Au cours des dernières semaines, notre journaliste Marc Desgagné, MetalUniverse.net, a réalisé une entrevue avec Antonios Daskalakis qui a lancé le premier album de son projet solo BURNING THE FORGOTTEN le 29 janvier 2024. L’album « Those With The Rotten Souls » est disponible sur toutes les plateformes numériques. Si vous aimez le death metal mélodique suédois, vous risquez de bien apprécier son matériel. C’est toujours agréable de jaser avec des musiciens de la scène metal québécoise. On discute de l’album, de la création d’un projet one-man band et de plusieurs autres sujets. Bonne lecture!
[ENGLISH follows]
MU: Pouvez-vous nous parler de la création de BURNING THE FORGOTTEN et de ce qui vous a inspiré à créer ce projet de one-man band death metal mélodique ?
Antonios Daskalakis : D’abord, je te remercie également beaucoup Marc, pour ton intérêt.
Après de nombreuses années sans faire de musique en raison d’autres priorités et obligations, j’ai réussi à déménager tout mon équipement de la Grèce ici au Québec où je vis depuis 10 ans et à avoir plus de temps pour jouer à nouveau de la musique. Alors, ayant une grande soif de créativité, d’une manière ou d’une autre, spontanément, les riffs que je jouais à la guitare allaient dans le sens du vieux death metal mélodique. Comme j’ai vu que le résultat était bon, je me suis concentré sur l’obtention de chansons complètes et je les ai traitées sérieusement. Mon objectif est de libérer ma créativité, tant que j’en ai la capacité, car sinon je suis frustré en tant que musicien. Ensuite, si je juge le résultat bon, je le partage avec d’autres au sein de ce projet.
MU: Comment décririez-vous le son de BURNING THE FORGOTTEN et quelles sont vos principales influences musicales ?
AD : Je crois que c’est indiscutable que le son de Burning The Forgotten a beaucoup de références de la scène suédoise de Göteborg comme In Flames, At the Gates, Dissection, etc., même si mes influences viennent aussi d’autres groupes qui n’appartiennent pas à cette scène, comme God Dethroned, Rotting Christ, Hypocrisy, etc. Le style musical que je vise est celui de la vieille école Melodic Death, c’est-à-dire les années 90, mêlant mélodies fortes et harmonies de guitares qui secouent les émotions de l’auditeur, riffs lourds, blast-beats à la batterie mais aussi rythmes groovy, basse au son de tronçonneuse et chant brut et rugueux. Mon objectif est que la musique crée de l’enthousiasme et de la tension chez les auditeurs.
MU: Quel a été le processus d’écriture et d’enregistrement pour votre premier album, « Those with the Rotten Souls » ? Est-ce qu’il s’agit d’un travail qui a débuté tôt ?
AD : L’enregistrement, le mixage et le mastering ont été réalisés dans mon studio personnel que j’ai nommé Under The Ice car je peux littéralement voir la glace et la neige depuis la fenêtre haha. J’ai utilisé du matériel très basique et limité comme une carte son, un microphone Shure SM58, mes guitares électriques et acoustiques, ma batterie électronique, mes moniteurs de studio, mes acoustiques et mon logiciel d’enregistrement et de montage sonore.
J’ai commencé à travailler le matériel en 2022 alors ça n’a pas pris longtemps pour finaliser l’album. Tout le matériel est nouveau sauf la chanson « The Icon That Feeds on Your Pain », qui est une chanson que j’ai écrite il y a 17 ans mais j’ai fait quelques changements pour que ça rentre dans le contexte du death metal mélodique. En général, je commence toujours avec les guitares, je joue des riffs, et je sauvegarde ce que j’aime. Après, je commence à mettre les riffs en ordre et je choisis quel riff marche mieux pour le refrain et qui pour les autres sections de la chanson. J’ajoute de la batterie, et petit à petit la chanson commence à prendre forme. À la fin, j’ajoute le chant et j’écris des paroles qui marchent avec la structure de la chanson.
MU: Pourquoi avoir choisi le titre « Those with the Rotten Souls » pour votre premier album ? Y a-t-il un thème ou une histoire spécifique derrière cet album et les paroles des chansons ?
AD : Les paroles proviennent de mes expériences et observations personnelles et se concentrent généralement sur la description de situations de pression psychologique, de gaslighting, de tromperie, de manipulation et sur la façon dont nous percevons cela, puis nous les traitons, et comment nous sortons finalement de la position de victime et devenons victorieux. J’examine aussi le côté des voyous, les astuces qu’ils utilisent pour tromper et exploiter leur entourage, leurs motivations mais aussi leur fin, leur misère et qu’au final, ceux qui les entourent les abandonnent.
