Spectacle: Le 12 juillet 2024 à la Place Festivalma à Alma
Organisateur: Festivalma
Photographe: François Viel – Festirame 2024 (collaboration spéciale)
Compte-rendu: Mathieu Girard
Encore une belle promesse de veiller tard avec le sourire de la part de FestivAlma, qui clôt son marathon de spectacles avec un produit local et boréal : le Québec Redneck Bluegrass Project ! On s’attrique (pas trop) chaudement, on sort dehors illico et on y va !
Margaret Tracteur
En première partie, nous avons Margaret Tracteur qui nous prépare les oreilles à ce qu’on va entendre en fin de soirée. Elle a su adapter le son bluegrass avec sa sauce personnelle, mélange réussi de banjo classique et de douce folie créatrice. Elles avaient déjà commencé à mon arrivée, mais j’en ai assez entendu pour être agréablement titillé et jeter un coup d’oreille plus tôt que tard à leur matériel. Ça annonce bien pour la suite !
Matiu
Gros coup de cœur en deuxième partie, Matiu a une telle aisance sur scène qu’on dirait qu’il y est né… Belle interaction, il entraîne la foule dans son univers « folk bipolaire » et nous fait passer par plusieurs émotions. On tape du pied et des mains, on chante, on songe…
Entre le français et l’innu, sa langue natale, il se promène et nous raconte son vécu et on a le goût d’en apprendre plus. Certain que tu vas jouer dans un feu de camp près de chez nous bientôt, cher Matiu !
QRBP
« ALMA, tu t’es mis belle à soir ! On vire-tu fou ? » Quand on commence un spectacle en entendant ces mots, on sait que ce qui s’en vient sera tout sauf peinard et monotone…
Nos rednecks préférés sont en grande forme et visiblement surexcités d’être devant nous ce soir, en banlieue de St-Nazaire !
C’est en formule medley que l’on est conviés ce soir, avec plusieurs mélanges de chansons pour nous tenir sur le qui-vive (Van de « lait », j’ai filé mes pesos bleu diesel à mes ancêtres, la chasse au Grader, vous voyez le genre…) J’ai adoré ! En étant à mon quatrième spectacle d’eux, ça nous permet de revoir leur répertoire d’un œil nouveau.
Parlant de cela, on a eu droit à quelques nouveautés ! « J’te trippe dessus » : un retour au bluegrass pour ce délicieux hommage à nos mamans (sous toutes leurs formes), et aussi « Tu seul » qui semble reprendre le propos du « phoque en Alaska » en formule actuelle, dans sa trop juste critique sociale sur la solitude « imposée ».
L’inévitable Pantera trône encore au centre de la scène et fait retentir son intuable moteur 2 temps durant la pièce du même nom, faisant exploser la foule qui chante à tue-tête en tentant de suivre L’Pad dans son infernal crescendo.
L’osti d’sous-marin n’est pas seul sur scène ; on note aussi un convivial et très réussi décor de pub, le Boom Bar Panthère, nom de la tournée (et aussi nouvelle chanson durant le spectacle aux paroles très recherchées). J’ai pu m’entretenir avec le concepteur du décor, Dany Boivin, un artiste bizouneur de la région, qui a accepté le contrat avec un court délai mais a su se surpasser pour produire une ambiance feutrée, intime mais très propre au band. Belle réussite !
Le bar a aussi servi à instaurer quelques beaux moments, comme quand le groupe s’est recueilli devant et sur le zinc pour entonner ce que « me d’mandait ma blonde… » et pour conclure que ça r’garde pas tant mal que ça d’être Padre (bien du bonheur au bébé Pad !) Et aussi partager shooters et bouteille de Jameson !
Le medley final, que je garde secret, était parfait ! Entrecouper deux dualités (et se réinventer de la sorte) démontre une belle maturité et une confiance en leur matériel, mais aussi en leurs fans. Et tous ont pu, toute la soirée, exprimer leur grand plaisir mutuel de se revoir enfin !
Merci et longue vie à votre projet de nous faire swigner, danser, chanter (et un peu aussi) s’abreuver adéquatement… Car on est, semble-t-il, BEEEEEENN PLUS COOOOOLLL ainsi !
QRBP