23:07:21 – Avenged Sevenfold / Alexisonfire / Kim Dracula (Québec)

Spectacle: Le 21 juillet 2023 au Centre Vidéotron de Québec
Organisateur : Gestev
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Stéphan Lévesque

Avenged Sevenfold – Vendredi le 21 Juillet
Centre Vidéotron, Québec

Il va s’en dire que ce spectacle d’Avenged Sevenfold est attendu depuis longtemps. Cette tournée marque leur retour sur scène après 5 ans d’absence et marque également la sortie d’un premier album en 7 ans. À ce propos, disons que ce nouvel opus a fait couler de l’encre, il a suscité la controverse chez les fans du groupe qui n’ont pas tous acclamé à bras ouverts la nouvelle direction sonore du groupe. Pour ma part, je l’avais mentionné sur ma page Facebook dès le lendemain de sa publication que j’applaudissais l’audace du band de proposer un album aussi éclectique qui explore une dizaine de genres musicaux. C’est une oeuvre à écouter dans son entièreté avec de bons écouteurs et une ouverture d’esprit sans borne. Toutefois, je peux définitivement comprendre que cela rebute de nombreux fans du groupe et que la déception a frappé plusieurs d’entre vous. Je suis donc très excité à l’idée de voir l’agencement de ces nouvelles pièces en show avec celles des records précédents. De plus, j’ai bien aimé le commentaire de M. Shadows qui mentionnait à La Presse qu’il ne savait ce qu’on buvait au Québec, mais que nous avions tellement plus d’énergie ici, ajoutant même que les meilleurs concerts dans l’histoire du groupe ont eu lieu au Québec. Disons qu’il n’a pas mâché ses mots.

J’arrive donc au Centre Vidéotron enthousiaste et fébrile tel un voyageur accompli qui réussit enfin à sortir du Québec pour la première fois après la pandémie. Je décide de m’enfiler un Phil Smoke Meat avec une IPA question de débuter le tout d’une façon décente. À peine le temps de prendre une bouchée de ce juteux sandwich que mon chum Nic Gauthier m’arrive dans la face à l’improviste. Il faut aimer un groupe pour descendre de Sept-Îles afin de les voir, moi je suis juste bien content de tomber par hasard sur un vieux chums et ses acolytes sympathiques. C’est définitivement un événement qui amène les québécois à se rassembler de partout et je croiserai au cours de la soirée bien du monde trippant notamment Pat et Ray de Fantera.

Venons s’en au fait, c’est Kim Dracula qui ouvre le spectacle et cet homme ici présent n’est pas très impressionné de cette prestation. En effet, il y a tellement de back tracks qu’on se demande ce qui est véritablement joué et chanté. Assez cocasse d’ailleurs que je texte à Nic qu’on dirait que c’est un tape qui joue et à l’instant même que j’appuie sur envoyer, je reçois un message de sa part qui me dit on dirait du lip sync ce band là hahaha. Bref, je ne suis pas prêt à insinuer que les gars ne jouaient pas du tout, loin de là, mais qu’il y avait sans contredit de nombreuses pistes préenregistrées qui étaient entendues simultanément. Plusieurs personnes me feront la remarque à l’entracte, donc je ne crois pas qu’on a tous halluciné. Le drummeur semble synchroniser avec ce qu’on entend, la guitare sonne trop large pour un seul guitariste et le vocaliste enchaîne beaucoup trop parfaitement ses multiples lignes de voix. Ça sonne aussi polish que sur l’album et ses transitions entre ses différents types de vocal sont impossibles à délivrer, on se demande quand il respire.

Néanmoins, je confirme qu’entre les chansons, il nous envoie quelques screams et le gars est capable, mais ça ne sonne pas surproduit à ce moment. De plus, autre élément positif, le chanteur a de l’énergie sur scène. Il a une attitude assez psycho, il sort à un moment donné une chainsaw ce qui ajoute au délire visuel par dessus cette musique qui fait penser à un mélange de Marilyn Manson qui flirt avec de l’électro, du jazz orchestral, du Metalcore et quelques incisions Emo par ci par là principalement dans les refrains chantés. En somme, c’est une performance qui m’a amusé sans me séduire moindrement, vivement l’entracte.