Quelle doit être l’âme de ces pauvres gens ? À mon avis, leurs âmes sont pourries, d’où le titre de l’album « Those with the Rotten Souls ». Et si leur forme humaine disparaissait et que leur forme psychique apparaissait, à quoi ressembleraient-ils alors ? Je veux dire, ils ressembleraient aux monstres anthropomorphes que vous verrez sur la pochette de l’album, vivant misérablement, tous entassés dans une grotte souterraine, glissant lentement dans une rivière de lave chaude qui les anéantirait.
MU: Pouvez-vous nous parler de votre approche envers la production de l’album et comment vous avez travaillé pour capturer cette ambiance des années 90 ?
AD : Mon objectif était de créer une production chaleureuse, naturelle et familière à l’oreille de l’auditeur. J’ai donc passé du temps à écouter attentivement les productions que j’apprécie de mes groupes préférés du death metal mélodique des années 90 et j’ai gardé les éléments qui me plaisaient de chacun. J’ai comparé mon résultat avec celui des bandes et j’ai apporté les modifications en conséquence.
J’étais également très intéressé par le résultat final qui ne sonnait pas parfait, c’est-à-dire impeccable, trop étudié et en même temps quelque peu froid et robotique, comme malheureusement je l’entends de la part de beaucoup de productions d’aujourd’hui. Par exemple, j’ai aussi laissé de petites erreurs là-dedans, les instruments ne jouent pas tous continuellement au « clic » du métronome, et dans le chant, il y a des moments où vous entendrez la voix « se briser ». La somme totale de tous ces petits éléments contribue à rendre la production plus humaine, plus naturelle, plus 90s.
Liste des pièces « Those with the Rotten Souls »:
- Burning The Forgotten 05:12
- Like a Force of Death 05:41
- Farewell to the Damned (Instrumental) 01:25
- Those with the Rotten Souls 05:12
- The Icon that Feeds on your Pain 05:32
- Shores of Agony 03:22
- Passage to the Paradox (Instrumental) 01:07
MU: « Farewell to the Damned » est une chanson acoustique instrumentale sur l’album, pouvez-vous nous en dire plus sur cette pièce et comment elle s’intègre dans l’ensemble de l’album ? Est-ce important, comme la dernière pièce également, de mettre de l’avant ce côté acoustique ?
AD : J’aime beaucoup jouer des parties acoustiques avec la guitare acoustique, et en jammant, j’ai trouvé quelques riffs qui me plaisaient beaucoup et qui pourraient également être joués avec une guitare électrique. Cependant, afin d’ajouter de la variété à l’album, j’ai décidé de les conserver en version acoustique et de les travailler sous forme de courtes pièces instrumentales. L’approche est la même qu’avec la guitare électrique, c’est-à-dire qu’il y a une partie rythmique et des couches de parties lead qui sont également harmonisées. Je pense que le résultat est très mélodique mais aussi très puissant, indépendamment du manque de guitares électriques, de batterie et de chant.
MU: Qu’espérez-vous que les auditeurs ressentent ou expérimentent en écoutant « Those with the Rotten Souls » ?
AD : J’espère que les auditeurs apprécieront la musique et ressentiront l’énergie et l’émotion qui en découlent.
MU: Comment envisagez-vous l’avenir de BURNING THE FORGOTTEN ? Avez-vous déjà des projets pour de nouveaux albums ou des performances live ?
AD : Pour l’instant, je n’ai aucun projet. Je suis heureux d’avoir pu terminer et sortir cet album en 2024 et j’aimerais prendre un moment pour profiter du résultat. Si je fais des projets, je serai stressé de devoir m’en tenir aux plans et faire bouger les choses, ce qui n’est pas mon intention maintenant avec Burning The Forgotten. J’aimerais laisser les choses venir d’elles-mêmes, et par là, j’entends un futur album ou une éventuelle transition vers un groupe complet qui pourrait également donner des événements live.
MU: Quel est votre processus créatif lorsque vous écrivez de la musique pour BURNING THE FORGOTTEN ? Avez-vous une approche particulière ou des habitudes particulières que vous suivez ?
AD : Je ne dirais pas que j’ai un processus particulier. C’est seulement une question de temps libre, bien sûr d’envie de jouer de la guitare et d’inspiration. Si ces éléments sont là, alors je peux créer de la musique !
MU: Quels sont vos groupes ou albums coups de cœur actuellement ?
AD : J’ai beaucoup aimé l’album « Vast Reaches Unclaimed » du groupe Majesties, ainsi que le nouvel album de Rotting Christ « Pro Xristou ». God Dethroned est aussi un groupe que j’aime beaucoup et j’attends leur nouvel album.
