Akiavel – Entrevue avec Auré et Chris du groupe death metal mélodique de Toulon en France

Au cours des derniers jours, notre journaliste Marc Desgagné (MetalUniverse.net), a réalisé une entrevue avec Auré (chanteuse) et Chris (guitariste) de la formation death metal mélodique AKIAVEL. Originaire de Toulon en France, nous revenons sur les débuts du groupe, leurs influences et leur parcours jusqu’à présent. Leur dernier album intitulé Veni Vidi Vici remonte à 2022, alors il est question d’un retour en studio. Une entrevue très généreuse de la part des membres. Bonne lecture!

MU : Quelle est l’histoire derrière la création d’Akiavel et comment décririez-vous votre style musical et vos influences?

Akiavel:

Auré (chant): Tout a commencé en 2018 lorsque Chris (guitare) et Jay (basse) m’ont proposé de créer un nouveau groupe de metal qui mélangerait chacune de nos influences respectives. Butch (batterie) nous a rejoint quelques mois plus tard et nous avons immédiatement débuté l’écriture de notre premier album, V.

Chris (guitare) Le style d’Akiavel est un mélange unique de nos quatre influences respectives: Auré vient du Death Metal, Jay du Hardcore, Butch du Thrash, et moi plutôt du heavy metal.

Le tout mélangé donne du Akiavel (rires). Un style unique, car chacun apporte sa touche, sans rien imposer. C’est pour ça qu’on peut retrouver toutes ces influences dans nos morceaux, et c’est ce qui plait, je crois.

MU : Akiavel a sorti trois albums complets depuis sa création en 2018. Pouvez-vous nous en dire plus sur l’évolution de votre musique à travers ces albums jusqu’à aujourd’hui?

Chris: Les trois albums sont en fait une trilogie, ils ont été faits dans un laps assez court, puisqu’ils sont sortis chacun à un an d’intervalle. Le style musical est volontairement homogène entre ces albums. Mais il y a quand même une évolution dans la nature des compositions puisqu’au fil des mois et des années nous avons naturellement appris à exploiter les styles et qualités musicales de chacun pour renforcer et creuser plus loin le « style Akiavel ». 

Auré: En fait, la différence est plutôt sur les paroles et les thèmes traités, mais tous sont liés aux blessures de la vie: blessures de l’âme pour V, blessures physiques pour Væ Victis, et les épreuves qu’un homme peut rencontrer au cours de sa vie pour Veni Vidi Vici. Ce sont des thèmes qui me passionnent, et c’est pour moi une super source d’inspiration pour écrire les textes (rires)

MU : Est-ce que des nouvelles compositions ou un album sont actuellement en préparation?

Auré: Alors, oui, tout à fait. C’est la grande nouvelle de 2024, en plus de notre tournée !

Nous sommes en train de terminer d’écrire notre quatrième album. Si tout va bien, nous devrions terminer les enregistrements d’ici la fin de l’été, pour une sortie avant la fin de l’année.

MU : Si oui, est-ce que vous travaillez sur d’anciennes chansons ou elles seront complètement nouvelles?

Chris: Non, les chansons sont toutes nouvelles. C’est vrai que sur chacun de nos trois premiers albums, nous avions inclus un titre bonus sur chacun, qui étaient des versions retravaillées de notre EP 3 titres de 2018.

Mais cette fois-ci, tout est nouveau ! Et nous avons hâte de proposer tous ces morceaux à notre public.

MU : Vous avez participé à des festivals majeurs de metal en France comme le Hellfest et le Motocultor Festival. Comment ces expériences ont-elles façonné votre parcours en tant que groupe et comment percevez-vous l’accueil du public à vos performances live ?

Chris: Nous avons effectivement eu la chance de faire des scènes extraordinaires, comme le Hellfest, le Motocultor, le Mennecy Festival ou le Plane’R fest, c’est une expérience incroyable, que chaque groupe rêve de vivre un jour. C’est vraiment ce pour quoi nous existons: la scène, le live. Ces moments de partages avec le public, cette osmose entre nous, c’est vraiment du pur bonheur. Mais j’ai envie de dire que c’est propre à tous nos concerts, petits ou gros.

En tant que groupe, ces grosses dates ont renforcé notre complicité, et aussi notre envie d’aller toujours plus loin, parce qu’on se rend compte que le public est au rendez-vous et les gens qui nous découvrent adhèrent vraiment à notre musique. Aujourd’hui, notre ambition est d’aller à la rencontre de notre public en Europe et dans le monde.

