Spectacle: Le 26 mai 2024 au Théâtre Capitole de Québec
Organisateur: District 7 Production
Photographe: François Morisset [site]
Compte-rendu: Stéphan Lévesque [ Chaîne YouTube Metal Anthology ]
À chacun des passages de Symphony X à Québec, c’est toujours un moment spécial. En effet, ce groupe compte dans ses rangs des musiciens époustouflants avec en tête Michael Romeo, un virtuose inébranlable sur scène qui décourage le plus aguerrit des guitaristes de continuer à jouer par son éloquence et aisance sur l’instrument. Russell Allen, pour sa part au vocal est d’une puissance et exactitude déconcertante sur le stage.
Le préambule étant fait, c’est Heathen de la Californie qui se charge de briser la glace avant l’arrivée des titans sur les planches du capitole. Le style de Heathen se situe dans le Thrash Metal avec des influences Heavy et Speed Metal. Pas de doute sur la compétence des musiciens ici. Le guitariste fondateur Lee Altus survole le manche avec beaucoup d’aisance et son acolyte de la six cordes Kragen Lum est encore plus précis et nous sert des solos plus mélodiques. Ils se rejoignent à quelque reprises en harmonie avec des licks d’une certaine complexité.
C’est un groupe qui déverse beaucoup d’énergie et ils sont actifs sur le stage. Le chanteur entraîne la foule à se manifester avec succès. Il n’a pas la voix la plus puissante, toutefois son timbre convient parfaitement à ce style. Il me rappelle les chanteurs de Speed Metal des années 80, je pense à des groupes comme Agent Steel, Liege Lord, Watchtower, Riot et plusieurs autres. Toutefois, David White ne monte pas aussi haut dans les aiguës. La section rythmique est solide et généralement le tempo est rapide sur le snare avec une utilisation judicieuse du double bass drum.
Les guitares sont en vedette ici et me rappellent en plusieurs occasions Alex Skolnick autant dans leurs riffs que leurs solos. Ils concluent leur set avec Hypnotized qui est un bel exemple de Speed Metal avec une section solo enviable, du gros tapping en harmonie avec des licks mélodiques et endiablées. Côté son, on entend très bien les deux guitaristes et le vocal, toutefois la batterie et la basse sont légèrement étouffés ce qui empêche d’obtenir une clarté idéale. Néanmoins, c’est très suffisant pour apprécier les chansons à leur juste valeur.
Heathen
La place est bien réchauffée maintenant pour les maîtres du Progressive Metal aux accents Power Metal du New Jersey. Ils démarrent en force avec la pièce titre de l’album Iconoclast qui possède une intro de circonstance pour l’ouverture d’un spectacle. On peut apprécier immédiatement la brillance des musiciens du groupe et Russell Allen fait son apparition et il semble en grande voix. Les gens présents chantent fort le refrain « We Are Strong » et nous formons qu’un avec le band en les appuyant aussi dans les back vocals « fight, fight, fight».
Dès le solo de cette pièce, les gens se regardent avec des yeux bien écarquillés démontrant toute l’admiration qu’ils ont face aux prouesses de Romeo qui est un monument de précision sur scène. La chanson suivante Nevermore nous envoie une belle leçon de la part du maître des riffs pesants et techniques à la fois. En fait, les riffs de cette dernière sont pratiquement des solos en soi avec les passes de shred utilisées pour appuyer les power chord. J’ai mal au poignet simplement à le voir aller tout le long et que dire du solo de Nevermore, mais comment peut-on en venir à composer de quoi du genre, j’ai mal au cerveau. Le mélange de technique déployé ici est ahurissant et le fait d’aligner tout ça avec une telle fluidité nous remet tous en pleine face que Michael est dans une classe bien à lui.
Quoi de mieux que Inferno pour poursuivre en force avec son lead incroyable en intro et son refrain hyper catchy et galopant. Question de faire groover l’assistance, Symphony X nous envoie alors Serpent’s Kiss qui n’est pas sans rappeler Pantera. De super bon riffs entraînants et une partie instrumentale toujours aussi impressionnante. Nous avons ensuite droit à un segment plus doux avec deux power ballad consécutives qui mettent l’emphase sur la mielleuse voix de Sir Allen. Il nous démontre davantage son registre clean sans granularité, l’émotion qu’il peut dégager autant en douceur et qu’en pleine puissance.
Après le très riffy Dehumanized, Symphony X s’assure de nous flanquer une solide leçon de Progressive Power Neoclassical Metal avec Evolution qui possède un excellent refrain que tout le monde chante à tue-tête. Aussitôt après, Sea of Lies, le classique avec le solo de tapping emblématique si satisfaisant à regarder. C’est déjà la tombée du rideau après 9 chansons ce qui en surprend plusieurs.
Ils reviennent ensuite nous refaire trois rappels en débutant par la sublime Paradise Lost qui comporte du savoureux piano et de belles mélodies vocales. Enfin, le rythme repasse en deuxième vitesse avec les riffs épouvantables de Run With The Devil, tout simplement fascinant d’en être témoin. Toutefois, la vraie baffe que j’ai reçu est durant le solo de cette chanson qui renferme une précision chirurgicale avec des passes fumantes que peu de guitaristes peuvent même essayer d’interpréter. Michael exécute le tout avec brio sans sourciller, il m’énerveeeee! Nous sommes tous ébahis par son jeu digne d’un dieu. La dernière pièce continue dans cette voie et soulève totalement la foule avec l’excellent refrain de Set The World On Fire et la section solo qui est également à se disloquer la mâchoire. Cette chanson met en lumière toute l’agressivité de Allen qui sait devenir très rauque avec bcp de punch quand la passe l’exige. Un des meilleurs chanteur mid range sur la planète à mon avis.
Une fois de plus, le groupe a réussi à m’en mettre plein la gueule, mais je suis resté sur ma faim. Ma seule critique est qu’il y avait une seule première partie qui comptait 40 minutes pour jouer, donc 6 chansons et Symphony X en ont fait le double. Ayant à leur disposition beaucoup de temps, j’aurais aimé qu’ils en profitent pour nous balancer la sauce pendant 3-4-5 chansons supplémentaires surtout avec l’impressionnante discographie qu’ils ont. Je demeure super satisfait de ce show parce que c’était tout ce que tu peux espérer en terme de performance d’un groupe du genre.
Symphony X
À quand la tournée Dream Theater et Symphony X, deux heures de show chacun, bon rêve toujours! Sur ce, que le métal enjolive vos vies jusqu’au prochain concert, cheers!
Setlist Heathen
Dying Season
Opiate of the Masses
Sun in My Hand
The Blight
Breaking the Silence
Hypnotized
Setlist Symphony X
Iconoclast
Nevermore
Inferno (Unleash the Fire)
Serpent’s Kiss
Without You
To Hell and Back
Dehumanized
Evolution (The Grand Design)
Sea of Lies
Encore:
Keyboard Solo
Paradise Lost
Run With the Devil
Set the World on Fire (The Lie of Lies)