Spectacle: Le 18 novembre 2024 au Théâtre Beanfield de Montréal
Organisateurs: Heavy MTL & Extensive Enterprise
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Stéphan Lévesque
Un autre trip à Montréal s’imposait pour recevoir une bonne gifle de Thrash Metal administrée par les pionniers du Bay Area Exodus et une partie de la relève du Thrash moderne en Havok. C’est lundi, mais who cares, c’est quasi sold out au Théâtre Beanfield, démontrant une fois de plus la scène vivace que la métropole du Québec représente. Je dois admettre d’entrée de jeu que j’ai raté les 2 premiers groupes, non pas par négligence, mais parce que j’étais en ville également pour débuter mon nouvel emploi. À contrecoeur, j’ai été jammé dans le trafic plus d’une heure pour me rendre après, la joie toé chose.
DEAD HEAT
CANDY
Je rejoins mes chums un peu avant Havok qui embarque finalement sur scène avec leur énergie contagieuse qu’on leur connaît. Le son est dans ta face, tout est impeccable honnêtement, on entend tout avec grande précision. David Sanchez est en forme vocalement en plus d’assurer la guitare rythmique et ça garroche sur un méchant temps. Deux changements peuvent être observés sur scène : Brett Rechtfertig remplace depuis un certain temps Reece Scruggs à la lead guitar, et c’est le roadie qui joue de la basse ce soir. D’ailleurs, il était fou comme d’la marde d’avoir eu cette opportunité quand je lui ai parlé plus tard. Havok n’entend pas à niaiser et leur set est rempli de chansons à haut tempo. On sent notamment l’engouement se concrétiser davantage durant Hang ‘Em High et Prepare for Attack. Le pit s’anime aussitôt pour ces deux morceaux. Prepare For Attack contient des riffs tellement entraînants qui rappellent le bon vieux Thrash du milieu des années 80. Ce n’est rien pour atténuer l’enthousiasme de l’assistance qui répond fort lorsque David lance le riff de malade au milieu de la chanson, ouvrant ainsi la porte aux solos de Brett dont les doigts fument sur le fretboard.
Ensuite, le groupe enchaîne avec les 2 nouvelles pièces du nouveau EP New Eyes, qui sont probablement les dernières compositions impliquant Reece. Ces dernières ont un excellent effet avec des riffs très old school Thrash qui s’avèrent d’une efficacité inattendue live. Je tiens à souligner encore une fois le professionnalisme de ce band. Sincèrement, ça sonne en maudit en show, une vraie bonne leçon de métal sans élément ajouté en back track, seulement du vrai, du cru dans ta face, accompagné d’une présence scénique sans relâche. From The Cradle To The Grave est l’anthem servi en conclusion et quel excellent choix, surtout avec le riff final qui est tellement pesant. Impossible de ne pas te faire aller la tête dans tous les sens à moins de ne pas avoir d’âme ou d’émotion, tel un psychopathe qui s’est trompé de party. Havok, à revoir sans hésitation, même si j’en n’étais pas du tout à ma première.
HAVOK
Il s’ensuit un petit break bien accueilli, surtout pour la gang de capotés qui se sont fait aller dans tous les sens pendant les 9 pièces survoltées de Havok. Maintenant, place aux légendes d’Exodus, que je vois pour la deuxième fois seulement. La première avait été au Bloodstock à Birmingham en 2022, il faisait 35 degrés en plein après-midi, pas la même vibe, disons. Bien heureux de les voir enfin de plus proche en salle, surtout que le groupe est complet cette fois-ci. Lee Altus était remplacé par l’excellent Brandon Ellis la dernière fois, rien pour pleurer. Lee est le guitariste d’Exodus depuis 2005. Toutefois, il est dans Heathen depuis toujours, et ce band est, à mon humble avis, beaucoup trop sous-évalué, trop souvent oublié malheureusement. Anyway, c’est Exodus sur le stage, siboire, alors parlons d’eux. Les gars ont tous 60 ans ou presque, mais attends un peu, ne pense pas une seconde que ça va être tranquille et que tu vas boire ta petite bière au milieu du parterre. En tk, celui qui pensait ça a vu sa p’tite bière partir dans les airs assez vite quand ils ont débuté The Last Act Of Defiance. Je suis ébahi de voir les gars courir d’un bord pis de l’autre sur le stage, ils ont le feu au cul. Ils nous font rapidement un statement que le band est prêt à tout déchirer ce soir et tenez-vous prêts, les peureux.
