Spectacle: Le 19 septembre 2025 au Théâtre Beanfield de Montréal
Organisateurs: Extensive Enterprise & HeavyMTL
Compte-rendu: Stéphan Lévesque
Photos: Stéphan Lévesque

[Critique du spectacle | Photos]
[Metal Anthology]
Between The Buried and Me de passage à Montréal
Une soirée qui affiche un line-up un peu particulier avec The World Is A Beautiful Place and I Am No Longer Afraid To Die est le premier groupe à prendre la scène. C’est un groupe qui mélange plusieurs éléments qui sont parfois difficiles à mélanger. C’est ma deuxième expérience live avec eux, je n’ai pas été plus convaincu, mais la réception de la foule a augmenté avec le déroulement du show. On a droit à un mélange de screamo hardcore avec des tendances progressives et alternatives qui ne font pas toujours du sens à mon humble avis. Ils ont deux vocalistes principaux, une femme au clavier et chanteur qui alterne le clean et le scream emocore. Certaines parties sont intéressantes, ils performent avec de l’énergie et du feeling alors je vous laisse les découvrir si ce mélange de styles vous parle.
Deuxième groupe est Hail The Sun que je ne connais pas beaucoup à part leur album culte Wake. Ils œuvrent dans le hardcore métal à la sauce emocore avec quelques élans techniques. Ils donnent une performance très intéressante avec des musiciens de talent qui ont beaucoup d’énergie sur le stage. Ils ont deux guitaristes qui sont capables d’aller dans les accords dissonants, mais aussi servir de très belles mélodies. Le chanteur possède une voix bien maîtrisée qui tend sur le emo avec des screams qui me rappellent Anthony Green du groupe Saosin.
Je dois admettre que je ne connais pas le groupe en profondeur, j’ai écouté l’album Wake que j’aime bien, sinon c’est une première saucette pour moi dans le reste de leur univers. Dès la deuxième pièce Human Target Practice justement sur Wake, je décide de m’avancer parce que la prestation est impeccable. Tout le monde joue avec une droiture exemplaire, les guitaristes bougent abondamment, le chanteur s’amuse avec son pied de micro à le tirer sur les côtés, dans les airs, une vraie vibe Dennis Lyxzén de Refused dans son comportement scénique, j’adore.
C’est un band qui ne se gêne pas de basculer du côté plus technique également avec des rythmiques recherchées, des arrêts inattendus, des changements de direction bien travaillés avec fluidité et quelques bons solos de guitaristes plus sur le versant mélodique de la part des 2 adeptes de la six cordes. Le setlist mélange les singles du nouvel album avec quelques pièces du dernier ainsi que quelques incursions dans le matériel du deuxième et troisième opus.
D’ailleurs, le chanteur Donovan Melero est aussi le drummeur depuis la genèse du band. Toutefois, pour les tournées, un batteur de caisses du nom d’Allen Casillas prend la relève. Une petite surprise nous attend alors que Melero décide de reprendre les commandes des tambours pour deux vieilles chansons et c’est définitivement l’apogée du show pour moi. Ce gars-là est une machine de jouer avec précision tout en chantant comme si de rien n’était, me rappelant Étienne de Mute ou le regretté James Sullivan d’Avenged Sevenfold. Malgré toutes ces acrobaties, il reste hyper énergique et ces 2 pièces sont excellentes, on parle de Missed Injections et The ‘Fun’ in Dysfunction. Le spectacle se conclut ensuite avec 2 chansons récentes. Excellente façon de préparer le terrain pour les légendes de Between The Buried And Me qui ont avec certitude laissé leur empreinte dans les compositions de Hail The Sun.
HAIL THE SUN






Place maintenant à la tête d’affiche que j’essaye de voir en spectacle depuis 2005. Croyez-moi, j’ai une malédiction qui m’empêche d’assister à tous leurs spectacles au Québec depuis 20 ans, oui c’est d’un ridicule rarement atteint. Je pense que j’aurais eu plus de chance de les voir en Australie. J’ai eu l’opportunité d’aller dans leur tour bus avant le show pour rencontrer les membres du band et réaliser une entrevue avec Paul Waggoner, un moment hyper stimulant.
Ils abordent le concert avec Disease, Injury, Madness sur The Great Misdirect, un départ retentissant et je confirme à l’instant qu’on a droit à de véritables professionnels pour qui la scène est un deuxième chez soi. Quelle aisance, quel son, je suis déjà sur le cul. Je pense que la majorité des gens sont obnubilés, un peu éblouis par ce qui se passe sous leurs yeux. Ce n’est pas un hasard qu’ils sont si solides live, le band est stable depuis plus de deux décennies à la seule exception que Dustie Waring a été remplacé par Tristan Auman pour les tournées depuis 2023.
