Spectacle: Le 19 août 2024 au Centre Vidéotron de Québec
Organisateur: Gestev
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Marc Desgagné
Soirée sous des airs de nostalgie
Quelle grande carrière… BILLY IDOL était de passage au Centre Vidéotron de Québec dans le cadre de sa tournée transcontinentale pour souligner les 40 ans de la sortie de son album incontournable Rebel Yell. On pouvait donc s’attendre à entendre plusieurs chansons de cet album, ainsi que d’autres classiques. La première partie était assurée par la formation canadienne PLATINUM BLONDE. À l’instar de Billy Idol, le groupe de Toronto n’a rien sorti en termes d’albums studio depuis plus de 10 ans. Bref, c’était une soirée 100 % nostalgique.
Du côté des bonnes nouvelles, il y avait beaucoup de spectateurs sur place. La scène était plus rapprochée, et c’était une excellente option. Un écran géant derrière la scène montrait l’image d’un grand rideau rouge — dans le style d’un grand théâtre — qui servait de visuel avec le nom PLATINUM BLONDE. On ne peut pas le cacher, il y avait quelques titres moins connus du public dans leur répertoire. En débutant par « Standing in the Dark » et « Lost in Space », je ne vous cacherai pas que j’ai eu une certaine peur. La voix du chanteur Mark Holmes déraillait et semblait rouillée, mais il a quand même 64 ans! Tel un moteur à qui l’on donne un peu d’amour, elle s’est rapidement replacée au cours de la soirée. Malgré la proximité, certains artistes ne prennent pas la peine de parler en français ou se limitent à quelques mots, mais il a su accueillir les fans dans leur langue natale, et c’était une belle touche.
PLATINUM BLONDE nous a proposé 10 titres, dont 5 de l’album Alien Shores de 1985. Ils ont également joué le succès « Beautiful », qui figurait sur leur album retour de 2012 Now & Never. La pièce de résistance a été leur plus grand succès, « Doesn’t Really Matter ». Quelques chansons du groupe se ressemblent, alors ce n’était pas le spectacle le plus éclatant de l’histoire, mais les membres nous ont fait passer un bon moment.
Pendant leur prestation, je vois cinq agents de sécurité arriver autour de moi. Ça brasse dans la section! L’alcool ne fait pas à tout le monde.
PLATINUM BLONDE
Soyons honnêtes, les gens étaient présents ce soir pour BILLY IDOL. La dernière fois que je l’ai vu sur scène, c’était en première partie de Def Leppard au vieux Colisée Pepsi en 2008. Presque 16 ans plus tard jour pour jour, BILLY et ses 68 ans montent sur la grande scène du Centre Vidéotron. Vous savez ce qui m’a le plus marqué lorsque la chanson « (Do Not) Stand in the Shadows » a débuté? Ce soir, il n’y a aucune back track. Plus tôt, on a pu entendre les problèmes de Holmes, et Billy Idol a eu besoin de se réchauffer un petit peu aussi, même si c’était plus subtil que Holmes. Personnellement, je préfère ces ajustements ou défauts plutôt que d’entendre un enregistrement. Par contre, BILLY IDOL s’est rapidement replacé, et il est en pleine forme!
Ensuite, il a joué « Cradle of Love » et la seule et unique « Flesh For Fantasy »! Je revoyais le jeune Marc blondinet de 4 ou 5 ans avec sa petite veste en jeans faire des « Flesh » avec l’avant-bras au rythme du refrain. Sur l’écran géant, ce n’était pas ce qui était le plus grandiose, mais c’était bien. Des images de plusieurs télévisions revenaient souvent au fil des chansons, ainsi que quelques séquences vidéos d’une ville rétro-futuriste. C’était à la fois chic et épuré.
L’une de mes surprises a été lors de la chanson « The Cage », sortie sur le EP du même nom en 2022. Personnellement, j’avais complètement passé à côté. Wow! Je dois avouer que je l’écoute en boucle depuis le spectacle et que les paroles m’ont vraiment touché.
En plus de la forme de Billy Idol, que dire de celle du guitariste Steve Stevens? Il est à ses côtés depuis ses débuts en 1981 et il est en feu! Ils ont carrément adapté le spectacle et le déroulement de la soirée afin de donner du temps de repos à Billy Idol, alors Stevens prend beaucoup de place. À plusieurs moments au cours du spectacle, on remarque que lorsque Billy semble plus fatigué, Stevens prend le relais. Leur chimie était visible et assez incroyable. Lorsqu’on parle de longévité, c’est grâce à ce genre de détails. D’ailleurs, Stevens nous a offert un long medley composé de solos, de passages de « Over the Hills and Far Away » et « Eruption », sans oublier plus tard sa composition du thème de Top Gun. J’ai redécouvert cet excellent guitariste ce lundi soir. Pour la chanson « Love Don’t Live Here Anymore », Billy Idol a chanté en duo avec Kitten Kuroi, qui possède une voix tellement puissante et impressionnante. Sur la photo dans l’entête de l’article, il s’agit de la choriste directement derrière lui.
Évidemment, on a eu les populaires « Mony Mony », « Eyes Without a Face » et « Rebel Yell » avant de terminer en beauté avec un trio en rappel, dont « White Wedding » en grande finale. À la fois rock, pop et new wave, BILLY IDOL a su livrer la marchandise. Évidemment, il ne court plus comme avant, mais il représente le type de chanteur qui a su s’adapter et se garder (et/ou reprendre en main sa) santé. Il a même enlevé son chandail vers la fin pour le lancer dans la foule (ainsi que plusieurs baguettes de batterie, des feuilles du setlist, etc.) !
Une soirée pour les nostalgiques avec très peu de téléphones cellulaires et aucun spot de lumière vers la foule. Si vous avez assisté dernièrement à un spectacle, vous savez à quel point ces flashs de lumière sont agressants. Bref, BILLY IDOL a su donner une autre bonne performance à Québec! Merci une nouvelle fois à Gestev pour l’ensemble de la soirée.
BILLY IDOL
Setlist Billy Idol
(Do Not) Stand in the Shadows
Cradle of Love
Flesh for Fantasy
Cage
Catch My Fall
Eyes Without a Face
Steve Stevens Guitar Solo / Over the Hills and Far Away / Eruption
Mony Mony
Love Don’t Live Here Anymore
Night of the Cadillacs
Blue Highway
Rebel Yell
Encore:
Dancing With Myself
Hot in the City
White Wedding
Setlist Platinum Blonde
Standing in the Dark
Lost in Space
Sad Sad Rain
Not in Love
Wired
Somebody Somewhere
Beautiful
Hungry Eyes
Situation Critical
Crying Over You
Doesn’t Really Matter