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Entrevue avec Omnium Gatherum
par Marc Desgagné (MetalUniverse.net, Québec – Canada)
Aujourd’hui, nous avons le plaisir de discuter avec Jukka Pelkonen, chanteur du groupe de death metal mélodique finlandais Omnium Gatherum. La formation s’apprête à lancer son nouvel album May the Bridges We Burn Light the Way le 7 novembre via Century Media Records, un disque plus direct, puissant et chargé d’une intensité émotionnelle brute. Ce nouvel opus explore la dualité humaine, le combat intérieur et une approche narrative immersive inspirée de récits urbains sombres, entre ombre et lumière.
Dans cette entrevue, nous abordons la direction musicale de l’album, la vision derrière les textes, les thèmes de résilience présents dans des pièces comme The Last Hero et My Pain, la métaphore marquante derrière Walking Ghost Phase, le processus en studio et la collaboration avec divers producteurs. Nous discutons également de la tournée à venir et de l’accueil toujours chaleureux réservé par les fans de Montréal et Québec.
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MU: Tout d’abord, merci d’avoir pris le temps de discuter avec nous! Le nouvel album May the Bridges We Burn Light the Way sortira le 7 novembre via Century Media Records. Comment décrirais-tu la direction musicale de ce disque par rapport à Origin?
Jukka Pelkonen: Hey hey. C’est un plaisir d’avoir l’occasion de parler de tout ce qui touche à OG. Oui, nous sortons un nouvel album le 7 novembre et il est vraiment excellent. J’ai hâte de pouvoir jouer ces chansons en concert. Comparé à Origin, qui était plus mid-tempo et s’aventurait dans des directions un peu plus expérimentales, ce nouvel album est nettement plus direct musicalement. Les deux albums sont lourds, mais d’une manière différente. Personnellement, j’aime beaucoup la direction que nous prenons cette fois-ci.
MU: Le premier single The Last Hero semble plus direct, avec un groove plus franc. Qu’est-ce qui a inspiré cette approche plus puissante et percutante?
Jukka Pelkonen: Cette fois-ci, nous voulions créer des chansons qui fonctionnent particulièrement bien en spectacle. Nous voulions aussi des pièces plus accessibles, et les morceaux plus directs le permettent. Nous essayons toujours de faire évoluer notre musique sans perdre l’essence d’OG, et c’était le bon moment pour composer des titres plus rapides et plus simples. J’ai vraiment hâte de les jouer sur scène et de vivre ces moments avec le public. J’adore la synergie qu’on a avec les gens partout dans le monde.
MU: The Last Hero raconte l’histoire d’un héros de rue qui refuse d’abandonner. Vois-tu ce thème comme un reflet du monde actuel et de la façon dont les gens affrontent leurs propres combats?
Jukka Pelkonen: D’une certaine façon, oui. Ces temps peuvent sembler plus durs qu’avant, mais c’est aussi une illusion. Les temps ont toujours été difficiles et paisibles en même temps — c’est le dilemme humain. Nous sommes tous des “derniers héros” lorsque nous essayons de traverser les obstacles de la vie. Il y a aussi une ironie dans les paroles : le dernier héros est aussi quelqu’un qui refuse d’arrêter de déranger tout le monde, peut-être jusqu’à trop tard. Mais il y a de l’espoir pour cette personne — il faut se rappeler que le contrôle est une illusion, et parfois une illusion dangereuse.
MU: Votre single My Pain plonge dans l’émotion brute face à l’adversité. Dirais-tu qu’il s’agit d’une histoire personnelle ou d’un message plus universel?
Jukka Pelkonen: Les deux. J’écris souvent avec plusieurs couches de sens. Je veux laisser aux gens la possibilité d’explorer les paroles et d’y trouver quelque chose de personnel, surtout s’ils traversent un moment difficile. Et en même temps, ces thèmes sont universels. En tant qu’êtres humains, nous partageons ces émotions et expériences, ce qui nous permet de nous comprendre les uns les autres.
MU: Beaucoup de vos chansons explorent la dualité humaine — force et vulnérabilité, lumière et obscurité. Est-ce un thème central qui relie ce nouvel album?
Jukka Pelkonen: Oui, ce thème de la dualité est présent depuis longtemps dans nos paroles, peut-être même le plus fort de tous. Il y a bien sûr une variété de thèmes, mais d’une certaine manière tout revient à cette idée centrale. Sur ce nouvel album, nous avons abordé les chansons comme des histoires. Elles racontent des récits issus des rues d’une ville inconnue. Ce sont des perspectives différentes de personnages évoluant dans cette ville sombre. Cela m’a permis de grandir comme parolier et auteur.
