Spectacle: Le 8 août 2025 à Victoriaville
Organisateur: Rock La Cauze
Photographe: Julie Voyer
Compte-rendu: Sylvain Carrier

[Photographe]

[Critique du spectacle]
Rock la Cauze
8 août 2025
Et voilà, on y est : un des festivals québécois les plus courus de l’année, Rock la Cauze, nous offre une programmation hallucinante, malgré un contexte plus épineux cette année. Le bucolique site Terre-des-Jeunes étant indisponible en raison de travaux, c’est plutôt sur le site extérieur du Colisée Desjardins que le tout se déroule cette année. Évidemment, la verdure nous manque, Terre-des-Jeunes étant un des plus beaux sites musicaux au Québec, mais les organisateurs ont fait un travail absolument colossal pour offrir un site convivial et surtout, une expérience de grande qualité encore une fois cette année ! Pour l’année 2025, les trois organisations qui recevront une partie des revenus du festival sont l’Ami-Temps des Bois-Francs, BLITSS et le Réseau Autonomie Santé. En tant qu’intervenant social, je ne peux que saluer bien bas l’initiative de Rock la Cauze de redonner à la communauté. Chapeau !




C’est sous une chaleur intense qu’embarque à 17 h 00 sur scène la formation canadienne The Corps, présentée par Rej Laplanche comme étant sa découverte de l’année. La formation de Vancouver présente un punk rock assez générique mais efficace, qui ne manque pas de créer dès les premières notes un mosh pit à l’avant. Les gens sont prêts, et les membres du groupe répètent à plusieurs reprises à quel point ils sont étonnés de la réponse des Québécois. Pas gênant ! Durant une trentaine de minutes, ils brassent les gens au parterre, ce qui laisse entrevoir une soirée qui va être assez épique !
THE CORPS














Ce sont les Suédois de No Fun At All, qui portent terriblement mal leur nom, qui suivent pour animer la foule. Je fais mon apologie tout de suite : question de survie, je me bourre de quelques vivres pour atteindre sans perdre connaissance la fin de la soirée. Il fait chaud, la route était longue un vendredi pm, alors les besoins de base ont priorité ! La prestation de No Fun At All est honnête, par de purs représentants du punk. La foule semble bien connaître les pièces proposées ; le groupe est un peu froid dans ses interactions, ce qui ne contribue pas nécessairement à une ambiance très chaleureuse, mais le punk est bon malgré tout et personne ne semble s’en plaindre !
NO FUN AT ALL


















Comme si un seul groupe suédois n’était pas assez, en voilà un deuxième ! Rien de mieux que les Scandinaves pour nous brasser la cage, autant dans le punk que dans le métal. Cette fois, c’est Satanic Surfers qui envahit la scène, avec un punk beaucoup plus mélodique, ce qui détonne un brin avec ses prédécesseurs. La réaction de la foule est la même : mosh pit par-dessus mosh pit au centre, Satanic Surfers offre une excellente prestation qui ne déçoit personne sur le site. Davantage d’interactions sont offertes (« we are Satanic Surfers et we come from… Swedeeeen »), bienvenues des amateurs. En fin de parcours, le groupe fait un « Fuck You » bien senti à Donald Trump, ce qui détonnera assurément avec le ton du lendemain, plusieurs groupes étant résolument d’une droite conservatrice assumée. Le site est encore bien dégagé un peu avant 19 h 00, ce qui laisse croire que 1) le site accueille beaucoup plus de têtes que la vente de billets maximum l’entend ou 2) la vente est décevante. Parions pour l’option 1 ! Mention spéciale à la pièce Head Under Water, qui est très connue du public et qui fait fortement réagir la foule, qui l’entonne en chœur avec les membres du groupe. L’ambiance y est !
SATANIC SURFERS














