité et de pêche. Bien qu’elle soit loin d’être mauvaise, je l’ai trouvée peu inspirante et elle ne m’a définitivement pas marquée, car pour moi c’est du « déjà entendu ». A 2:45 j’ai aimé le break avec le solo très lyrique de Wolf.
3 .Frankenstein : Le vidéoclip est visiuellement très beau avec un Frankenstein animé et moderne, plus vrai que nature! Il a été réalisé à l’aide de l’intelligence artifielle. Le chant de Mark, qui me fait parfois pensé à celui de Brian Johnson d’AC/DC, est toujours surprenant. En effet, il colle tellement bien avec l’univers musical du groupe. Même si j’adore Udo, je suis vraiment content du choix de son successeur. A 2:43, nous avons le droit à un premier solo de Wolf, joué rapidement, suivi d’un autre plus riche et complexe. Quelle virtuose de la six cordes !
4. Man Up : du « classique Accept » avec cet hymne hard rock bien ficelé, surtout avec le refrain qui reste en tête instantanément avec les choeurs de Wolf. La section rythmique de Christopher Williams (batterie) et Martin Motkin (basse) coule comme un long fleuve tranquille avec son groove inimitable.
5. The Reckoning : le style old school 80’s est remis à jour avec cette composition fraîche et énergique. Le solo à 2:47, sans fioriture et qui va droit au but, est un grand moment à souligner sur cette pièce. J’aime beaucoup la distorsion de la guitare sur le riff principal. A partir de 4 minutes, jusqu’à la fin, Mark s’époumone pour le plus grand plaisir de nos tympans!
6. Nobody Gets Out Alive : cette chanson me fait penser à Overnight Sensation présente sur Too Mean To Die, surtout le refrain.
7. Ravages Of Time : ballade puissante et mélancolique qui ressemble étrangement à Can’t Stand The Night sortie en 1981 sur l’album Breaker. La production y est incroyable et les ballades de leurs compatriotes de Scorpions ne sont pas très loin…
8. Unbreakable : un bel hommage sur la relation entre les fans et le groupe. A partir de 3:30, la guitare de Wolf part dans les contrées agréables de la musique classique. Encore un hymne d’une mélodie addictive poncée à la perfection!
9. Mind Games : il est question de l’exploration des rêves et des cauchemars dans cette pièce aux sonorités Accept 8O’s!
10. Straight Up Jack : un hommage aux gros buveurs ! Cette pièce rock’n’roll aurait pu être écrite par AC/DC car il y a des similitudes musicales. Tendez l’oreille… êtes-vous capable de les retrouver?
11. Southside Of Hell : dernière pièce de l’opus mais on ne perd rien en intensité, au contraire ! Le riff est furieusement addictif et aiguisé comme des lames de rasoir! A partir de 3:03, on entre dans le vif du sujet avec un solo de guitare endiablé suivi d’une envolée absolument fantastique. Un grand moment d’Humanoid qui boucle l’album de la plus magistrale des façons, sans jamais s’essouffler!
Ils avaient déjà placé la barre très haute sur Too Mean To Die (chronique complète sur mon blog), mais je reste très surpris par la qualité d’écriture des morceaux qui sont toujours aussi efficaces, 50 ans et 17 albums après la création du groupe. Un des grands albums heavy de ces quatre premiers mois de 2024! Longue vie à Accept!
🎧 Écoute/Stream/Commande « Humanoid »: https://lnk.to/ACCEPT-Humanoid
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