Spectacle: Le 26 octobre 2023 à la Place Bell de Laval
Organisateurs : HEAVY MTL, Live Nation et Extensive Enterprise
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Marc Desgagné
Une soirée d’Halloween avant le temps
Les journées sont de plus en plus courtes, les feuilles mortes envahissent les rues, l’Halloween approche et le temps est maussade. L’automne est bien en place et l’hiver s’amène tranquillement. Cependant, aujourd’hui c’est différent. Il fait étrangement chaud pour cette période de l’année. Quoi demander de plus? Un spectacle pour se réchauffer encore davantage! Lorsqu’un spectacle a lieu un jeudi, c’est généralement plus compliqué. Ajoutez à ça la présence de 4 groupes et une soirée qui débute à 18h30, il y a malheureusement des compromis à faire. Puisque nous partions de Québec pour se diriger vers la Place Bell à Laval, et les nombreux travaux et ralentissements, nous sommes arrivés trop tard pour la prestation de ALPHAWOLF, ce n’est que partie remise.
After The Burial
En fait, le temps d’entrer à la Place Bell, nous avons pris nos places, moi à mon siège et mon collègue François dans le photopit, moins de 5 minutes avant le début du groupe metalcore progressif américain AFTER THE BURIAL. Avec six albums à son actif et le dernier remontant déjà à 2019 avec « Evergreen », j’avais hâte de voir le groupe, même si ce n’est pas spécialement celui que je connais le plus. J’ai vraiment aimé ce que j’ai entendu d’eux, dont le petite touche rappelant le hardcore plus old school. Avec un décor sombre et noir aux couleurs de son plus récent EP « Embrace the Infinity », qui a sorti dans les derniers mois, AFTER THE BURIAL nous a proposé sa plus récente pièce « Keeps Us From Living » et, surtout, son gros succès intitulé « Collapse », Avant celle-ci, le chanteur Anthony Notarmaso a parlé au public et j’ai adoré son interaction avec la foule et avec les plus jeunes fans. En plus de la question à savoir si c’était leur premier spectacle de AFTER THE BURIAL, il a pris le temps de parler à deux enfants pour les impliquer directement dans le show, Ensuite, il a donné un cours accéléré de respect en crowd surfing. Parfois, les premières parties se dépêchent d’enchainer les chansons, mais ce n’était pas leur cas. Musicalement, ils ont offert une solide prestation très professionnelle.
Setlist After The Burial
In Flux
Lost in the Static
Exit, Exist
Collapse
Death Keeps Us From Living
Behold the Crown
Knocked Loose
Pour la suite de la soirée, on change de registre avec le groupe du Kentucky KNOCKED LOOSE. Pourtant, ça demeure du metalcore me direz-vous. Effectivement, vous avez raison. Disons simplement qu’il y a une grosse différence grâce à leur style très in your face. Avec une visuel simple aux allures rouges macabres donnant l’impression d’être dans un mix entre les films des années 70-80 Maniac et The Blob, j’étais curieux de voir comment la foule allait réagir. Après une courte entracte avec du gros rap chill out, KNOCKED LOOSE monte sur scène sur le coup de 20h10. Vous avez bien lu, c’était déjà le troisième groupe de la soirée.
Avec KNOCKED LOOSE, on tombe dans l’énergie hardcore très intense. Des circle pit, de multiples jump, la voix de Bryan Garris n’est peut-être pas au top ce soir, mais il a su créer une belle synergie avec les personnes sur place et j’ai eu l’impression qu’il a su gagner son public un à un. Certains ont quitté leur siège, mais c’était prévisible avec le contraste au niveau des styles proposés ce soir. Néanmoins, nous avons eu droit à un wall of death à la fin de leur set, qui n’était pas le plus long ou le plus intense. Si Sonic pouvait jouer du metalcore après 6 Red Bull, il serait un fier membre de KNOCKED LOOSE. À 20h47, c’était déjà la fin d’une prestation percutante.