Remplaçant Flogging Molly, Spike and the Gimme Gimmes suit, et de nombreux amateurs arborent déjà les vêtements colorés de la bande californienne, signe évident de leur popularité. Tout de blanc vêtus pour l’occasion, agrémentés de flamants roses gonflables, les membres du groupe entament leur prestation avec Jolene, une de leurs meilleures pièces. Il faut savoir que le groupe joue exclusivement des covers d’artistes connus, mais en version punk ; c’est fort agréable puisque même si on ne connaît pas vraiment le groupe, on peut tout de même entonner les airs populaires présentés. Les interactions du chanteur Spike Slawson sont franchement cocasses, mais il se permet tout de même de lancer un message politique plus sérieux en s’excusant aux Canadiens pour le président américain en place. Tout au long de la prestation, de nombreux amateurs font du body surfing, et la sécurité est fort occupée. Durant plus d’une heure, on entendra Take Me Home Country Roads (John Denver), Wild World (Cat Stevens), Karma Chameleon (Culture Club) et Dancing Queen (ABBA), pour n’en nommer que quelques-uns. On a même droit à Changes, de Black Sabbath en l’honneur du prince des ténèbres, et à un formidable cover de Sans toi (Corinne Marchand), chanté par Lawson dans un français impeccable. Spike and the Gimme Gimmes a enflammé le site de Rock la Cauze, et la table était mise pour la plus grosse pointure de la fin de semaine : Dropkick Murphys !
SPIKE AND THE GIMME GIMMES





















Une ambiance du tonnerre règne à Victoriaville alors que l’excellente formation américaine se présente sur scène. Avant même les premières notes de Who’ll Stand With Us, plusieurs amateurs font du body surfing ; à chaque année, il est impressionnant de voir l’énergie dégagée par la foule de RLC, et cette édition ne fait pas exception à la règle. Ceux qui ne connaissent pas Dropkick Murphys peuvent s’attendre à un punk celtique, très folklorique avec présence de nombreux instruments traditionnels. On le constate durant The State of Massachusetts, un des gros classiques du groupe qui est présenté en début de parcours. La présence de scène de Ken Casey est frappante, lui qui se promène d’un bord à l’autre de la foule, descendant même régulièrement au parterre pour saluer les amateurs. Les autres membres de la bande bostonienne ne sont pas piqués des vers non plus et ils s’amusent avec les amateurs tout au long de la prestation. Plusieurs pièces du setlist sont tirées du plus récent opus du groupe, For The People, qui se taillera certainement une place dans mon top 10 des meilleurs albums de l’année. Longshot est sublime ; Chesterfields and Aftershave est d’une beauté rare, hurlée par la foule malgré sa récence, et Casey descend même pour faire un câlin à une jeune fille dont c’est l’anniversaire, avant de partir avec son affiche pour la faire signer par tous les membres du groupe. Évidemment, un spectacle de Dropkick Murphys n’en est pas un sans une intervention socio-politique bien sentie, alors que Ken Casey s’excuse à son tour pour Donald Trump et ses politiques envers le Canada, en utilisant des qualificatifs peu élogieux, tout cela avant d’entamer First Class Loser. Du bonbon ! La deuxième moitié du setlist est hallucinante alors que tous les classiques sont joués, que ce soit Finnegan’s Wake, Johnny I Hardly Knew Ya, Rose Tattoo, Worker’s Song et évidemment, I’m Shipping Up to Boston. The Big Man complète le spectacle avec un mosh pit impressionnant qui n’a rien à envier aux plus gros festivals de ce monde. Dropkick Murphys a offert une prestation généreuse, chaleureuse et endiablée qui constitue selon moi un des meilleurs shows jamais présentés à Rock la Cauze. Petite pause pour se reposer avant la journée chargée de samedi, pendant laquelle le métal et l’intense chaleur seront à l’honneur !
DROPKICK MURPHYS

















Setlist Spike and The Gimme Gimmes
- Jolene
- Take Me Home, Country Roads
- Riders in the Sky
- On the Road Again
- Queen of Hearts
- Sunday Mornin’ Comin’ Down
- Changes
- Love Will Keep Us Together
- Leaving on a Jet Plane
- Wild World
- Summertime
- Straight Up
- Karma Chameleon
- Me and Julio Down by the Schoolyard
- Dancing Queen
- Estos celos
- Good 4 You
- Rocket Man (I Think It’s Going to Be a Long, Long Time)
- Sans toi
- Over the Rainbow
- Sloop John B
- End of the Road
Setlist Dropkick Murphys
- Who’ll Stand With Us?
- The State of Massachusetts
- Going Out in Style
- Which Side Are You On? (The Almanac Singers cover)
- The Boys Are Back
- Longshot
- The Hardest Mile
- Sooner Kill ’em First
- Barroom Hero
- The Warrior’s Code
- Out of Our Heads
- Bury the Bones
- Chesterfields & Aftershave
- Middle Finger
- Walk Away
- First Class Loser
- Finnegan’s Wake (traditional cover)
- Caught in a Jar
- School Days Over
- Johnny, I Hardly Knew Ya
- Rose Tattoo
- Worker’s Song
Encore :
23. I’m Shipping Up to Boston
24. The Big Man
























