Spectacle: Le 16 octobre 2023 à la Source de la Martinière de Québec
Organisateur : District 7 Production
Photographe: Stéphan Lévesque
Compte-rendu: Stéphan Lévesque
Quelle meilleure façon de passer son lundi que d’assister un show métal dans une petite salle intime comme La Source de la Martinière. En effet, l’opportunité de voir des groupes comme Unearth et Revocation dans un endroit qui rend l’accessibilité aux artistes aussi conviviale, c’est un privilège sous-estimé de plusieurs. J’avais vu Unearth et High Command lors de leur dernier passage en mai dernier avec The Halo Effect en tête d’affiche à l’impérial de Québec et ma critique avait été positive en tout point.
Apes
Un groupe de Québec qui m’est complètement inconnu. Ils oeuvrent dans un mélange de black métal avec des riffs en trémolo surplombant des blast beats assez typiques de la deuxième vague du genre, mais aussi des beats davantage death métal qui ne manque pas de faire brasser des têtes. C’est livré d’une façon très brute sans artifice, ça sonne garage, vrai et dans ta face. J’ai particulièrement apprécié l’énergie du band qui se donnait malgré le peu d’espace sur le stage pour les 3 guitaristes, le bassiste et le drummeur. Pour sa part, le chanteur performait directement dans l’assistance et tente de nous faire rapprocher de la scène. Les pièces jouées sont pour la plupart plus récentes et venant de leur dernier EP qui est très bien en passant. Définitivement, une première partie qui prépare bien la table pour la suite.
APES
High Command
Le groupe nous offre sans surprise un show calqué sur celui desservi en mai dernier. On a le droit à un thrash métal avec des riffs plutôt simples et au picking rapide tout droit sorti des années 80 tout comme leur habillement. High Command a une originalité totalement absente, cependant ça n’enlève rien à leur bonne performance avec un son très défini et puissant. Sur album, j’ai probablement une cinquantaine de groupes de thrash métal que j’écouterais avant eux, toutefois c’est un plaisir de les revoir sur scène en tant que première partie. Les gens sont plus près à l’avant et il y a une quantité impressionnante d’adeptes qui sont sur les lieux.
Entheos
Je suis très curieux de voir finalement ce groupe qui a sorti un album très intéressant cette année du nom de Time Will Takes Us All et heureusement pour moi, ils jouent majoritairement des extraits puisés de cet opus tout frais. Leur style est progressif à la base comportant un volet Deathcore avec quelques élans de Tech Death saupoudrés ici et là. Ils sont 3 seulement sur scène. Tout d’abord, le drummeur extraordinaire et multi-instrumentiste Naven Koperweis qui a littéralement tout composé et joué sauf la basse sur le nouvel album. J’ai d’ailleurs appris qu’il était avec Animals As Leaders à leur début et au préalable Animosity ce qui confère une feuille de route qui n’est pas gênante du tout. Il ne faut pas passer sous silence l’excellente chanteuse Chaney Crabb qui possède un vaste répertoire vocal avec un scream très gargouille voir monstre de jeux vidéos appuyé par un growl caverneux provenant des plus profond précipices. Sa voix abyssale ne donne pratiquement aucune chance de deviner que c’est une femme qui l’effectue. Elle a une technique impeccable et elle chante parfois clean avec une douceur un peu troublante dû à ce que nous avons entendu initialement. Le guitariste live n’est pas en reste avec un superbe tone sur sa Ibanez et une adresse certaine dans l’exécution de plusieurs parties qui ne sont pas de tout repos. Des solos bien sentis confirment la maîtrise de son instrument. Une belle surprise même si je m’attendais à la base à une performance très droite.