L’action s’enchaîne avec ma seconde pièce favorite Absent Thereafter du nouvel album The Blue Nowhere qui est absolument trépidant à mes goûts, très éclectique. La longue épopée de 11 minutes nous amène à plusieurs endroits que BTBAM nous a amenés depuis leur début, ça va dans tous les sens tout en gardant une cohérence déconcertante. Ils savent fignoler des arrangements et une sonorité qui rend les changements de styles tout à fait légitimes sans que ça écorche moindrement la logique musicale. D’être en mesure de produire ce rendu de façon très organique en spectacle est tout aussi impressionnant. Très peu de backtracks mis à part quelques ambiances ici et là. En effet, le chanteur Thomas Giles Rogers et le bassiste Dan Briggs s’occupant tous les deux de la majorité des parties claviers et des effets durant les chansons.
Le groupe nous fait par la suite plonger dans Colors 2, l’album précédent qui est très bon aussi, 3 courtes chansons nous sont servies. Une belle alternance entre du planant, de la musique de cirque et cabaret avec des parties plus death métal intenses, de l’excellent growl de Thomas et des segments clean bien sentis. Tout est comme sur les albums avec encore plus de feeling en show. Le nouveau-né du groupe reprend le spotlight ensuite avec les 2 premières pièces de ce dernier. The Things We Tell Ourselves In The Dark est une superbe composition très funky avec des odd time signatures. On dirait un mélange de Haken avec du Mr. Bungle et du Dream Theater vers la fin, une sonorité cristalline en spectacle. God Terror suit, cette chanson débute avec des éléments électroniques, industriels à la Marilyn Manson qui ne sont pas coutumiers même pour eux. La progression de la chanson vers une identité plus métal est saisissante, encore une fois beaucoup de surprises dans leur musique. Pour les fans de plus longue date des gars de la Caroline du Nord, un excellent moment nous tombe dessus avec Specular Reflection de Parallax I suivi de Extremophile Elite de Parallax II. Ces 2 superbes chefs-d’œuvre se succèdent pour offrir 20 minutes de pur délice avec des aventures dans de nombreux styles musicaux tout en affichant la brutalité primitive que le groupe nous avait initiés dans leur première moitié de carrière. Des solos incroyables, Paul Waggoner nous en offre plusieurs et des segments instrumentaux des plus créatifs, c’est l’ADN du groupe.
Nous arrivons malheureusement déjà au rappel avec la pièce-titre du nouvel album. Comme je le disais à Paul Waggoner, cela me donne l’impression de planer dans les nuages blancs entremêlés d’un ciel bleu, de me sentir heureux et épanoui. Une de leurs chansons les plus simples de leur histoire, mais arborant des mélodies et un chant si bien transmis avec émotion, c’est enveloppant. Ils concluent ce périple en force avec Informal Gluttony de Colors qui demeure mon album incontestable d’eux. Un petit départ arabique en introduction avant de nous décocher quelques droites pour s’assurer qu’on n’est plus en train de planer de la chanson précédente. Une excellente façon de terminer sur une magnifique note avec un côté nostalgique. Une performance très sincère et irréprochable de la part de Between The Buried And Me, j’ai déjà hâte de les revoir. Je vous invite à donner au nouvel album plusieurs écoutes afin de bien vous familiariser avec tout ce qu’ils nous présentent comme combinaison de genres, c’est complètement fou. Bonne semaine à tous, on se voit au prochain show!
BETWEEN THE BURIED AND ME








Setlist BTBAM
- Disease, Injury, Madness
- Absent Thereafter
- House Organ
- Stare into the Abyss
- Prehistory
- Things We Tell Ourselves in the Dark
- God Terror
- Specular Reflection
- Extremophile Elite
Encore :
10. The Blue Nowhere
11. Informal Gluttony
ENGLISH version
An evening with a rather unusual line-up, starting with The World Is A Beautiful Place and I Am No Longer Afraid To Die as the first band to take the stage. It’s a band that mixes several elements that are sometimes difficult to blend. This was my second live experience with them, and I wasn’t more convinced, but the crowd’s reception grew as the show went on. What we got was a mix of screamo hardcore with progressive and alternative tendencies that don’t always make sense, in my humble opinion. They have two main vocalists, a woman on keyboards, and a singer who alternates between clean vocals and emocore screams. Some parts are interesting, they perform with energy and feeling, so I’ll let you discover them if this mix of styles speaks to you.
The second band is Hail The Sun, whom I don’t know very well aside from their cult album Wake. They work within emocore-flavored hardcore metal with some technical flourishes. They deliver a very interesting performance with talented musicians who bring a lot of energy to the stage. They have two guitarists who can dive into dissonant chords but also deliver very beautiful melodies. The singer has a well-controlled voice that leans toward emo, with screams that remind me of Anthony Green from Saosin.