MU: Walking Ghost Phase se démarque par son concept liant addiction et phénomène post-Tchernobyl. Peux-tu nous en dire plus sur ce parallèle fascinant?
Jukka Pelkonen: En voyageant et en tournant à travers le monde, j’ai vu beaucoup de gens lutter avec la dépendance dans la rue. Un jour, cela m’a rappelé un documentaire sur Tchernobyl. Les personnes qui nettoyaient les lieux après l’explosion vivaient la phase dite du “walking ghost”. Elles subissaient un empoisonnement radioactif, semblaient aller mieux pendant un moment, puis s’effondraient soudainement et mouraient. Pour moi, cela évoque les cas les plus graves d’addiction, où une personne se détruit lentement tout en étant dans le déni. Ces deux destins sont tragiques et je ne souhaite cela à personne, mais ils font partie de la réalité humaine.
MU: Avez-vous abordé la création de cet album de la même façon que les précédents, ou y a-t-il eu des changements dans l’écriture, la production et l’enregistrement?
Jukka Pelkonen: La production générale n’a pas tellement changé. Nous faisons habituellement des démos assez complètes et nous travaillons dessus jusqu’à être satisfaits. Cette fois-ci, nous avons réparti le travail en trois studios avec trois ingénieurs différents. Batteries et basse à Sonic Pump Studios à Helsinki avec Miiro Varjus, guitares à Inka Studios avec Juho Räihä, et voix à SolnaSound Studio à Stockholm avec Björn Strid comme coach vocal. C’était incroyable de travailler avec lui. Ensuite, Jens Bogren a fait le mixage, comme pour les deux sorties précédentes — son approche puissante et dynamique convenait parfaitement.
MU: L’album est à la fois mélodique, agressif et émotionnel. Quelle chanson représente le mieux May the Bridges We Burn Light the Way pour toi?
Jukka Pelkonen: Cela varie selon les membres, mais je dirais The Darkest City, Ignite the Flame et My Pain. Cela dit, dès que nous commencerons à jouer ces chansons live, n’importe laquelle pourrait devenir notre préférée. J’ai aussi hâte de connaître les préférences des fans.

Liste des pièces « May the Bridges We Burn Light the Way » :
- May the Bridges We Burn Light the Way — 01:38
- My Pain — 04:53 (Show lyrics)
- The Last Hero — 04:00 (Show lyrics)
- The Darkest City — 06:55
- Walking Ghost Phase — 03:53 (Show lyrics)
- Ignite the Flame — 05:19
- Streets of Rage — 03:58
- Barricades — 05:43
- Road Closed Ahead — 04:01
MU: Vous reviendrez bientôt à Montréal et Québec. Qu’est-ce qui rend les publics d’ici si spéciaux à vos yeux?
Jukka Pelkonen: Nous adorons le Canada. Les foules là-bas, c’est quelque chose! Peut-être qu’il y a des similitudes entre les Canadiens et les Finlandais. On ne se vante pas trop, mais quand vient le temps de vivre l’expérience pleinement, on ne retient rien. J’ai très hâte. On se donne toujours à fond, pour nous comme pour le public — il le mérite.
MU: Comment choisissez-vous les chansons pour votre setlist, surtout avec tant de favorites dans votre catalogue?
Jukka Pelkonen: Nous avons environ 30 à 40 chansons prêtes à jouer, et nous choisissons selon la dynamique du concert. Parfois on change un morceau ou deux selon l’ambiance ou les demandes, mais c’est difficile de satisfaire tout le monde. Nous voulons avant tout offrir le meilleur spectacle possible.
MU: Y a-t-il des chansons ou idées qui n’ont pas été retenues pour l’album?
Jukka Pelkonen: Oui, il y avait beaucoup d’idées, de riffs et de chansons incomplètes. Il faut parfois “tuer ses bébés” pour garder ce qui est le plus fort. Nous sommes fiers du résultat. Nous avons aussi quelques chansons terminées qui sortiront plus tard.
MU: Après plus de vingt ans dans la scène death mélodique, comment gardez-vous cette flamme créative?
Jukka Pelkonen: Par passion. Tant que nous ressentons le besoin de créer, la flamme demeure. Jouer live nourrit énormément ce feu. Tant que les gens nous soutiennent, nous continuerons à grimper des montagnes et à offrir de la nouvelle musique.
MU: Quelle a été votre plus grande source d’inspiration pour continuer à vous réinventer?