La première moitié du set est majoritairement composée des pièces les plus rapides de Blood In Blood Out et du dernier Persona Grata. C’est surprenant de voir à quel point ces chansons se mêlent naturellement à And Then There Was None, parue sur Bonded By Blood en 1985. Steve Souza est en forme vocalement, il me surprend un peu par son énergie malgré une corpulence indéniable. Certains de ses shrieks ne sont pas loin du Black Metal. Sa voix, tu aimes ou tu détestes, moi j’adore, et ça fit parfaitement avec l’intensité d’Exodus. Le deuxième segment du setlist est pour les vrais vieux fans, et la température augmente dans la place lorsque Brain Dead est entamé, suivi de l’excellente Deathamphetamine, qui contient probablement le riff le plus rapide du quintet. Calvaire que je suis heureux d’entendre cette toune-là live. Cette soirée risque de coûter un torticolis, toutefois on s’en sacre pas mal sur le coup, mon cou un peu moins, j’imagine.
On prend ensuite un petit répit de tempo accéléré pour chanter en coeur Blacklist, une solide chanson sur Tempo Of The Damned, qui est, sacrilège diront certains, mon album préféré du groupe. War Is My Shepherd du même opus suivra après l’iconique Metal Command et là c’est visible que je ne suis pas le seul tarla qui aime autant cet album parce que tout le monde gueule la chanson, ça fait du bien. Tu veux des solides riffs, en v’là, et Tom Hunting ne se ménage pas au drum. On n’est pas au bout de nos peines, parce que le groupe conclut le tout avec The Toxic Waltz et encore mieux Strike Of The Beast, le monstrueux hymne de thrash Metal qui s’impose comme dernière offrande sur Bonded By Blood et nous achève ce soir. Souza manque un peu de vocal vers la fin, il semble à bout de souffle de sa performance et pour cause : le set était endiablé et les gars ont tout laissé dans leur prestation. Gary Holt était tout feu tout flamme, en effet on dirait un gamin dans un corps de gars de 60 ans qui trippe tellement sa vie sur scène à performer encore. Il portait encore un t-shirt douteux et hilarant de Jeffrey Dahmer inscrit Eat, Pray, Love, ouais, tout aussi doux que Kill The Kardashians.
Une soirée de Thrash Metal brute comme je veux en revoir encore et encore. La communion entre les artistes et les spectateurs présents s’est faite de façon sincère. C’est stimulant de voir un band qui roule sa bosse depuis 40 ans nous exploser un set rempli de vigueur comme s’il en était encore à se prouver dans un club miteux pour réussir à payer leur prochaine brosse. Merci à Exodus et à tout le monde sur place qui ont fait de ce lundi soir un moment qui ressemblait davantage à un gros samedi de festivités métal. On se croise au prochain show, cheers \m/.
EXODUS
Setlist Havok
Point of No Return
Fear Campaign
Hang ‘Em High
Prepare for Attack
Death Is an Illusion
New Eyes
Phantom Force
Covering Fire
From the Cradle to the Grave
Setlist Exodus
The Last Act of Defiance
Blood In, Blood Out
Fabulous Disaster
And Then There Were None
Body Harvest
Prescribing Horror
The Beatings Will Continue (Until Morale Improves)
Brain Dead
Deathamphetamine
Blacklist
Metal Command
War Is My Shepherd
The Toxic Waltz
Strike of the Beast