Auré: Oui Il y a un vrai partage avec le public. 

je pense que ce qui plaît beaucoup, c’est l’énergie, et la complicité qui existe entre nous sur scène, c’est toujours ce que les gens nous disent après les concerts ! D’ailleurs, si vous souhaitez vous faire votre propre avis, vous pouvez voir notre live au Motocultor 2023 sur YouTube, ou même venir nous voir en concert si un jour nous faisons des scènes près de chez vous ! (rire)

MU : La voix impressionnante et brutale d’Auré est un élément distinctif d’Akiavel. À quel point est-ce important pour vous de proposer des styles de chant différents sur certaines chansons? Quelles sont ses principales influences?

Chris: Auré a un éventail vocal très large dans le scream, ce qui lui permet de passer du growl au chant black, voire de même faire du pig squeal. C’est important de montrer que les femmes sont tout aussi capables de telles performances vocales. Dans ce groupe, nous sommes tous à égalité, quel que soit le genre. Et ça c’est important de le montrer dans tous nos morceaux.

Auré: Merci Chris !  Oui je veux montrer que les filles sont capables de chanter comme les mecs. Je pratique ce type de chant depuis très longtemps en fait. J’ai été beaucoup influencée par Chris Barnes (Cannibal Corpse, Six Feet Under, Torture Killer), mais aussi par Julien Truchant de Benighted, mon ami depuis plus de 20 ans. Ce qui est important pour moi, c’est de conserver ce côté incisif dans le chant. D’avoir un growl très brut, plus proche du Death Metal traditionnel que du deathcore d’aujourd’hui.

C’est vraiment ce que j’aime et ce qui plaît.

MU : Akiavel accorde une attention particulière à la démarche artistique et propose des vidéoclips pour de nombreux titres de ses trois premières sorties. Comment ces éléments visuels enrichissent-ils votre musique et quel est l’impact que vous cherchez à créer chez vos auditeurs ?

Chris: Nous avons des textes forts et des histoires percutantes. Nous voulions vraiment compléter notre démarche artistique par des vidéos qui viendraient mettre en lumière ces histoires, inspirées de faits réels pour la plupart. Tous nos clips sont disponibles sur notre chaîne YouTube, n’hésitez pas à vous abonner (rires).

Cette démarche ne s’arrête pas aux clips d’ailleurs. Nous proposons une grande variété de merchandising (disponible notamment Season of mist), de vinyles, de CD, tous avec des artworks très recherchés. L’image est un très bon vecteur de communication et nous soignons particulièrement tout ce qui à trait au visuel et à l’image du groupe.

MU : Est-ce qu’il y a des thèmes que vous aimez particulièrement abordés dans vos textes… ou que vous aimeriez aborder dans vos prochaines compositions?

Auré: Comme je le disais, les textes que j’écris sont inspirés de faits réels, et d’éléments basés sur la psychologie humaine. 

Ce sont parfois des textes violents, mais qui témoignent de la souffrance en général, qu’elle soit physique ou mentale. Ce sont des thèmes qui me passionnent. Le troisième album (Veni Vidi Vici) est moins sombre cependant que les deux premiers. 

Les morceaux retracent les épreuves que les humains traversent dans leur existence mais ils vont du plus sombre au plus lumineux, pour finir véritablement sur le positif, l’espoir et la lumière avec « Salvation »

Le dernier album qui est en cours d’écriture aura une thématique bien particulière, toujours basée sur des faits réels, mais nous gardons encore le secret (rires).

MU : Étant actuellement un groupe indépendant et autoproduit, quelles sont les plus grands défis auxquels Akiavel est confronté dans l’industrie musicale, et comment naviguez-vous à travers ces défis tout en conservant votre identité artistique ?

Chris : Le fait d’être auto-produits nous garantit la maîtrise de notre univers artistique de A à Z, que soit en termes de musique ou d’images, ainsi que nous l’évoquions. C’est un luxe fort appréciable et probablement nécessaire dans les débuts du groupe pour trouver et développer une identité propre (rire). Le revers de la médaille est que, sans l’appui financier d’un gros label et en l’absence d’achat de publicité dans la presse mainstream, celle-ci a eu une singulière tendance à se faire peu l’écho de l’existence des premiers albums et des nombreux concerts et tournées du groupe. Mais du fait de notre notoriété croissante auprès du public hexagonal, gagnée à force de tourner sans relâche et d’aller à la rencontre de notre public, les choses changent d’elles-mêmes (rires).