Jukka Pelkonen: Encore une fois, la passion et l’amour du métier. Les routines peuvent être difficiles, mais elles font partie du chemin.
MU: Le groupe fêtera ses 30 ans en 2026. Quel souvenir t’a le plus marqué?
Jukka Pelkonen: Tant de souvenirs partout dans le monde, avec tant de fans et de groupes! Si je devais en choisir un, ce serait probablement ce voyage en ferry et en van jusqu’en Norvège pour finalement apprendre que le spectacle était annulé. On est repartis, on a bu de la bière et chanté du karaoké. Ce n’était pas le meilleur souvenir à l’époque, mais aujourd’hui, ça nous fait bien rire.
MU: Si tu pouvais envoyer un message à ton toi plus jeune, que dirais-tu?
Jukka Pelkonen: Continue ce que tu fais, de bonnes choses t’attendent.
MU: Comment décrirais-tu May the Bridges We Burn Light the Way à quelqu’un qui découvre Omnium Gatherum?
Jukka Pelkonen: “Une seule écoute ne suffit pas.”
MU: Un message pour nos lecteurs et les fans du Québec qui attendent l’album et les concerts?
Jukka Pelkonen: J’ai hâte de faire headbanger tout le monde sur ces nouvelles chansons! On se voit au concert!
▶ Écoute/Stream album: https://omnium-gatherum.lnk.to/MayTheBridgesWeBurnLightTheWay
Site officiel: https://www.omniumgatherum.org/
Facebook: https://www.facebook.com/omniumgatherumband
Instagram: https://www.instagram.com/omniumgatherumofficial/
ENGLISH version
Interview with Omnium Gatherum
by Marc Desgagné (MetalUniverse.net, Quebec – Canada)
Today, we are pleased to speak with Jukka Pelkonen, vocalist of Finnish melodic death metal band Omnium Gatherum. The band is gearing up to release its new album May the Bridges We Burn Light the Way on November 7 via Century Media Records, a heavier, more direct and emotionally intense offering. This new chapter explores human duality, inner struggle and a cinematic storytelling approach rooted in dark urban themes where light and shadow constantly collide.
In this interview, we discuss the musical direction behind the new album, the lyrical vision, the themes of resilience present in tracks such as The Last Hero and My Pain, the striking concept behind Walking Ghost Phase, the studio process and collaborations involved. We also talk about the upcoming tour and the always warm welcome the band receives from fans in Montreal and Quebec City.
MU: First of all, thank you for taking the time to talk with us! The new album May the Bridges We Burn Light the Way is set for release on November 7 via Century Media Records. How would you describe the musical direction of this record compared to Origin?
Jukka Pelkonen: Hey hey. Nice to have the chance to talk to you about all things OG. Yes, we are releasing a new album on November 7 and it is great. I really can’t wait to play these songs live. Compared to Origin, which was more mid-tempo and leaned toward more experimental directions within OG’s musical frame, this new album is definitely more straightforward. Both albums are heavy, but in different ways. Personally, I really like the direction we are taking with this record.
MU: The first single The Last Hero feels more direct and groove-driven. What inspired this heavier, punchier approach?
Jukka Pelkonen: This time we really wanted to write songs that work especially well live. We also wanted tracks that are easier to approach, and the more straightforward ones tend to be like that. We always try to push our music forward without losing the OG style, and now was the right time to make faster and simpler songs. I can’t wait to play these live and have a great time with everyone at the shows. I truly love the synergy OG has with audiences around the world.
MU: The Last Hero tells the story of a relentless street hero who never gives up. Do you see this theme as a reflection of today’s world and the way people face their own battles?
Jukka Pelkonen: In a way, yes. These times may feel tougher than before, but that is also an illusion. Times have always been both rough and peaceful — that’s part of the human dilemma. We are all “last heroes” when we push through life’s adversities. There is also irony in the lyrics: The Last Hero is someone who refuses to stop interfering with everyone until it may be too late. But there is hope for this person — remembering that control is an illusion, and sometimes a dangerous one.
MU: Your single My Pain dives into raw emotion in the face of adversity. Would you say it’s a personal story or a more universal message?
Jukka Pelkonen: Both. I usually write lyrics in layers. I want to give people the freedom to explore the lyrics deeply and feel personally touched, especially if they are struggling with something. At the same time, the lyrics can be understood more universally, because as humans we share these emotions and experiences.
MU: Many of your songs explore human duality — strength and vulnerability, light and darkness. Is that a core theme that ties the new album together?
