23:07:02 – Cynic / Atheist / Fall of Stasis (Québec)

Spectacle: Le 2 juillet 2023 à la Source de la Martinière de Québec
Organisateur : District 7 Production
Photographe: Stéphan Lévesque
Compte-rendu: Stéphan Lévesque

Dimanche soir dernier était une soirée de rédemption pour moi qui avait enfin l’opportunité de voir Atheist et Cynic en show, 2 groupes que j’écoute depuis la fin des années 90. Cynic était au 70K Tons of Metal cette année, toutefois des conflits d’horaire m’ont fait rater leur 2 prestations à mon grand damne. On va s’entendre en partant que ces 2 groupes originaires de la Floride sont 2 piliers qui ont eu une énorme influence sur de nombreux groupes de métal. Ils ont contribué largement à forger le Technical Death Metal dans sa période embryonnaire avec le band Death notamment. La scène floridienne regorgeait de talent à la fin des années 80 et début 90, impossible de passer sous silence le travail incroyable du producteur Scott Burns à cette époque qui s’occupait la plupart du temps aussi de mixer et masteriser d’innombrables classiques du métal extrême.

Atheist

Arrivé sur la terrasse de la Source de la Martinière 30 minutes avant le début d’Atheist, j’ai le temps de voir de voir 3 chansons et demi de Fall of Stasis, un groupe que je ne connais pas du tout. La chanteuse a un excellent scream dans les aigus me rappelant Tommy de Blinded by Faith, elle possède aussi un vocal plus guttural qui a de la prestance, toutefois son clean manque de conviction, aucune puissance et je ne trouve pas que ça s’incorpore bien à leur son en général. Le guitariste et le drummeur ont des parties intéressantes et je vois le potentiel. Je considère qu’il passent souvent du coq à l’âne sans cohésion comme s’ils se cherchent un style. Il y a du talent dans ce band, il manque un peu de raffinement dans leurs compositions qui ont des passages intéressants et d’autres qui semblent sortir de nul part. C’est le point de vue d’un gars qui a assister à un échantillon très petit, alors ça vaut que ça vaut, à suivre.

À l’entracte, j’en profite pour saluer quelques assidus, il y a beaucoup de monde pour un dimanche, alors c’est de bonne augure. Je vais donc me poster directement devant le chanteur avec mon chum Sylvain et les colorées Audrey et Marianne qui aiment autant que moi être bien accotées sur le stage. La Source c’est un peu ‘’sketch’’ parce que tu as 3 marches d’escalier pour gravir le stage, le band doit passer dans la foule pour aller jouer et une madame qui semble être sur le party pas mal est assise dans les marches, amusant. C’est assez condensé, c’est un show presque sold out et il fait une température si infernale que les rafraîchissements ne parviennent pas à diminuer le thermomètre interne. Nous avons donc Kelly Shaefer qui entre sur scène avec sa réincarnation d’Atheist qui consiste à 4 nouveaux membres qui n’étaient tous pas nés lorsque le groupe a sorti les chansons qui seront jouées, fascinant.

Dès le départ, je réalise que Kelly s’est merveilleusement bien entouré, car ces jeunes ne sont pas des figurants, ça pitonne sur un méchant temps. Au niveau du son, le vocal pourrait être plus élevé dans le mix, cependant ça ne me dérange aucunement parce que j’ai les yeux rivés sur les 2 guitaristes et le drummeur qui sont tout feu tout flamme. Avec la chaleur étourdissante qu’il fait, je suis impressionné de les voir bouger autant surtout le bassiste qui a une énergie inépuisable sur scène, il nous incite littéralement à battre le feu avec le feu. Après 3 tounes, je comprends que je vais sortir de là tremper comme une lavette, alors je ne ménage pu mes efforts pour contenir mes excès de sudation, on vit le moment. D’ailleurs c’est classique après classique, Atheist ne joue que leur 3 premiers albums et le démo Beyond. L’album Unquestionable Presence sera joué en entier à part la dernière chanson.

Tout à coup, la madame qui est dans les marches décide de monter sur le stage et elle flatte la face de Kelly qui se demande vraisemblablement ce qui se passe comme nous tous, mais c’est très drôle. Il demande alors à la foule si c’est possible d’avoir un Jager bomb ce qu’il reçoit rapidement de la main d’un gars que je connais et, à peine 2 chansons plus tard, c’est une fille qui arrive avec 2 autres shots. Kelly semble moins enthousiaste à boire celui-là, mais il l’engloutit peu après comme un guerrier d’expérience. Il aura bientôt 55 ans quand même et, malgré sa bonne forme, ce n’est pas facile j’imagine de suivre ses nouveaux acolytes qui ont tous moins de la moitié de son âge.

