Spectacle: Le 15 décembre 2023 au CEM à Chicoutimi
Organisateur: Spectacles Bonzaï
Photographe: JOhell KOdac
Compte-Rendu: Mathieu Girard
Une autre belle soirée en perspective nous attendait à la superbe salle du CEM, à Chicoutimi-Nord, pour un favori local en version solo (et ses musiciens), JP L’Pad Tremblay! La soirée est sold-out, comme la plupart de ses autres spectacles de cette tournée hivernale, donc la barre est haute.
1re partie, le Benoît Paradis trio
Habits beiges, colliers du Mardi Gras et instruments très jazzés (trombone et contrebasse), le 2/3 du Benoît Paradis Trio (il manquait Chantale Morin) au piano) nous emmènent directement dans un petit bar de la Bourbon Street en Nouvelle-Orléans.. Personnellement, le son d’une contrebasse me fera toujours vibrer, mon grand-papa était musicien pendant la guerre et à chaque visite chez eux, on faisait vibrer les cordes de cette imposante caisse de résonance.
J’ai bien aimé leurs textes, ainsi que l’ambiance feutrée et festive qu’ils ont tenté de mettre en place. Il est juste très désolant de voir qu’une partie de la foule manquait totalement de respect envers eux. Même Benoît a remercié ironiquement la foule à 2 occasions de leur « écoute aléatoire »… JP aurait 2 mots à vous dire: « St-Luc, t’as l’droit d’pas aimer le trombone ou les Benoît. Mais t’as l’devoir de t’la farmer pendant qu’y jouzzent entk… Va t’prendre une gorgée au bar, une poff dewors, une pisse au ti-coin en attendant au pire, mais arrête de roter dans salle… »
En bref, un bel effort de faire lever une foule en partie indifférente et bruyante, mais ceux et celles qui, comme moi, ont été intrigués, furent satisfaits et vont tâcher d’en entendre plus et de connaître mieux les Benoît.
JP L’Pad Tremblay
Place au mythique personnage, qui précède toujours sa tignasse légendaire! Pour cette tournée solo hivernale, JP nous convie dans son « salon », décor de shack, vieille tv qui griche, lampes venant d’une brocante (dont 2 en forme de canettes de bière vintage). Il souligne d’entrée de jeu que la soirée va être belle, mais demande qui a mis une bûche de trop dans le poêle, car on chauffe le « dewors ».. en effet, avec cette salle comble survoltée, il faisait pas frette dans le camp!
JP nous a souligné que de faire ce show ici avait une signification particulière pour lui, ayant passé ses badges de natation dans la piscine qui prenait place avant que la salle du CEM soit bâtie. Il a aussi dédiée sa superbe déclaration d’amour « Tu sens bon » à son bébé fille, une puff de bébé, y’a rien de mieux… les paroles ont pris un tout autre sens. Ayant 2 filles moi-même, cela m’a replongé aux premiers mois, et pleins de doux souvenirs me sont revenus.
On a eu affaire à toute une performance des 3 musiciens, JP enlignant tous les titres de son album Rrrik thffu (l’onomatopée d’un crachat) et est aidé pour les paroles par la foule presque en tout temps. L’éclairage éclectique joue beaucoup durant leur performance, ce qui instaure une ambiance intime mais survoltée.
On a même eu du trombone ( gracieuseté d’un des Benoît) et d’un support à la guitare du mythique Bruno Rodéo pour la dernière chanson, Dull.
Des musiciens heureux de jouer pour leurs fans, dans leur patelin natal, et une salle comble qui était venue pour faire le party. Exception faite des parleux en première partie, on a eu droit à une soirée exceptionnelle. JP, de par ses textes brillants, son langage populaire bien ficelé et ses talents indéniables de musicien, est en train peu à peu de devenir le Plume de notre génération. Et cet icône a déjà son spot réservé au panthéon des artistes qui ont fait leur place, sans compromis, selon leur style, et qui rejoint de plus en plus de gens qui apprécient son « intellijoual ».
Merci pour la belle soirée, l’Pad. Il fait bon de festoyer dans ton salon!