ENTHEOS
Revocation
Sans contredit le groupe que j’avais le plus hâte de voir parce que je les apprécie beaucoup et que, sacrilège, je ne les ai jamais vus encore. Je suis devant la scène pour le début des hostilités et c’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’ils sont sur scène. Bien heureux de voir le chanteur guitariste David Davidson s’exercer à 2 pieds de ma face. Son jeu est précis et sa voix tout aussi percutante que sur les albums. La comparaison avec The Black Dahlia Murder est immédiate et d’ailleurs David porte un t-shirt d’eux ce soir arborant ainsi une de ses plus grandes influences musicales. Ils sont principalement dans le Melodeath américain en touchant au Tech Death et quelques riffs plus pesant sonnant plus Death Metal.
Un total de quatre chansons du dernier album Netherheaven sont jouées et ça rentre solide en live particulièrement Diabolical Majesty avec son gros blast beat sale pour débuter l’album. C’est rare de voir une formation sortir un de ses travaux les plus abouti à sa huitième offrande, cependant Revocation a réussi à le faire avec brio. De ce fait, je l’ai souligné à David après le show en prenant une pinte avec lui et ma chum Marianne qui le connaît bien. La justesse de leur jeu est indéniable et que dire de l’ajout pour la tournée du deuxième guitariste qui s’occupe de quelques solos en plus de certaines parties vocales avec son growl légèrement plus deep que celui de Davidson, une combinaison remarquable. J’ai oublié son nom, mais le gars est super sympathique et surtout compétent. Les harmonies de guitares que les deux synchronisent ensemble sont super accrocheuses. Ash Pearson aux tambours ne se tourne pas les pouces après la solide prestation de son comparse de tournée du groupe Entheos. En effet, il a drivé le kit avec fougue et précision tout le long du set.
Petit élément de divertissement à l’avant dernière pièce est l’arrivé du gars qui s’occupe de la merch déguisé en diable. Il anime et fait rire la foule en plus d’interagir de façon loufoque avec les membres de Revocation, bel ajout amusant. Une superbe prestation et j’ai bien hâte de les revoir, j’ai suggéré à David d’appliquer pour le 70K Tons of Metal et il m’a répondu qu’il ne souhaite que ça y retourner, je peux toujours espérer.
REVOCATION
Unearth
Petite anecdote, j’étais au bar avec des amis dans l’entracte, Buz Mcgrath le guitariste compositeur d’Unearth arrive et commande une bière, alors on se met à jaser. Finalement, il prend une shot de son houblon et le goût ne lui convient sensiblement pas, donc il me la tend pour me l’offrir, ça tombe bien j’adore la IPA. Je le remercie et lui demande si finalement il jouera les 2 chansons que Francis lui a demandé de faire plus tôt dans la soirée et il répond par l’affirmative. Très cool, car on aura droit à un setlist différent des autres dates avec The Charm qui est sur le EP Endless parut en 2002 et Mother Betrayal présente sur leur nouvel album.
Fidèle à leur habitude, les gars d’Unearth sont en feu sur le stage, même après plus de 20 ans de tournée, ils sont plus que motivés de se produire dans une petite salle pour notre bénéfice personnel et l’ambiance globale. L’énergie dans le pit est juste stimulante sans être too much comme dans certains shows metalcore, hé oui je vais finir tout trempe encore. Buz nous régale de ses leads et de ses sweep picking hyper mélodieux et entraînants. Évidemment, les break-down occasionnels fessent et crinquent l’animosité dans l’assistance spécialement dans Endless et This Lying World. Trevor, le chanteur ne manque pas de faire chanter Francis et de le faire monter sur scène afin d’apprécier encore davantage les titres qu’il a suggérés. Je considère que c’est une superbe attention du groupe de donner à des fans le petit bonus qui te fait les aimer encore davantage.
Ils conclut avec My Will Be Done, un classique plein de vivacité et de mélodies survoltées. Trevor prendra le temps de nous jaser pendant de longues minutes après le show. Des vrais bons gars qui sont pleins d’humilité et qui sont avant tout des trippeux de musique eux aussi. Un lundi soir beaucoup plus mémorable et intense que je me serais attendu. Prochain show, Unleash the Archers et Paladin que j’attend de pieds ferme, deux groupes à voir absolument pour ma part. Cheers, on se voit là-bas
UNEARTH