Auré : Akiavel est avant tout une histoire d’un groupe d’amis devenu une famille, qui s’est construite en autonomie, avec ses codes et son identité propre. Notre objectif étant désormais de traverser les frontières et d’aller à la rencontre de notre public (grandissant) à l’étranger, nous verrons ce que le futur nous réserve (rires).

MU : Selon vous, est-ce que les plateformes de streaming vous ont aidé dans votre parcours jusqu’à présent ou ce sont plutôt les réseaux sociaux, vidéoclips, live, etc?

Chris: Je m’occupe de la communication d’Akiavel sur les réseaux sociaux et je peux vous dire que c’est presque un job à plein temps ! (rires)

Plus sérieusement, nous communiquons beaucoup sur Instagram et Facebook. Je dirais que c’est probablement notre outil numéro un pour gagner de la visibilité. Notre premier album étant sorti en plein COVID, nous avons dès le début du groupe compris qu’il était absolument indispensable de ne pas négliger les réseaux sociaux. 

Nous avons aussi un contenu très riche sur notre chaîne YouTube, avec beaucoup de clips mais aussi de lives. Et bien sûr, nous sommes présents sur toutes les plateformes de streaming, qui nous permettent d’atteindre un public large et partout dans le monde !

MU : Comment décririez-vous l’atmosphère d’un concert d’Akiavel pour quelqu’un qui n’a jamais assisté à l’une de vos performances live ?

Chris : Un rouleau compresseur (rires) Plus sérieusement, les retours que nous avons du public mentionnent souvent la présence et la prestation scénique d’Auré, qui est littéralement habitée ! 

Auré : Oui, je vis mes paroles (rires). Et évidemment, Chris, Jay et Butch jouent avec la puissance et la précision, je parlerai même de sauvagerie, qui, ajoutées à mon jeu de scène, donnent un spectacle qui, finalement, a plutôt l’air de plaire (rires)

MU : Au-delà des gros festivals, quelle est votre perception de la scène metal française actuellement?

Auré : La France regorge de talents ! Nous avons la chance de croiser des dizaines de groupes sur la route partout en France, et je peux vous dire que nous pouvons être fiers de notre scène locale, et que nous devons tout faire pour la soutenir !

Chris : Face aux gros festivals très médiatisés, les petites salles ont parfois du mal à faire le plein, mais nous sommes persuadés que la tendance est en train de s’inverser depuis la fin du COVID, et que les métalleux français reviennent dans les salles pour découvrir une nouvelle vague de groupes talentueux et fougueux ! Alors si je peux faire passer un message : continuez à venir dans les concerts de métal, petits comme gros, c’est le meilleur moyen d’aider les talents à émerger !

MU : Quels sont les prochains projets pour Akiavel en 2024, que ce soit sur le plan musical, des tournées ou des collaborations ?

Chris : Concerts et album ! Nous avons encore énormément de dates prévues pour 2024 partout en France, mais nous rentrerons en studio sous peu pour ce 4e album qui devrait vraiment être… énorme !!! (rires)

MU : Enfin, que voudriez-vous dire à vos nouveaux fans potentiels pour les convaincre de découvrir votre musique et à quoi peuvent-ils s’attendre lorsqu’ils plongent dans votre univers?

Auré : Si vous aimez le Death Metal, le Hardcore, le Thrash et le Heavy, venez écouter un mélange original, nommé Akiavel ! Nous prenons le « meilleur » de tous les styles de métal, sans nous imposer de contraintes ou de limites, tout en tentant de sortir des clichés purs du Death Metal à frontwoman. En deux mots : nous ne nous maquillons pas sur scène et avons très peu de clips tournés dans les bois (rires).

Chris : Bref, le meilleur moyen de savoir ce qu’est Akiavel: un tour sur nos réseaux sociaux ou Spotify devrait vous permettre de découvrir très rapidement notre musique et notre monde !


🎧 Écoute/Stream/Commande des albums: https://linktr.ee/akiavelofficial
Merch: https://shop.season-of-mist.com/fr/band/akiavel

Akiavel:

https://www.facebook.com/Akiavel
https://www.instagram.com/akiavel


Nouvelle version orchestrale de leur chanson Frozen Beauties Feat Misstiq, qui était à l’origine sur leur deuxième album « Væ Victis »:

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Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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