Nouvelle entrevue avec la formation post-metal montréalaise JOVIAN STORMS. Il est question du nouvel EP « Umbra », disponible depuis le 1er novembre 2024, de science-fiction, space opera,
MU: Pouvez-vous nous parler des origines de Jovian Storms ? Qu’est-ce qui vous a poussé à former ce groupe ?
Tom: Les origines du groupe remontent au début des années 2000, en France. Flo et moi sommes tous les deux originaires de Brest, et on jouait déjà dans un même groupe à l’époque. On s’est ensuite perdus de vue pendant de longues années, avant de se retrouver tous les deux à Montréal, presque par hasard ! On a tout de suite repris contact, et on s’est dit que ce serait cool de lancer un nouveau projet musical ensemble. Marc (drums) s’est ensuite joint à nous pour le premier album Hexa, suite au départ de notre ancien drummer.
MU: Votre style se définit comme post-metal, mais les sonorités sont tellement vastes. Qu’est-ce que vous trouvez le plus difficile lorsque vous créez du nouveau matériel ?
JS: Exactement, nous empruntons autant au post-metal qu’au post-rock, en passant aussi par le space opera/SF car nous sommes des fans de science-fiction et d’astronomie, cela se traduit par ces passages ambiants et atmosphériques dans nos compositions. Le plus difficile est surtout la recherche de nouvelles sonorités encore plus profondes et originales, afin de créer de nouvelles ambiances cinématographiques et de faire accorder tout cela avec nos instruments.
MU: Votre nouvelle chanson Vagrant Signal présente une intensité variable entre lourdeur et mélodie. Comment décririez-vous l’évolution musicale que vous avez connue en travaillant sur cet EP ?
JS: Après notre premier album Hexa, qu’on avait enregistré en live et donc avait un côté plus brut et écrasant, nous avons décidé d’apporter quelque chose de plus cinématographique/spatial en donnant plus d’espace aux synthétiseurs et autres effets tout en gardant la lourdeur d’Hexa. Vagrant signal et les autres tracks de l’EP représentent assez bien cette évolution.
MU: Quels thèmes principaux explorez-vous dans Umbra et comment ces thèmes se reflètent-ils dans votre musique ?
JS: « Umbra » est un mot latin qui désigne, en astronomie, la partie la plus obscure d’une ombre, telle que la totalité d’une éclipse solaire (comme celle qu’on a eu la chance d’observer à Montréal en avril dernier). L’éclipse nous a beaucoup inspiré pour cet EP, notamment les choses qui peuvent être révélées par cette obscurité, telle que la couronne solaire au moment de la totalité. D’un côté plus métaphysique, cela peut aussi se traduire par retrouver l’espoir à un moment sombre de sa vie.
MU: Est-ce qu’il y a un fil conducteur avec la sortie précédente au niveau des paroles ou de l’histoire ?
Tom: « Hexa » suivait vraiment une trame narrative particulière, chaque morceau était un chapitre dans une histoire bien définie. L’action se passait dans un univers alternatif, où la course à l’espace ne se serait jamais arrêtée entre l’Ouest et l’Est, jusqu’à se rendre au géant de notre système solaire – Jupiter (avec des conséquences désastreuses). « Umbra » suit une trame beaucoup plus déconstruite, il y est plus question d’explorer l’univers qui existe en chacun d’entre nous, et d’aller vers l’infiniment petit plutôt que vers l’infiniment grand. C’est un EP beaucoup plus introspectif.
MU: Est-ce que certains films ou séries vous ont inspiré dans votre parcours ?
JS: Étant fans de science-fiction, des films tels que Blade Runner, Alien, Dune, 2001: A Space Odyssey, Arrival et bien d’autres, ont été et sont une grosse source d’inspiration, les bandes originales de ces derniers sont magnifiques.
MU: Quelles sont les influences musicales qui ont façonné votre son et comment ces influences se manifestent-elles dans vos nouvelles créations ?
JS: Nos influences sont assez vastes dans Jovian Storms, ça va bien sûr du post-rock/post-metal (Russian Circles, ISIS, Cult of Luna, Mono…) à la synthwave (Perturbator, VNV Nation), en passant par des bands comme Deftones ou Tool.
MU: Comment avez-vous réussi à équilibrer la lourdeur et la mélodie dans vos compositions ? Y a-t-il des morceaux en particulier sur l’EP qui illustrent cet équilibre ?
JS: Ce fut un gros travail de post-production. La mélodie venant principalement des synthétiseurs et des effets de guitares, l’équilibre n’a pas toujours été facile à trouver avec les parties heavy des guitares, basses et drums. Mais avec du travail, un bon dosage et une bonne cohésion entre nous, nous avons réussi à atteindre ce que l’on souhaitait ! Les morceaux Sterenn Du et Neither Created Nor destroyed illustrent bien cet équilibre à notre avis.
MU: À quoi peut-on s’attendre en termes de production et d’expérimentation sonore sur Umbra ? Avez-vous tenté de nouvelles choses comparativement à l’album Hexa de 2023 ?
JS: Avec Ariel Coulombe, qui a enregistré Umbra, nous avons poussé un peu plus loin l’expérimentation en termes d’enregistrements et arrangements, il a apporté aussi des idées créatives afin de sublimer les morceaux d’Umbra, l’utilisation par exemple de deux amplis différents en simultané pour les guitares est une chose que l’on n’avait jamais testé et nous sommes vraiment satisfaits du résultat ! Puis le mastering réalisé par Magnus Lindberg (de Cult of Luna) a apporté une dimension plus aérienne et précise comparativement à l’album Hexa.
MU: Est-ce qu’il y a un morceau de l’EP qui vous passionne particulièrement et pourquoi ?
JS: Neither created Nor destroyed, nous apprécions beaucoup ce morceau, il possède une atmosphère plus profonde et un côté plus mélancolique que les autres morceaux de l’EP. Nous aimons aussi le jouer en live, il reste assez spécial pour nous.
MU: L’EP Umbra sera-t-il entièrement instrumental, ou y aura-t-il des éléments vocaux ?
JS: C’est une question qu’on nous pose souvent, mais pour l’instant nous souhaitons rester 100% instrumental. Malgré cela nous serions ouverts à l’idée de collaborer avec des “guests” sur de futurs morceaux !
MU: Si vous pouviez donner un nom à une nouvelle planète, quel serait-il ? Décrivez-nous ce à quoi ressemblerait la planète idéale pour vous.
JS: Ce serait Montrealus, une planète habitée par de curieux êtres coniques et oranges !
MU: Quelles sont vos attentes pour la sortie de l’EP Umbra et vos plans à venir ?
JS: Nos attentes sont de promouvoir au maximum Umbra et de faire le plus de shows possible afin de défendre cet EP, et de partager la scène avec d’autres excellents groupes de la scène post-metal/post-rock québécoise. Par la suite, nous avons déjà des idées intéressantes pour notre prochain album !
MU: Merci d’avoir pris le temps de répondre à ces questions. Avez-vous un dernier mot pour nos lecteurs ?
JS: Ce fut un plaisir de répondre à vos questions Metal Universe, merci de votre soutien ! On a vraiment travaillé dur sur cet EP et on est très fiers du résultat, on a hâte de le partager avec le public ! Pour finir, on aimerait plugger notre Bandcamp (jovianstorms.bandcamp.com), si vous souhaitez nous soutenir financièrement. Ça fait toujours plaisir !
▶ Écoute/StreamEP Umbra: https://distrokid.com/hyperfollow/jovianstorms/umbra
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