Spectacle: Le 28 Avril 2024 au Théâtre Capitole de Québec
Organisateur: District 7 Production
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Sylvain Carrier
Soirée de rêve pour tout power metaller qui se respecte dimanche, alors que Kamelot était de passage à Québec en compagnie de Seven Spires et Ad Infinitum. Le Théâtre Capitole affichait presque complet pour accueillir pour une énième fois une des plus grosses pointures du power metal; voici un compte-rendu complet de la soirée!
Ad infinitum
C’est avec la formation européenne Ad Infinitum que débute la soirée, sous le regard intrigué de la majorité des spectateurs. Dès le départ, avec la pièce Unstoppable, la voix absolument envoûtante de la superbe Melissa Bonny séduit la foule. La chanteuse originaire de la Suisse possède un range vocal phénoménal, alternant d’une voix claire à une voix symphonique, opératique, puis à un growl oscillant entre le death metal et le black metal, selon les pièces. On perd un peu la batterie au départ, mais le tout est rétabli après la pièce initiale. Eternal Rains laisse toute la place à la voix de Bonny, mais les autres membres du groupe comptent peut-être un peu trop sur elle. Statiques, ils se démarquent peu malgré une énergie d’apparence contagieuse dégagée par la foule. Les chansons proposées sont excellentes, et mention d’honneur à la nouvelle pièce Outer Space, sur laquelle Melissa Bonny excelle. La foule en redemande, réactive à souhait. Dans un Français parfait, la chanteuse multiplie les interactions pour nous remercier de ce premier passage réussi en sol canadien. La foule est franchement impressionnée et le laisse savoir aux musiciens, qui ne peuvent être qu’impressionnés par l’accueil présenté par les Québécois. À travers seulement 7 pièces (on en aurait pris beaucoup, beaucoup plus!), Ad Infinitum inscrit son nom dans les groupes qui sont définitivement à surveiller prochainement.
Ad Infinitum
Seven Spires
C’est la formation Seven Spires qui a la mandat de poursuivre la soirée; après de si solides prédecesseurs, lamission était costaude pour maintenir l’énergie déjà élévée au parterre. Audacieuse, la formation américaine débute avec Gods of Debauchery, pièce qui brasse pas mal plus que la clientèle en demande ce soir. La chanteuse Adrienne Cowan, qui n’a d’égal que Melissa Bonny justement, growle comme s’il n’y avait pas de lendemain, et la foule hésite à lui rendre la pareille. Rapidement, cependant, on constate que tous les musiciens se déplacent sur scène et s’évertuent à délier les tignasses et à faire lever les poings des amateurs en présence. Après Succumb, le groupe présente en Français la magnifique Almosttown, ce qui plait définitivement aux amateurs, puis la très pop Lightbringer, pendant laquelle Melissa Bonny embarque sur scène pour défier Adrienne Cowan. Pas piqué des vers, comme duo! Au parterre, mon expérience est un brin gâchée par quelques idiots derrière moi qui crient « les ciseaux, les ciseaux » aux chanteuses; sérieux, les gars, quand est-ce qu’on va arrêter d’agir comme ça dans les spectacles? J’ai assisté à une scène similaire durant Unleash the Archers, c’est monnaie courante malheureusement, alors si ton pote crie des trucs pareils, rend service à tout le monde et sacre lui une p’tite taloche pour le faire taire… Seven Spires, à l’instar d’Ad Infinitum, ne jouera finalement que 30 minutes, ce qui est un peu dommage puisqu’encore une fois, on en aurait pris plus. Une autre formation qui sera définitivement à surveiller et qui, selon moi, sera headliner lors de son prochain passage en sol québécois.
Seven Spires
Kamelot
Place au plat de résistance, maintenant! La scène est magnifique pour laisser place à Kamelot, défitivement très attendu si on en juge par la réaction des fans sur place. The Great Divide est présentée en lever de rideau, pièce efficace du plus récent opus du groupe et dont les amateurs connaissent déjà les paroles par cœur. Quelle ambiance! Le son doit être ajusté dans la première moitié de la pièce, mais rapidement tout est rétabli et on constate l’étendue du talent des membres de Kamelot. Durant Rule the World, Thomas Youngblood (guitare), et Sean Tibbets (basse) se déplacent partout sur scène, alors que Tommy Karevik confirme encore une fois toute la grandeur de sa voix envoutante. Assurément un des meilleurs chanteurs de sa génération sur la scène du power metal! Durant Opus of the Night (Ghost Requiem), Melissa Bonny apparaît à nouveau sur scène (grosse soirée) dans le rôle de la traditionnelle angel of death. Kamelot s’est toujours entouré de chanteuses extrêmement respectables sur scène (Elize Ryd, Simone Simons, Alissa White-Gluz et Amanda Somerville, pour n’en nommer que quelques-unes), alors cette fois-ci ne fait pas exception et l’interprétation est excellente. Après la populaire Insomnia, on retourne en arrière avec l’excellente When the Lights Are Down, un des moments forts de la soirée selon moi. Vespertine (ma pièce préférée des dernières années) suit, puis deux « Crimson Brides » apparaissent sur scène en compagnie de Melissa Bonny pour l’excellente New Babylon. Il y a un côté théâtral, un peu gothique même qui ressort de la prestation et c’est franchement réussi. Karma vient ensuite soulever la foule, et avec raison; cette pièce est carrément un hymne au power metal, et Karevik la rend à la perfection, c’est sublime! Le seul moment moins agréable de la soirée, selon moi, est la pièce Willow, ballade un peu ennuyante qui a marqué le moment idéal pour aller chercher une bière chez de nombreux amateurs. Kamelot a d’excellentes ballades à son répertoire (Song for Jolee ou Don’t You Cry auraient été bien mieux reçues), mais bon, nouvel album oblige, ça devait être joué j’imagine! On oubliera rapidement le tout avec NightSky, March of Mephisto et Forever. C’est un régal musical, vraiment! Forever porte cependant bien son nom puisque la formation l’étire infiniment longtemps et ce, depuis de nombreuses années dans leurs spectacles; c’est une marque de commerce, on comprend, mais quand ça fait quelques fois qu’on voit le groupe live, on fait rapidement le tour des vocalises sans fin de la pièce. Oh well, c’est sublime quand même! Au rappel, on entendra Phantom Divine (Shadow Empire) puis One More Flag in the Ground, pendant laquelle Tommy Karevik agite un grand drapeau du Québec derrière des bandes de fumée. Magique, et le rêve de tout photographe professionnel probablement! C’est avec Liar Liar (Wasteland Monarchy) que se termine la prestation de Kamelot, un tableau parfait, un show rodé au quart de tour par de vrais professionnels qui savent et aiment ce qu’ils font.
Kamelot a servi une leçon de power metal à tout le monde, dimanche soir. Le groupe est meilleur à chaque nouveau passage à Québec, et cette fois-ci n’y fait pas exception. Leur dernier album est excellent et on l’a constaté rapidement durant cette superbe soirée, qui n’a certainement pas déçu qui que ce soit. On se revoit à Blind Guardian, tout le monde, right?
Kamelot
Setlist Kamelot
The Great Divide
Rule the World
Opus of the Night (Ghost Requiem)
Insomnia
When the Lights Are Down
Vespertine (My Crimson Bride)
New Babylon
Karma
Sacrimony (Angel of Afterlife)
Willow
NightSky
Drum Solo
March of Mephisto
Forever
Encore:
Phantom Divine (Shadow Empire)
One More Flag in the Ground
Liar Liar (Wasteland Monarchy)