Spectacle: Le 6 mai 2025 au Théâtre Capitole à Québec
Organisateur: District 7 Production
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Sylvain Carrier

[Photographe]
[M7 Photographie]

[Critique du spectacle]
Le metal progressif est à l’honneur en ce chaud mardi soir dans la Vieille Capitale, alors que Leprous était de passage en compagnie de nulle autre que Wheel, grosses pointures du prog metal contemporain.
Après un rap étrange dans les pièces pré-show, les lumières se tamisent (enfin…) pour laisser place à ce qu’on veut réellement. C’est toutefois devant une foule éparse que se présente la formation finlandaise Wheel, sous le coup de 19 h 30 pile poil. Choix osé de la part de Leprous que d’inviter un groupe aussi intrigant, de plus en plus connu et du même genre musical. Pas de complexe, on aime ça comme ça ! Wheel donne des « vibes » de Swallow the Sun, version clean vocals et un brin (un gros brin) moins doom. Le rythme est lent, soutenu, pesant. On plane durant Fugue, comme avec la tête d’affiche ; on se laisse porter par la beauté des mélodies proposées. Empire surprend par son énergie intense ; on tombe dans un tout autre registre, et tous les membres du groupe s’agitent, jouant furieusement sous la voix de l’époustouflant James Lascelles. Très efficace, soit, mais la foule observe. Peu de réactions, mais aussi peu d’interactions de la part des Scandinaves. C’est probablement ce qui est le plus hit or miss dans les concerts de prog : une foule conquise qui rend la pareille au groupe devant, ou une foule médusée, stoïque, qui apprécie le spectacle à l’infini mais ne fournit pas d’ambiance. Bon, on aura bien droit à l’inévitable comparaison avec Montréal durant un aparté du chanteur avec la foule, mais en dehors de ce classique (cliché, même), le groupe n’intervient que très peu, ce qui n’entache en rien leur performance. Ainsi, durant 45 minutes, on assiste à une prestation technique sans faille de Wheel, qui met merveilleusement bien la table pour la suite des choses.
WHEEL
















Leprous suit après une trentaine de minutes de pause pendant lesquelles la communauté fraternise, fidèle à son habitude. On débute avec Silently Walking Alone, pièce du dernier opus Melodies of Atonement, et une des meilleures pièces tout court de la discographie de la bande norvégienne s’il n’en tient qu’à moi. La foule est cette fois de la partie au niveau de l’énergie, mais pas du nombre ; dommage, la scène metal ne tient qu’à un fil à Québec… The Price suit, avec ses sons électroniques caractéristiques qui nous hantent, encore une fois très planants. Quelle pièce formidable, qui représente tout ce qu’il y a de meilleur dans le prog. Le chanteur, Einar Solberg, s’adresse à la foule ensuite, vantant la beauté de la ville et des amateurs qui la composent, puis enchaînant avec Bonneville, pendant laquelle sa voix est tellement envoûtante, puissante… de toute beauté ! Durant I Hear the Sirens, Solberg se dépasse. Rien ne décrit ce qu’il réussit à atteindre au niveau de sa voix, soit, mais aussi de l’émotion qu’elle dégage. Unique.
Like a Sunken Ship suit ; un peu de growl, pourquoi pas ! Les tignasses se délient enfin, la foule se dégourdit. Chaque pièce est une expérience en soi ; tout est différent, le groupe est versatile, demeurant toujours dans les mêmes limites qui représentent bien Leprous. La foule choisit Forced Entry pour la suite des choses, un dix minutes de pur bonheur. En fait, c’est difficile de résumer en quelques mots les pièces présentées puisque chacune est si complexe, si intense qu’elles mériteraient toutes une page complète d’analyse. Durant Distant Bells, pas un son ne se fait entendre au départ hormis le piano ; la foule respecte le silence, émotive, à l’écoute. Puis Solberg, sa voix incroyable, et sa bande ensuite qui embarquent… Un autre chef-d’œuvre. Castaway Angels suit, avec toute la beauté qu’on lui connaît, avant de céder la place à la sublime From The Flames, favorite de la foule. Quelle énergie ! Encore une fois, il faut y être pour ressentir ce qui s’en dégage. Sublime.
Slave brasse, mais brasse solide, avant de mener au rappel. Atonement est proposée, classique en devenir, et elle sera jouée pour des années durant, sans l’ombre d’un doute. C’est quand même osé de terminer un spectacle avec une pièce du dernier album du groupe, mais c’est franchement réussi. Le morceau met en valeur chaque membre du groupe, intense, varié. Ouf, la coupe est pleine, et c’est sur cette pièce que Leprous nous salue pour de bon. C’est carrément difficile de ne pas aimer Leprous ; ça s’écoute bien, qu’on soit un ardent métalleux ou pas, et c’est suffisamment technique pour que les puristes ne se choquent pas. Mais en spectacle, tout est décuplé et c’est de cette façon que les Norvégiens du groupe brillent le plus. Quel spectacle ! Le seul bémol, tel que mentionné plus tôt, est le petit nombre d’amateurs présents, alors souhaitons que les prochains concerts seront un peu plus noirs de monde, autrement on devra se contenter de plus petites pointures à l’avenir !
LEPROUS




