I must admit I don’t know the band in depth. I’ve listened to the album Wake, which I like, but otherwise this was my first dip into the rest of their world. As early as the second song, Human Target Practice from Wake, I decided to move closer because the performance was flawless. Everyone played with exemplary tightness, the guitarists moved around a lot, the singer played with his mic stand—swinging it to the sides, up in the air—a real Dennis Lyxzén (Refused) vibe in his stage behavior, which I loved.
This is a band that doesn’t hesitate to lean into the technical side as well, with intricate rhythms, unexpected stops, smooth directional changes, and some solid guitar solos more on the melodic side from both six-stringers. The setlist mixed singles from the new album with some tracks from the last one, as well as a few dips into material from their second and third records.
By the way, singer Donovan Melero has also been the drummer since the band’s inception. However, for tours, a drummer named Allen Casillas takes over. A little surprise awaited us when Melero decided to get back behind the drums for two older songs, and this was definitely the highlight of the show for me. This guy is a machine—playing with precision while singing effortlessly, reminding me of Étienne from Mute or the late James Sullivan of Avenged Sevenfold. Despite all these acrobatics, he remained incredibly energetic, and these two songs were excellent—we’re talking about Missed Injections and The ‘Fun’ in Dysfunction. The show then wrapped up with two recent songs. An excellent way to set the stage for the legends Between The Buried And Me, who certainly left their mark on Hail The Sun’s songwriting.
Now, on to the headliner I’ve been trying to see live since 2005. Believe me, I have a curse that has kept me from attending all their Quebec shows for 20 years—yes, it’s ridiculously absurd. I think I’d have had better luck seeing them in Australia. I had the chance to go on their tour bus before the show, meet the band members, and do an interview with Paul Waggoner—a truly exciting moment.
They kicked off the concert with Disease, Injury, Madness from The Great Misdirect, a thunderous opener, and I immediately confirmed that we were in the presence of true professionals for whom the stage is a second home. Such ease, such sound—I was already blown away. I think most people were mesmerized, almost dazzled by what was happening in front of their eyes. It’s no accident they’re so solid live—the band has been stable for over two decades, with the sole exception of Dustie Waring being replaced by Tristan Auman on tours since 2023.
Things continued with my second favorite track, Absent Thereafter from the new album The Blue Nowhere, which to my taste is absolutely thrilling and very eclectic. The 11-minute epic takes us through many of the places BTBAM has taken us since the beginning—chaotic yet strikingly coherent. They refine arrangements and a sound that makes the stylistic shifts feel completely legitimate, never breaking the musical logic. Being able to deliver this so organically live is equally impressive. Very few backtracks, aside from some atmospheres here and there. In fact, singer Thomas Giles Rogers and bassist Dan Briggs handled most of the keyboard parts and effects during the songs.
The band then dove into Colors 2, their previous album, which is also excellent, treating us to three short songs. A beautiful alternation between atmospheric, circus-like cabaret music and intense death metal sections, with Thomas delivering excellent growls and well-executed clean passages. Everything was as on the records, but with even more feeling live. The band’s newest material took the spotlight again with the first two tracks from the latest album. The Things We Tell Ourselves In The Dark is a superb, funky composition with odd time signatures. It felt like a mix of Haken, Mr. Bungle, and Dream Theater toward the end, with a crystalline live sound. God Terror followed, beginning with electronic, industrial elements reminiscent of Marilyn Manson, which is unusual even for them. The song’s progression into a heavier metal identity was striking—once again, lots of surprises in their music. For longtime fans of the North Carolina crew, we were treated to Specular Reflection from Parallax I, followed by Extremophile Elite from Parallax II. These two masterpieces combined for 20 minutes of pure delight, exploring many musical styles while showcasing the primal brutality the band introduced us to in their early years. Incredible solos—Paul Waggoner gave us several—and some of the most creative instrumental sections, truly the band’s DNA.
Sadly, we were already at the encore, with the title track of the new album. As I told Paul Waggoner, it gave me the impression of floating through white clouds entwined with blue sky, feeling happy and fulfilled. One of their simplest songs ever, yet featuring melodies and vocals delivered with such emotion—it was enveloping. They closed this journey with Informal Gluttony from Colors, still my definitive album from them. A little Arabic-sounding intro led into crushing blows to make sure we weren’t still floating from the previous song. A perfect way to end on a magnificent note with a nostalgic touch. A very sincere and flawless performance from Between The Buried And Me—I already can’t wait to see them again. I encourage you to give the new album several listens to really absorb all the genre combinations they present—it’s completely insane. Have a great week everyone, see you at the next show!
