MU: En tant que one-man band, quels sont les défis et les avantages que vous rencontrez dans la création et l’exécution de votre musique ?
AD : L’avantage d’avoir un projet one-man band, c’est la liberté de faire ce que j’aime musicalement. Les défis sont les limites que j’ai à jouer des instruments car je me considère au mieux comme un joueur de niveau intermédiaire. Beaucoup de choses sont hors de ma portée à cause de cela. De plus, je dois inventer tous les riffs et la musique en général, ce qui est parfois stressant. Enfin, je me sens seul, et l’expérience d’un groupe complet et la connexion avec d’autres musiciens me manquent, la magie de jouer les chansons avec d’autres personnes et bien sûr de participer à des événements live.
MU: Pour conclure, quels conseils donneriez-vous à ceux qui aspirent à démarrer leur propre projet de one-man band ?
AD : Je dirais qu’il suffit d’y aller et de faire de la musique ! En fin de compte, ce qui compte le plus, à mon avis, c’est de laisser libre cours à notre créativité. De nos jours, la technologie a tellement progressé et, en tant que tel, créer de la musique en tant que projet one-man band est tout à fait réalisable. Ce qu’il faut, c’est un équipement de base pour jouer, enregistrer et traiter la musique, et heureusement, cet équipement n’a pas besoin d’être cher. Il existe des produits bon marché sur le marché et on peut toujours acheter du matériel d’occasion pour réduire les coûts. Les logiciels sont également abordables et il existe de nombreux logiciels entièrement gratuits ou gratuits avec des fonctionnalités limitées. Un élément important est de consacrer du temps à apprendre à enregistrer et à traiter la musique. Encore une fois, dans ce domaine, il existe de nombreuses vidéos sur YouTube que l’on peut regarder gratuitement et se renseigner sur le sujet.
🎧 Écoute/Stream « Those With The Rotten Souls »: https://ffm.bio/qdpxan9
Facebook: https://www.facebook.com/burning.the.forgotten
Instagram: https://www.instagram.com/Burning_The_Forgotten
Playlist YouTube:
ENGLISH version
In recent weeks, our journalist Marc Desgagné from MetalUniverse.net conducted an interview with Antonios Daskalakis, who released the first album of his solo project BURNING THE FORGOTTEN on January 29, 2024. The album « Those With The Rotten Souls » is available on all digital platforms. If you enjoy Swedish melodic death metal, you’ll likely appreciate his work. It’s always a pleasure to chat with musicians from the Quebec metal scene. We discuss the album and many other topics. Enjoy the read!
MU: Can you tell us about the genesis of BURNING THE FORGOTTEN and what inspired you to create this one-man melodic death metal project?
Antonios Daskalakis: First, thank you very much, Marc, for your interest. After many years without making music due to other priorities and obligations, I managed to move all my equipment from Greece to Quebec, where I have been living for 10 years, and have more time to play music again. So, with a great thirst for creativity, somehow, spontaneously, the riffs I played on the guitar leaned towards old melodic death metal. Seeing that the result was good, I focused on completing songs and took them seriously. My goal is to unleash my creativity as long as I can, as otherwise, I feel frustrated as a musician. Then, if I deem the result good, I share it with others through this project.
MU: How would you describe the sound of BURNING THE FORGOTTEN and what are your main musical influences?
AD: I think it’s undeniable that the sound of Burning The Forgotten has many references from the Swedish Gothenburg scene like In Flames, At the Gates, Dissection, etc., even though my influences also come from other bands outside this scene, such as God Dethroned, Rotting Christ, Hypocrisy, etc. The musical style I aim for is old school Melodic Death, meaning the 90s, mixing strong melodies and guitar harmonies that shake the listener’s emotions, heavy riffs, blast-beats on drums but also groovy rhythms, chainsaw-sounding bass, and raw, rough vocals. My goal is for the music to create excitement and tension in the listeners.
MU: What was the writing and recording process for your first album, « Those with the Rotten Souls »? Did it start early on?
AD: The recording, mixing, and mastering were done in my personal studio, which I named Under The Ice because I can literally see the ice and snow from the window haha. I used very basic and limited equipment like a sound card, a Shure SM58 microphone, my electric and acoustic guitars, my electronic drums, my studio monitors, my acoustics, and my recording and sound editing software. I started working on the material in 2022, so it didn’t take long to finalize the album. All the material is new except for the song « The Icon That Feeds on Your Pain, » which I wrote 17 years ago but made some changes to fit the context of melodic death metal. Generally, I always start with the guitars, play riffs, and save what I like. Then, I start putting the riffs in order and choose which riff works best for the chorus and which for the other sections of the song. I add drums, and little by little, the song starts to take shape. In the end, I add the vocals and write lyrics that fit the structure of the song.