Jukka Pelkonen: Yes, this theme of duality has been present for a long time in our lyrics — maybe the most powerful one of them all. Of course there are various themes, but they all somehow touch or orbit around this “main” theme. On this album, we approached the lyrics more like stories — tales from the streets of an unknown city, showing different perspectives from characters navigating this darkest of places. Yet there are still the bigger existential themes in there. I’m glad we chose this narrative style; it allowed me to grow as a lyricist and writer.
MU: Walking Ghost Phase stands out with its concept linking addiction to a post-Chernobyl phenomenon. Can you tell us more about this fascinating parallel?
Jukka Pelkonen: Touring and traveling through cities around the world has shown me many people struggling with addiction. One day I was thinking about it and it reminded me of a documentary about Chernobyl. Workers who went to clean up the disaster experienced the “walking ghost phase” — radiation poisoning followed by a temporary recovery, only to suddenly collapse and die. This reminded me of severe addiction cases, where someone is slowly dying while being in denial. It’s tragic, and I don’t wish that fate on anyone, but it’s part of life’s reality.
MU: Did you approach the creation of this album the same way as previous ones, or did something change in the writing, production or studio process?
Jukka Pelkonen: The overall production didn’t change much, but the process had differences. We usually create very finished demos and refine them until we are satisfied. This time we split recording across three studios with three engineers. Drums and bass at Sonic Pump Studios in Helsinki with Miiro Varjus, guitars at Inka Studios with Juho Räihä, and vocals at SolnaSound Studio in Stockholm with Björn Strid as vocal producer. It was amazing working with him. Then Jens Bogren mixed the album again — his massive yet dynamic sound suits us perfectly.
MU: The record feels both melodic and aggressive, with deep emotional layers. Which song best captures the essence of May the Bridges We Burn Light the Way for you?
Jukka Pelkonen: It varies between members, but I think The Darkest City, Ignite the Flame and My Pain hit the mark for many. Once we start playing them live, any of them could become a favorite. I’m also very curious to hear which ones fans connect with the most.
MU: You’ll be returning to Montreal and Quebec City soon. What makes performing in front of Québec audiences special for you?
Jukka Pelkonen: We love Canada. The crowds there — wow! Maybe Canadians and Finns are similar: not boasting too much, but when it’s time to jump into the moment, we don’t hold back. I can’t wait. We always give everything — the audience deserves it and so do we.
MU: How do you decide which songs make the setlist, especially with so many fan favorites?
Jukka Pelkonen: We have about 30–40 songs ready to play and we build the setlist based on show dynamics. Sometimes we change one or two songs depending on the vibe or fan requests, but it’s hard to please everyone. The goal is always to deliver the best show possible.
MU: Were there any songs or ideas written that didn’t make the album?
Jukka Pelkonen: Yes, many ideas, riffs and half-songs didn’t make it. You have to “kill your darlings” sometimes to get the strongest result. We are proud of the outcome. We also have a couple of finished songs from the sessions that will be released later.
MU: After more than two decades in melodic death metal, how do you keep that creative fire alive?
Jukka Pelkonen: Passion. As long as we feel the need and desire to create, it stays alive. Playing live gives energy to the whole creative process — that keeps the fire burning even brighter. As long as people support us, we’ll keep climbing mountains and delivering new music.
MU: What inspires you to keep reinventing yourselves creatively — and what has been the biggest challenge?
Jukka Pelkonen: Again, passion and love for the craft. Reinvention comes from the effort we put in. The challenge is similar every time — like any field, routines can be tough.
MU: The band will celebrate its 30th anniversary in 2026. What’s your most memorable moment so far?
Jukka Pelkonen: So many memories around the world — meeting metal fans everywhere and playing with so many bands. If I had to choose one, maybe that ferry trip to Norway where we arrived, sound-checked, and then found out the show was cancelled. We packed up, went back to the ferry, drank beer and sang karaoke. Not the fondest at the time, but funny in hindsight.
MU: If you could go back and tell your younger self something, what would it be?
Jukka Pelkonen: “Keep doing what you’re doing — good things lie ahead.”
MU: How would you describe May the Bridges We Burn Light the Way to someone discovering Omnium Gatherum for the first time?
Jukka Pelkonen: “One time is not enough.”
MU: Finally, do you have a message for our readers and fans in Québec who are waiting for the album and upcoming shows?
Jukka Pelkonen: Can’t wait to headbang to the new songs with you wonderful humans! See you at the show!

