KIM DRACULA

Après quelques conversations animées sur ce que nous venons de voir en première partie, Alexisonfire débute avec un son qui est très live cette fois-ci à mon grand soulagement. Les gars livrent la marchandise ce soir à Québec, j’apprécie particulièrement le dynamisme entre les voix des 2 guitaristes et celle du chanteur principal. Ce dernier possède un scream au penchant emocore qui concorde bien avec le style et il se fait appuyer avec d’excellents passages clean de la part de Dallas Green et aussi quelques intrusions de l’autre guitariste qui a un scream plus rauque un peu à mi-chemin entre ses 2 compatriotes. La force de ce groupe réside sans aucun doute dans la superbe synergie déployée entre les différentes voix qui s’appuient ou se succèdent avec une grande efficience.

Je dois l’admettre, Alexisonfire n’est pas un groupe que j’écoute seul chez moi, toutefois je connais tout de même plusieurs de leurs chansons et leur façon de nous partager leur musique avec vivacité, entrain et bonne humeur engendre une appréciation plus grande qu’à l’habitude lorsque je tend l’oreille à leur musique. Dallas Green est pour moi le pilier de ce groupe, sa voix est plutôt unique, la meilleure comparaison serait probablement le chanteur d’Anberlin Stephen Christian. Il est en maîtrise total, il a une douceur dans son rendu qui devient mielleux même par moment. Somme toute, ils réussissent à éveiller l’assistance qui embarque de plus en plus et ils ont bien réchauffé le parterre avant le plat principal qui sera servi sous peu.

ALEXISONFIRE

Le temps d’échanger avec quelques amis, faire le vide, le plein, puis je suis de retour à ma place pour l’extinction des lumières annonçant l’arrivée imminente d’Avenged Sevenfold sur les planchers du Centre Vidéotron. La scène est beaucoup plus utilisée à sa pleine grandeur, épurée que pour les 2 actes précédents. D’énormes écrans de projection atteignant presque les confins de l’amphithéâtre sont érigés sur 3 fronts, l’arrière plan, le flanc gauche et le flanc droit du stage qui lui rentre dans la foule permettant ainsi à des gens de se blottir sur les côtés de celui-ci. L’intro de Game Over se fait alors entendre confirmant qu’ils débuteront avec la pièce d’entrée du nouvel album Life Is But a Dream. Matthew Sanders est assis sur une chaise au centre du stage portant un masque squelettique à l’instar de ses lunettes fumées habituelles. Il ne reste pas bien longtemps assis et nous démontre rapidement qu’il est en voix ce qui augure plutôt bien. Le masque prend le bord dès la fin de la chanson qui est suivi immédiatement par Mattel, la prochaine normalement sur l’album. J’apprécie davantage ces morceaux en version live, ils ont une bonne drive et nous pouvons apprécier la versatilité de la voix de Matthew. Il nous offre une démonstration de sa voix plus claire toujours un peu nasillarde, plus émotionnelle et ensuite celle à laquelle il ajoute plus ou moins de gravier selon les cirocnstances. C’est le bassiste toutefois qui crie Hell dans Mattel, un growl plus profond qui m’avait bien plu à l’écoute initiale de la chanson. Je suis étonné aussi de la réception du publique qui chante fort dès le départ. Je dois admettre que je ne m’attendais pas à une réponse aussi sans équivoque et favorable face à ces nouvelles chansons. Il faut se ll’avouer cependant, ce sont probablement les 2 qui sonnent le plus comme le vieux Avenged.

Le tout prend encore plus son envol lors de la pièce Afterlife issu de l’album éponyme. C’est une chanson avec une superbe mélodie d’introduction suivi d’un riff typiquement Pantera, d’un bridge et chorus hyper catchy chanté avec conviction par M. Shadows conjointement avec les auditeurs pour aboutir éventuellement au solo de Synyster Gate qui nous mitraille de notes sans répit sans perdre l’essence de la mélodie. Ça c’est du maudit bon Avenged. À la suite duquel, M. Shadows s’adresse à nous en soulignant à quel point Québec et Montréal font partie du top du top des meilleurs endroits mondialement pour eux et que ce n’est pas pour nous faire plaisir qu’il nous confie le tout. Cela mérite une chanson de King enchaîne-t-il, alors que Gate entame la mélodie de Hail to the King qui a un meilleur impact live que sur album à mon avis. Côté son, ce n’est pas un sans faute, par contre je n’ai pas de reproches majeurs à indiquer, ce n’est pas toujours constant sans pour autant ternir le plaisir ressenti. Deux des cinq prochaines chansons sont les 2 premiers single qui étaient sortis initialement en apéritif de leur nouvel effort créatif et c’est un retentissant succès à mes oreilles accompagné d’une participation en symbiose des spectateurs. À souligner, l’outro acoustique absolument vibrant de We Love You pimenté d’élans vocals du frontman, c’est délectable. De plus, le solo à la conclusion de Nobody a probablement jeté quelques gueules à terre, la mienne incluse. Synyster Gate est en forme malgré son problème de cheville qu’il a eu à leur dernière date de la tournée, c’est rassurant.