Setlist Wheel
- Porcelain
- Fugue
- Empire
- Dissipating
- Vultures
Setlist Leprous
- Silently Walking Alone
- The Price
- Bonneville
- I Hear the Sirens
- Like a Sunken Ship
- Forced Entry (choisie par la foule parmi Passing et Forced Entry)
- Nighttime Disguise
- Observe the Train
- Distant Bells
- Below
- Castaway Angels
- From the Flame
- Slave
Encore :
14. Atonement
15. The Sky Is Red
ENGLISH version
Progressive metal took center stage this warm Tuesday evening in Old Québec City, as Leprous made a stop accompanied by none other than Wheel—two major names in contemporary prog metal.
After some strange rap tracks during the pre-show playlist, the lights finally dim to make way for what we really came for. However, it’s in front of a sparse crowd that Finnish band Wheel steps on stage, right on the dot at 7:30 PM. A bold move from Leprous to bring along such an intriguing band—gaining more recognition and playing within the same musical style. No insecurity here, and we love that! Wheel gives off some Swallow the Sun vibes, but with clean vocals and (a big) touch less doom. The rhythm is slow, steady, and heavy. During Fugue, we drift off just like we will with the headliner; we let ourselves be carried away by the beauty of the melodies. Empire surprises with its intense energy; it’s a completely different vibe, and every band member starts thrashing around, playing furiously under the incredible voice of James Lascelles. Very effective, no doubt, but the crowd just watches. Few reactions, and just as few interactions from the Scandinavians. That’s probably the biggest hit-or-miss aspect of prog shows: either you get a fully engaged audience feeding off the band, or a transfixed, stoic crowd silently enjoying the show to the fullest but not giving back any energy. Of course, we got the inevitable comparison to Montreal during a quick aside from the singer to the crowd, but aside from that classic (and cliché) moment, the band says very little between songs—not that it takes anything away from their performance. For 45 minutes, we’re treated to a flawless technical performance from Wheel, perfectly setting the stage for what’s to come.
Leprous takes over after about a 30-minute break, during which the community mingles as usual. The show opens with Silently Walking Alone, a track from their latest album Melodies of Atonement, and one of the band’s best songs ever—at least in my opinion. This time, the crowd is more energized, though still not large in number. A shame, really—metal concerts in Québec often hang by a thread. The Price follows, with its signature haunting electronic sounds, once again incredibly atmospheric. What an amazing song—it embodies everything great about prog metal. Frontman Einar Solberg then speaks to the crowd, praising the beauty of the city and its passionate fans before launching into Bonneville, during which his voice is so mesmerizing, so powerful—absolutely stunning! During I Hear the Sirens, Solberg takes things to another level. Words can’t really describe the vocal heights he reaches, nor the emotion he conveys. Just… unique.
Like a Sunken Ship follows—yes, with a little growl, why not! Heads finally start to bang, and the crowd loosens up. Each song is an experience in itself; everything is different, yet the band remains within the recognizable boundaries that define Leprous’ sound. The crowd picks Forced Entry next—a solid ten minutes of pure bliss. Honestly, it’s hard to sum up the setlist in a few words; each song is so complex and intense, they all deserve a full page of analysis. During Distant Bells, not a single sound is heard at first aside from the piano; the crowd respects the silence, emotional, attentive. Then Solberg’s incredible voice kicks in, followed by the band… Another masterpiece. Castaway Angels comes next, as beautiful as ever, before giving way to the stunning From the Flames, a clear fan favorite. The energy is electric! Once again, you really had to be there to feel it. Sublime.
Slave brings the heaviness—seriously—leading us into the encore. Atonement is the closing number, already a future classic, and it’s bound to be part of the band’s live repertoire for years to come. Ending a show with a new album track is a bold move, but it absolutely works. The song showcases each member’s talents—intense, dynamic. Wow, we’re full to the brim, and this is where Leprous says their final goodbye. It’s honestly hard not to love Leprous—their music is accessible whether you’re a diehard metalhead or not, yet technical enough to keep the purists happy. But live, everything is magnified—and that’s where the Norwegians shine the brightest. What a show! The only downside, as mentioned earlier, is the small turnout. Let’s hope future shows in Québec draw bigger crowds—otherwise, we might have to settle for smaller names going forward.
by SYLVAIN CARRIER