Setlist Knocked Loose
Deep in the Willow
God Knows
Trapped in the Grasp of a Memory
Belleville
Where Light Divides the Holler
Deadringer
Mistakes Like Fractures
Billy No Mates
Counting Worms
Everything is Quiet Now
Motionless In White
Avez-vous déjà vu MOTIONLESS IN WHITE en tête d’affiche? Si ce n’est pas le cas, vous n’avez pas vécu la réelle expérience Motionless in White. Après nous avoir rendu visite en novembre 2022 pour le Trinity of Terror Tour Part III avec Ice Nine Kills, MIW arrive aujourd’hui avec l’intégralité de son nouveau concept sonore et visuel. La qualité du son a été parfaite, oui vraiment parfaite, du début de la soirée jusqu’à la fin du spectacle. Donc, on pouvait s’attendre à vivre quelque chose de spécial. À 21h20, nous avons droit avec une vidéo d’introduction diffusée sur l’écran derrière la scène. Quelques coupures plus tard, nous entendions seulement le son par moment, on pouvait voir MIW se préparer pour le plus récent album, « Scoring The End of the World », et la tournée nommée Touring The End of The World 2023. Ensuite, on nous présente un compte à rebours de 30 secondes et boom! Une sirène sonore, une foule en délire et on se lance dans toute qu’une aventure! Il s’agissait d’une demie Place Bell qui, sans être à guichet-fermée. était très bondée.
Dès les premières chansons « Meltdown » et « Sign of Life », on réalise à quel point MOTIONLESS IN WHITE, et son style metalcore plus grand public que ces prédécesseurs, a mis vraiment le paquet pour créer une expérience unique. Du feu, des costumes – notamment Chris Cerulli, l’utilisation plus immersive de l’écran et des vidéos, sans oublier les couleurs à la fois sombre et éclatante, MIW ne font pas qu’un spectacle, les membres nous donnent le sentiment d’assister à une pièce de théâtre bien rodée avec toutes les subtilités qui s’y rattachent. Il y avait même des invités! Les trois chanteurs des groupes précédents sont montés sur scène pour apporter leur touche personnelle et leur voix. Tout d’abord, c’est Lochie Keogh de ALPHAWOLF qui est venu chanter « Immaculate Misconception » avec Chris, ensuite – sans surprise – Bryan Garris de Knocked Loose sur « Slaughterhouse » et finalement Anthony Notarmaso de After the Burial sur « Reincarnate ». Une publicité humoristique pour aider à retrouver la joie du zombie en toi, une présentation de « Werewolf » à la « Thriller » de Michael Jackson avec un type de danse du même genre avec des costumes et le mood Halloween, tout était incroyable et à point pour ce moment de l’année.
Plus tard, le feu a fait son retour et il y a eu une grosse réaction pour la chanson « Voices », tout en étant en mesure d’y aller plus sobrement avec « City Light » et le très beau visuel axé sur une ville plongée dans le noir légèrement illuminée. Pour les dernières chansons, le concept de maison hantée a pris tout son sens à travers les mélodies et le feu. MOTIONLESS IN WHITE est en mesure de créer un fil conducteur captivant et une suite logique tout au long de son set et c’est l’une de leurs grandes forces. Musicalement, les membres ont offert une superbe performance. C’était précis, une bonne interaction avec les fans et des riffs qui restent en tête. MIW, c’est le groupe que plusieurs se cachent pour écouter ou qui ne veulent pas avouer écouter. Ils puisent leurs influences du metalcore, du nu metal à la Korn, mais également de la nouvelle vague de groupes plus lourds proposant aussi des moments marquants aux guitares dans un côté scénique à la Alice Cooper ou Rob Zombie. MIW possède beaucoup de mise en scène, mais il exploite aussi le quatrième mur à leur façon. Le gros désavantage? Les changements nous donnent quelques temps morts entre les chansons.
Peu importe, l’attente entre certains titres vaut le coup et l’expérience créée par MOTIONLESS IN WHITE est quelque chose que nous ne voyons pas souvent en spectacle. MIW est en pleine montée en Amérique du Nord et avec la qualité du spectacle qu’ils ont offert, ils sont officiellement dans les ligues majeures. Ils en ont fait du chemin depuis la sortie de « Creatures » en 2010 et ce n’est que le début. Ils ont enfin la reconnaissance de leur travail et qu’on les aime ou pas, MOTIONLESS IN WHITE prouve qu’on peut exploser même après un début de carrière plus discret.
Setlist de Motionless In White
Meltdown
Sign of Life
Immaculate Misconception (avec Lochie Keogh)
Thoughts & Prayers
Masterpiece
Headache
Rats
Slaughterhouse (avec Bryan Garris de Knocked Loose)
Werewolf
Reincarnate (avec Anthony Notarmaso de After the Burial)
Another Life
Devil’s Night
City Lights
Voices
Not My Type: Dead as Fuck 2
Nothing Ever After
Porcelain
Scoring the End of the World