Mais hey, wooo minute garçon, as-tu vraiment omis de parler de l’interprétation de The Stage live, oui tu t’en allais l’échapper solide. De toute évidence, un des moments les plus forts de ce show avec des mélodies, des harmonies et des solos guitares qui fusent de partout. Le fanatique de la 6 cordes en moi s’avère goulument comblé à ce moment, quelle dose de bonheur auditif, l’ambiance de ce morceau vient me chercher jusqu’au fond de mes trippes avec ce refrain dramatique. Ensuite, Avenged nous tient fermement dans les câbles et pas question de ralentir la cadence à notre endroit. Au contraire, ils nous assomment avec une combinaison dévastatrice gauche, droite, coup au corps nous faisant perdre le souffle et nous achève enfin avec un percutant uppercut. J’ai nommé Nightmare, Bat Country, Unholy Confessions et la fabuleuse A Little Piece of Heaven. Ça se passe comme suit, Unholy Confessions nous ramasse avec insistance pour engendrer de loin le plus gros pit de la soirée donnant l’occasion aux chanceux sur le parterre de se défouler sur ces riffs énergiques et ces airs de voix hymniques. Après ce saccage, A Little Piece of Heaven vient nous bercer de sa grandeur théâtrale accompagnée de l’apparition vocale enregistrée en l’honneur de The Rev pour culminer sur un des plus délicieux et émotionnel duo bridge/chorus autant en musique qu’en parole. Cela prend encore plus d’ampleur lorsqu’on connaît le dénouement désarçonnant qu’à connu le compositeur de la chanson, une fois de plus le très talentueux The Rev.

Pour conclure cette magnifique soirée, nous recevons un choix des plus audacieux avec la trilogie G O D venant du dernier album qui nous catapulte en dehors du métal avec 3 pistes très caractéristiques. On passe du rock progressif au funk, au jazz rock, à Daft Punk et à Frank Sinatra. Je remarque que 10 à 15% de l’assistance quitte pendant ce rappel qui se finalise avec la dernière pièce de l’album qui est seulement au piano et me rappelle Chopin. Cette dernière joue tout simplement sur enregistrement, alors que le groupe quitte la scène pour de bon. Les gens patientent espérant comme moi un retour surprise pour terminer en force avec un morceau attendu comme M.I.A ou Second Heartbeat, mais malheureusement nos espoirs ne furent point rencontrés cette fois-ci. Je suis sorti très satisfait de ce spectacle même si je persiste à croire qu’un gros hit comme dernière offrande aurait laissé perdurer un goût beaucoup plus agréable en bouche pour la conclusion de ce savoureux repas. Un fait déstabilisant à la fin est le mot adieu qui apparait tranquillement sur l’écran. En optimiste que je suis, j’espère que c’est une mauvaise traduction de aurevoir parce qu’il serait triste que ce soit leur dernier passage. Zacky Vengeance a tout de même mentionné récemment en entrevue qu’il ne savait pas du tout si le groupe composerait un jour un nouvel album, à suivre! J’accorde une très bonne note à Avenged Sevenfold pour leur retour dans la capitale, une tournée à ne pas manquer pour tout partisan du band de Long Beach. Cheers gang.

AVENGED SEVENFOLD

SETLIST ALEXISONFIRE

Sweet Dreams of Otherness
Boiled Frogs
Sans Soleil
Young Cardinals
Blue Spade
Familiar Drugs
The Northern
Dog’s Blood
This Could Be Anywhere in the World

SETLIST AVENGED SEVENFOLD

Game Over
Mattel
Afterlife
Hail to the King
We Love You
Buried Alive
The Stage
So Far Away
Nobody
Nightmare
Bat Country
Unholy Confessions
A Little Piece of Heaven
G
(O)rdinary
(D)eath

Picture of Marc Desgagné

Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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