MU: Why did you choose the title « Those with the Rotten Souls » for your first album? Is there a specific theme or story behind this album and the lyrics?
AD: The lyrics come from my personal experiences and observations, generally focusing on describing situations of psychological pressure, gaslighting, deception, manipulation, and how we perceive and deal with these, ultimately emerging from the victim’s position to become victorious. I also examine the side of the bullies, the tricks they use to deceive and exploit those around them, their motivations, but also their end, their misery, and how, in the end, those around them abandon them. What must the soul of these poor people be like? In my opinion, their souls are rotten, hence the title of the album « Those with the Rotten Souls. » And if their human form disappeared and their psychic form appeared, what would they look like then? I mean, they would look like the anthropomorphic monsters you see on the album cover, living miserably, all crammed into an underground cave, slowly sliding into a river of hot lava that would annihilate them.
MU: Can you tell us about your approach to producing the album and how you worked to capture that 90s vibe?
AD: My goal was to create a warm, natural production that is familiar to the listener’s ear. So, I spent time listening carefully to the productions I appreciate from my favorite 90s melodic death metal bands and kept the elements I liked from each. I compared my result with that of the bands and made adjustments accordingly. I was also very interested in the final result not sounding perfect, i.e., flawless, too studied, and at the same time somewhat cold and robotic, as I unfortunately hear from many productions today. For example, I left small mistakes in there, the instruments do not all play continuously to the « click » of the metronome, and in the vocals, there are moments where you will hear the voice « break. » The sum of all these small elements contributes to making the production more human, more natural, more 90s.
MU: « Farewell to the Damned » is an instrumental acoustic track on the album, can you tell us more about this piece and how it fits into the overall album? Is it important, as the last track as well, to highlight this acoustic side?
AD: I really enjoy playing acoustic parts with the acoustic guitar, and while jamming, I found some riffs that I liked a lot and could also be played with an electric guitar. However, to add variety to the album, I decided to keep them in acoustic version and work them into short instrumental pieces. The approach is the same as with the electric guitar, meaning there is a rhythmic part and layers of lead parts that are also harmonized. I think the result is very melodic but also very powerful, regardless of the lack of electric guitars, drums, and vocals.
MU: What do you hope listeners will feel or experience when listening to « Those with the Rotten Souls »?
AD: I hope listeners will enjoy the music and feel the energy and emotion that emanates from it.
MU: How do you envision the future of BURNING THE FORGOTTEN? Do you already have plans for new albums or live performances?
AD: For now, I have no plans. I am happy to have finished and released this album in 2024 and would like to take a moment to enjoy the result. If I make plans, I will be stressed about having to stick to the plans and make things happen, which is not my intention now with Burning The Forgotten. I would like to let things come naturally, and by that, I mean a future album or a possible transition to a full band that could also perform live events.
MU: What is your creative process when writing music for BURNING THE FORGOTTEN? Do you have a particular approach or specific habits that you follow?
AD: I wouldn’t say I have a particular process. It’s just a matter of free time, of course, the desire to play guitar, and inspiration. If these elements are there, then I can create music!
MU: What are your current favorite bands or albums?
AD: I really enjoyed the album « Vast Reaches Unclaimed » by the band Majesties, as well as the new album by Rotting Christ « Pro Xristou. » God Dethroned is also a band I like a lot, and I am looking forward to their new album.
MU: As a one-man band, what are the challenges and advantages you face in creating and performing your music?
AD: The advantage of having a one-man band project is the freedom to do what I like musically. The challenges are the limits I have in playing instruments as I consider myself at best an intermediate player. Many things are beyond my reach because of this. Also, I have to invent all the riffs and music in general, which is sometimes stressful. Finally, I feel lonely, and I miss the experience of a full band and the connection with other musicians, the magic of playing songs with other people, and of course participating in live events.
MU: To conclude, what advice would you give to those aspiring to start their own one-man band project?
AD: I would say just go for it and make music! In the end, what matters most, in my opinion, is to unleash our creativity. Nowadays, technology has advanced so much that creating music as a one-man band project is quite achievable. What you need is basic equipment to play, record, and process music, and fortunately, this equipment does not need to be expensive. There are affordable products on the market, and you can always buy used equipment to reduce costs. Software is also affordable, and there are many completely free or limited-featured free software. An important element is to spend time learning to record and process music. Again, in this area, there are many YouTube videos that you can watch for free and learn about the subject.