ATHEIST

Tout ce que je peux dire de leur performance est que c’est hyper droit, dynamique et qu’on entend parfaitement tous les solos et les nuances de la batterie. C’est un peu incroyable de voir à quel point le matériel d’Atheist était en avance sur son temps de part sa complexité, les changements incessants de tempo, les solos atypiques déchaînés et le mélange de style qu’ils nous offrent occasionnellement. Évidemment, c’est du métal technique avec une touche progressive, toutefois il y a également une grosse influence jazz et parfois des parties de guitare sans distorsion qui me rappelle la 6 cordes dans certains groupes et artistes de musique latine instrumentale. De surcroît, c’est une cascade infernale de riff qui n’ont rien à branler du 4/4, les polyrythmiques déferlent avec insistance, les solos mélodiques sans être cheesy fusent de partout et je demeure stupéfait du travail époustouflant de Dylan Marks aux tambours. À noter que le groupe a joué non-stop 16 chansons sans sourciller même dans ce four qui ne cessait de monter en intensité. Très peu de placotage, juste de la musique magnifiquement délivrée. Ils concluent avec Mother Man qu’un gars à côté criait depuis un bout et finalement Piece of Time, je suis comblé totalement.

ATHEIST

Cynic

Après une pause à l’extérieur qui me permet de tordre mon t-shirt qui coule de partout, rencontrer un des guitaristes d’Atheist qui ne pouvait pas être plus humble et discuter avec des amis qui étaient situés à différents spots question d’avoir leur ressenti, nous revenons donc cuir comme des petits poulet pour la performance de Cynic. C’est assez particulier de voir Paul Masvidal traverser la foule pour monter sur le stage juste à côté de moi, la magie des petites salles. En débutant, je remarque immédiatement que le son est adéquatement balancé, tout est audible, rien n’est laissé en arrière-plan. Paul chante avec son célèbre vocodeur et joue de la headless guitar tout comme Max Phelps qui assure d’autre part la majorité du scream vocal, Paul ne faisant presqu’aucun vocal agressif. La voix de Phelps concorde exactement avec ce qu’on espère entendre de Cynic. Je m’attendais à des professionnels et ils m’en donnent plus que je l’aurais cru.

Tout d’abord, il est primordial de mentionner qu’ils nous garochent d’entrée de jeu l’album iconique et légendaire Focus entièrement de la première à la dernière, inespéré pour ce trentième anniversaire. Les 2 guitaristes sont en grandes formes et nous continuons dans une veine similaire à Atheist avec des polyrythmiques monstres qui ne permettent pas aisément de brasser la tête efficacement en suivant la musique. On a l’air un peu d’une gang de zombies qui bougent de façon saccadée sur les différents riffs avec heureusement davantage de lucidité dans le regard, du moins pour la plupart. J’aurais aimé voir ce spectacle une deuxième fois et pouvoir être derrière Matt Lynch, leur octopus de drummeur qui réplique avec assurance les méticuleuses parties composées par l’illustre Sean Reinert qui nous a quitté en 2020. J’ai encore la gueule à terre de l’incroyable talent de Lynch, tout était absolument parfait à mes oreilles, le son étant bien décortiqué, c’était une jouissance auditive.

À la fin de Focus, on décide de se reculer afin de ne pas perdre le peu d’eau qu’il nous reste dans le corps et aller boire justement quelques litres au bar en admirant les 4 dernières pièces que Cynic nous réserve. Mr. Masvidal est en grande forme, son jeu de guitare est toujours aussi fabuleux, un magnifique phrasing et du feeling. Dans certains solos, il s’agenouillent même sur la scène probablement pour optimiser sa concentration. Somme toute, c’est une prestation sans faille au niveau musical, les gars ont réussi à donner une suite épatante à Atheist qui avait su augmenter la température d’au moins 10 degrés dans la place. Une autre soirée de métal sophistiqué très réussie à Québec et les 2 groupes ont été généreux de leur temps après le show. Ils ont vraiment trippé et ils l’ont affirmés que l’assistance était amazing. Soyez au prochain rendez-vous, cheers.

CYNIC

SETLIST ATHEIST:

No Truth
Mineral
On They Slay
Enthralled in Essence
Your Life’s Retribution
Air
An Incarnation’s Dream
The Formative Years
Brains
Fire
Unholy War
Water
I Deny
Unquestionable Presence
Mother Man
Piece of Time

SETLIST CYNIC:

Veil of Maya
Celestial Voyage
The Eagle Nature
Sentiment
I’m But a Wave to…
Uroboric Forms
Textures
How Could I
Kindly Bent to Free Us
Adam’s Murmur
In a Multiverse Where Atoms Sing
Evolutionary Sleeper

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Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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