Spectacle: Le 27 février 2024 au Centre Vidéotron de Québec
Organisateur: Gestev
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Stéphan Lévesque
C’est le grand soir en ce mardi, alors que les 2 membres restants de Pantera Phil Anselmo et Rex Brown s’allient à Zakk Wylde et Charlie Benante pour le dernier spectacle de leur tournée visant à rendre hommage aux défunts frères Abbott Dimebag Darrell et Vinnie Paul. Cette tournée ayant été déclarée un hommage aux frères pour leur legacy et pour le plaisir des fans s’est avérée un franc succès depuis son début et les gens de Québec sont fébriles depuis des mois d’avoir l’opportunité de voir ces chansons légendaires en version dans ta face.
Le groupe ayant la lourde tâche d’ouvrir le bal est SNAFU et je dois vous avouez avoir manqué leur passage. (ndlr: une formation hardcore thrash metal de Détroit et plusieurs personnes étaient encore entrain d’entrer dans le Centre Vidéotron pendant leur prestation.)
SNAFU
Ce étant dit, nous avons Lamb of God comme deuxième partie du tonnerre et ils ne manquent pas la chance de nous brasser la cage solidement et de nous préparer avec une intensité digne de leur réputation Randy Blythe est toujours un excellent frontman en spectacle qui sait animer son auditoire avec doigté. Il crinque la foule tout le long du set en prévision de l’arrivée des titans en plus de souligner les frères Abbott à plus d’une reprise.
En ce qui concerne la prestation de LOG, je peux vous confirmer que le son est pesant et d’une belle clarté surtout la partie rythmique avec en vedette Art Cruz à la batterie qui aligne puissance et justesse aux tambours. Malgré le parterre arborant des places assisses qui en déplait plus d’un dans un contexte de show de la sorte, les amateurs se font rapidement de la place pour exprimer avec plus d’Intensité leur appréciation du rendu. Je dirais que cela prend ensuite une tournure encore plus percutante lorsque Blythe demande lors de l’annonce de la pièce Ruin de faire un beau gros circle pit, yeah. En bon québécois respectueux, les gens devant s’activent en plus grand nombre afin de satisfaire le chanteur, mais surtout leur besoin d’exprimer leur joie devant ce spectacle d’une grande énergie.
Comme c’était le cas en première partie de Megadeth, Lamb of God se charge de mettre l’étincelle avant la tête d’affiche et d’amener à bord la majorité des fans. On va s’entendre que plusieurs sont autant présents pour eux et que leur musique n’est pas sans rappeler de nombreuses influences de Pantera, un superbe fit. En somme une solide performance qui met le feu aux poudres pour la suite. Ils nous ferment le tout avec Laid to Rest qui est incroyable et finalement en cloture, la chanson Redneck dédiée aux frères texans.
LAMB OF GOD
À la suite d’une interlude nécessaire d’une trentaine de minutes, nous entendons Regular People débuter sur le tape signalant que Pantera est à nos portes pour nous défoncer la gueule sans merci, du moins c’est ce que j’espère. Le rideau géant portant l’inscription Pantera en grosses lettres rouges sur fond noir cède et le groupe nous accueille sévèrement avec A New Level qui est un opener éclatant. Le son est hyper distinct et d’une puissance sans merci, ok ils ont toute mon attention. Phil chante bien quoi qu’il semble se retenir quelque peu et laisse l’assistance chanter le refrain. Zakk de son côté nous offre une version du solo de Dimebag bien loin de l’original avec beaucoup plus de notes et une ligne mélodique quasi absente, j’ai un petit bémol ici sans trop ternir mon engouement. Mouth For War enchaîne aussitôt à mon grand plaisir, quelle pièce. Cette fois-ci, Phil s’implique davantage et le solo ressemble un peu à l’original ce qui apaise un peu le méga fan en moi qui aimerait entendre chaque note jouée comme sur les albums surtout que c’est un tribute aux légendes parties abruptement trop tôt.
