Spectacle: Le 15 septembre 2023 à l’Impérial Bell de Québec
Organisateurs : District 7 Production, BLEUFEU
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Sylvain Carrier
Fin d’une semaine très, très chargée en heavy metal à Québec, alors que la formation en pleine émergence Beast in Black nous rendait visite pour la première fois dans la Vieille Capitale. Flanquée de Dance with the Dead, choix que plusieurs n’avaient pas vus venir, la bande finlandaise a mis un formidable point d’exclamation sur cette période de spectacles éreintante.
Certains peinaient encore à ce jour à comprendre le choix de Dance with the Dead en première partie d’un concert de power metal. L’auteur de ces lignes voyait le tout comme étant plutôt un match parfait, les styles se mélangeant selon moi à merveille et étant franchement complémentaires. Ceux qui ne connaissent pas le trio (qui est initialement un duo, en réalité, le batteur n’étant présent que lors des tournées) peuvent s’imaginer que leur musique est en croisement entre un boss fight de Final Fantasy et les pièces les plus intenses de Carpenter Brut. Oui oui! On parle de heavy metal mélangé à un synthwave (style en effervescence présentement) absolument divin. Non seulement Dance with the Dead se retrouve sur la trame sonore de quelques jeux vidéo, mais ils ont aussi été entendus dans la dernière saison de la populaire série Stranger Things… rien de moins! C’est devant un public au départ un brin médusé et stoïque que Justin Pointer et Tony Kim ont entamé la soirée; les «quessé ça » se lisent d’emblée sur plusieurs lèvres et visages, puis se transforment rapidement en « voyons c’est dont ben bon ça! ». littéralement entendu au parterre à plusieurs reprises. L’énergie contagieuse du guitariste susmentionné, Tony Kim, est remarquable; il headbang furieusement au son du clavier de Pointer, lui aussi drôlement efficace. C’est durant une heure que Dance with the Dead nous présentera ses meilleures pièces, notamment Go!, Sledge, The Man Who Made a Monster, Andromeda, Into the Shadows et Wyrm of Doom, pour n’en nommer que quelques-unes. Un mosh pit est même aperçu en fin de spectacle, signe que le choix audacieux de BiB a finalement été drôlement efficace!
DANCE WITH THE DEAD
Beast In Black
Les concerts de power metal se font malheureusement de plus en plus rares dans la ville de Québec, jadis forteresse de ce genre entre 2005 et 2015 environ. Montréal, la collègue toute aussi friande de power metal, dont les amateurs sont plus nombreux, reçoit maintenant la part du lion et c’est compréhensible; les tournées étant moins rentables pour les groupes lors de leur passage dans les plus petites villes, le choix est facile et évident à faire. C’est donc un réel et rare plaisir qu’ont les amateurs de Québec d’accueillir Beast in Black, dans une salle de comble pour l’occasion. La troupe d’Anton Kabanen, maitre d’œuvre derrière la populaire formation, entame les hostilités avec l’excellente Blade Runner. Rapidement, les hurlements nourris de la foule se font entendre et ne cesseront que sous le coup de 23h00. Quelle ambiance! Les membres de Beast in Black présentent tous un charisme indéniable, s’amusant avec les amateurs, multipliant les mimiques exagérées et y allant de riffs côte-à-côte tout au long de la soirée. Eternal Fire puis Die by the Blade suivront, avant que le chanteur Yannis Papadopoulos ne s’adresse à la foule pour témoigner toute sa gratitude. S’ensuivront une multitude de pièces aussi bonnes les unes que les autres (19 au total, rien de mois), revisitant la courte discographie du groupe. D’Eternal Fire à Moonlight Rendez-vous, de Born Again à Hardcore, de Sweet True Lies à Dark New World, tout y est! La foule réagit particulièrement bien aux pièces du plus récent opus du groupe, signe que ce dernier est en très bonne santé musicale. Le plaisir est palpable dans la foule, d’ailleurs très éclectique et comportant des gens de tous les styles; ça fait du bien de voir une foule hétérogène dans notre monde assez « canné » en temps normal! Blind and Frozen complètera le setlist initial de la bête, non sans que Papadopoulos nous promette que ce ne sera pas la dernière fois qu’on verra le groupe en sol québécois. Le rappel atteint un somment d’intensité, comme si c’était possible que ce soit plus élevé avec Cry Out for a Hero et surtout, surtout la sublime One Night in Tokyo, un régal! End of the World complètera la prestation époustouflante des Européens, alors que la foule aurait bien pris 19 pièces additionnelles.
C’est un concert parfait qu’à offert Beast in Black à son baptême chez nous. Espérons que les projecteurs sont maintenant mis sur la Vieille Capitale et qu’on continuera à voir des spectacles d’aussi grande qualité dans les années à venir; les amateurs y seront assurément!
BEAST IN BLACK
Setlist BEAST IN BLACK
Blade Runner
Eternal Fire
Die by the Blade
Revengeance Machine
Unlimited Sin
True Believer
Moonlight Rendezvous
Crazy, Mad, Insane
Sweet True Lies
To the Last Drop of Blood
Oceandeep
Dark New World
Beast in Black
Hardcore
Born Again
Blind and Frozen
Encore:
Cry Out for a Hero
One Night in Tokyo
End of the World