On n’a pas l’occasion de reprendre notre souffle qu’on mange une taloche en pleine marboulette avec Strenght Beyond Strenght, ça frappe live. S’en suit 2 autres tracks de Far Beyond Driven et je dois souligner une participation excessivement haute en volume de nous tous qui chantons Becoming à l’unisson, ouf j’en ai des frissons. I’m Broken nous est servi avec une étonnante précision de la part de tous les musiciens. Le solo de Zakk est exactement comme je l’espère cette fois-ci, la voix de Phil est excellente sur ce titre. En effet, il pousse beaucoup plus, il est échauffé, cependant je ne suis pas prêt du tout pour son vocal dans Suicide Note Pt. II. Si j’avais reçu une taloche plus tôt, c’est maintenant un coup de botte à cap qu’il m’enligne dans les dents avec un scream perçant durant la fameuse passe stridente avec la wah pedal. Il termine ça avec un cri d’une profondeur caverneuse que je ne lui connaissais même pas, ok monsieur pieds nus, respect. 5 Minutes Alone est la suivante et c’est d’une efficacité qui rappelle les belles années du groupe. Ai-je mentionné à quel point Charlie Benante s’exerce avec éloquence sur chaque rythme de Vinnie, c’est à s’y méprendre et la sonorité de son drum, holy hell que je suis un p’tit gars content.
PANTERA
Nous tombons alors dans l’émotion puisque l’incontournable This Love est servi avec son alternance de douceur et de tasse toé de d’là gros singe. Toutefois, un des moments les plus forts sinon le plus mémorable revient pour ma part à la chanson Floods, une surprise pour plusieurs qu’elle soit interprétée d’ailleurs. Je dois lever une mention honorable à Zakk qui nous joue le solo éblouissant avec beaucoup de feelings et surtout les bonnes notes. En background, on peut voir des images vidéos des deux frères dans diverses circonstances, c’est d’une beauté sublime. Ensuite, le riff de conclusion est interprété avec Wylde seul sur le stage et cela m’envoûte complètement tout en frappant une corde sensible que je ne pensais pas atteindre ce soir. Ce n’est pas terminé, car le hit suprême du groupe se fait entendre, hey oui Walk résonne avec une participation impliquée de toutes les âmes présentes et une fois de plus un solo merveilleusement exécuté à la 6 cordes.
Rex Brown fait alors entendre sa basse annonçant la portion écourtée de Domination avec son breakdown suivi du lead de guitare que l’on aime tous pour enfin culminer sur la partie groovy et heavy de Hollow, formidable. Quoi de mieux à ce moment que Cowboys From Hell pour rallier à nouveau les troupes. Ce riff est indéniablement jouissif en show, je ne m’en cache pas du tout. Cette fois-ci, Zakk nous offre une version très différente du solo à mon grand désarroi, mais bon le bout après le solo est bien rendu ce qui me console immédiatement. Encore une fois, je tiens à souligner que la voix de Phil est agréable avec son grain de voix bien connu, j’apprécie grandement sa prestation. De plus, il ne manque pas une occasion durant le show de souligner Dimebag et Vinnie avec une sincérité bien ressentie. J’ai de la compassion pour lui, le groupe et tous les fans qui sont privés de ces deux êtres humains exceptionnels depuis 20 ans pour le premier et bientôt 6 ans pour le deuxième. En rappel, ils finissent en force avec Fucking Hostile pour nous laisser avec un bang et voilà c’est fait. Définitivement une soirée d’anthologie pour tous les amateurs présents.
J’étais sceptique concernant cette réunion lors de l’annonce, mais j’en ressors ce soir très heureux même si je suis partant pour quelques chansons supplémentaires évidemment. Un retour à Québec réussi pour le groupe après près de 30 ans d’absence. Cheers, on se voit au prochain show.
PANTERA
Setlist SNAFU:
Soil of Blood
Wake of Vultures
Choking Game
The Pear of Anguish
Fight Fire With Fire (Metallica cover)
Bring Suffering
Closed Casket Habits
No Rites (For the Less Dead)
Setlist Lamb of God:
Memento Mori
Walk With Me in Hell
Hourglass
Now You’ve Got Something to Die For
Resurrection Man
Ditch
Ruin
Contractor
Vigil
Laid to Rest
Redneck
Setlist Pantera:
A New Level
Mouth for War
Strength Beyond Strength
Becoming
I’m Broken
Suicide Note Pt. II
5 Minutes Alone
This Love
Floods
Walk (avec SNAFU)(et Randy Blythe)
Domination / Hollow
Cowboys From Hell
Encore:
Fucking Hostile