23:06:22 – The Australian Pink Floyd Show – Darkside 50 Tour (Québec)

Spectacle: Le 22 juin 2023 à l’Agora du Vieux-Port de Québec
Organisateurs: evenko et District 7 Production
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Stéphan Lévesque

The Australian Pink Floyd Show

Ce n’est pas d’hier que la formation australienne tourne à travers le monde pour présenter différents concepts en hommage au groupe britannique de rock progressif plus grand que nature, Pink Floyd. Toutefois, je n’avais jamais réussi à les intercepter au passage, toujours un empêchement majeur ou bien j’apprenais leur venue lorsque le spectacle était déjà à guichet fermé. J’ai finalement rompu cette malédiction le 22 juin 2023 et je me suis pointé bien fringuant à l’Agora de Québec, ce fleuron près du Petit Champlain qui a été ravivé l’été dernier après plusieurs années d’inactivité musicale. J’ai assisté à de nombreux spectacles à cet endroit possédant un acoustique exemplaire dans les années 2000 notamment Slayer, Damageplan avec les immortels frères Abbott de Pantera, Yes, Dream Theater, Sum 41 pour ne nommer que ces derniers.

La soirée est parfaite ce soir à l’Agora, la température est idéale, il n’y a pas de vent pour venir perturber le travail des ingénieurs de son, la table est mise pour la performance en 2 parties de The Australian Pink Floyd Show. Au programme, tout d’abord pour se faire rassasier sans plus attendre, nous avons l’immense privilège de voir l’entièreté d’un album incontournable, le favori de plusieurs et qui a soufflé 50 chandelles le 23 mars dernier, je parle bien entendu du très expérimental, éclectiquement bien ficelé, The Dark Side of the Moon. La scène est harmonieusement aménagée et nous entendons enfin les premiers échos de Speak to Me qui annonce sans contredit une suite bien planante avec un écran géant circulaire derrière le band projetant un visuel complémentaire aux sonorités perceptibles. Petite parenthèse et impression initiale, pourquoi ne pas avoir fait ce segment dans la seconde portion du show au moment que la pénombre débutera. Le groupe aurait frappé encore plus dans le mile en termes d’ambiance avec la lune d’autant plus lumineuse après le couché du soleil, mais bon je m’emporte avec ma subjectivité.

AUSTRALIAN PINK FLOYD

C’est alors que la transition se fait pour emboîter le pas dans Breathe étant la pièce qui démarre plus concrètement l’album. Constat immédiat, c’est une production des plus professionnelle, on décortique aisément le son de chacun des instruments. Il y a du monde sur scène, on parle de 2 guitaristes aux extrémités, un bassiste qui chante à l’occasion, un chanteur, 2 choristes, un batteur et un claviériste dans sa bulle clôturée de synthétiseurs. D’ailleurs, j’espérais une version de la chanson On the Run plus live et différente de l’original, toutefois c’était davantage des backtracks qui se chargeait de cette portion psychédélique instrumentale.

AUSTRALIAN PINK FLOYD

Il s’ensuit aussitôt probablement ma chanson favorite de cet album intitulée Time! Il fallait arriver à l’heure pour apprécier la façon que cette dernière s’insèrera délicatement dans le spectacle. Si vous êtes assoupis à ce moment, les nombreuses horloges se chargent de vous réveiller afin de vous transporter dans une ambiance mystérieuse où le drummeur prend son espace avec des fills bien construits qui parcourent tous les tambours à sa disposition. La ligne de guitare m’a toujours rappelé les trames sonores d’Ennio Morricone particulièrement The Good, The Bad & The Ugly. Et boom, à l’unisson la partie chantée embarque sur la rythmique quasi funky/reggae pour nous démontrer toute la justesse des voix autant en avant-plan que celles en appui derrière. Parlant de voix, je suis très intrigué d’entendre le rendu vocal de The Great Gig in the Sky. L’intrigue passe rapidement à la contemplation à mesure que les 2 choristes féminines s’expriment à tour de rôle sur cette envolée dépourvue de paroles qui laisse place aux vocalises de haute voltige, c’est un moment fort. Nous avons droit à une réaction plus animée de la foule qui sort momentanément de son hypnotisation pour manifester son évaluation très favorable aux artistes qui sont eux plutôt statiques et posés.

J’aperçois alors un commissionnaire de boissons houblonnées se promener avec sa caisse illuminée, flash intermittent inclut. J’essaie d’attirer son attention en cherchant vainement de l’argent que j’ai oublié d’aller retirer au préalable. À peine 10 secondes s’écoulent que le groupe fait entendre le traditionnel son de machine à cash annonçant le début de Money, tu me nargues! Il y a l’option du bar et je manque peut-être le solo ou je m’assèche le gosier jusqu’à la fin de l’album, aucun mouvement détecté. Le solo justement, tout comme celui dans Time tantôt, était un partage entre les 2 guitaristes et leur tone chaleureux enrobé d’un extra nostalgie feeling t’invitait à fermer les yeux pour le vivre davantage un sens en moins. Les gars font sonner de façon éloquente ces solos remplis de nuances et d’émotions.

Nous voici rendu à Us and Them duquel j’ai souligné l’implication simultanée de tous les membres du groupe opérant dans une synergie non décontenancée. Particulièrement au niveau vocal avec les harmonies, j’ai pu apprécié cette version live d’une chanson formidable. Le reste de l’album a ensuite coulé comme ma première gorgée de bière à la conclusion de ce dernier. Mon show était déjà satisfaisant et ils nous ont offert 2 pièces supplémentaires avant l’entracte. En effet, des versions allongées de On the Turning Away et Another Brick in the Wall Pt.2 ont enrichi la soirée en sections instrumentales nous permettant ainsi de témoigner encore plus de la qualité des musiciens performant sous nos yeux.

Une intermission d’une vingtaine de minutes qui donne l’opportunité de rencontrer des amis, parler du show et du deuxième set à venir. De retour dans ma section juste à temps pour le commencement, In the Flesh nous remet dans l’ambiance suivi de See Emily Play. Ce pop rock single écrit par Syd Barrett en 1967 avant même la sortie du premier album The Piper at The Gates of Dawn est une chanson souvent oubliée dans la genèse de leur répertoire et qui démontre des influences assez claires des Beatles. Ce mood ne sera que de passage parce que la suite est grandiose, rien de moins. Le spectacle s’oriente alors autour de mon album favoris de Pink Floyd avec les incroyables Shine on You Crazy Diamond (Partie I à V), ensuite l’anthem aux tendances industrielles Welcome to the Machine et la chanson titre de ce magnum opus pour terminer cette séquence qui suscitera la plus grande agitation dans l’assistance de la soirée. Ces moments sont magiques pour moi, car l’interprétation sans faille de ces morceaux les élèvent en pareil contexte, le son nous enveloppe avec des suites d’accords bien connues qui nous font le plus grand bien.

Loin de s’en tenir à ça, TAPFS viennent nous envoûter avec une prestation débordante d’émotions de High Hopes contenant entre autre un solo de Steel Guitar mémorable et très fidèle, j’adore ce solo sur album, mais live ça fait littéralement frissonner. Pourquoi ne pas s’attaquer à une autre épopée de chanson en érigeant vers la fin de son interprétation un kangourou gonflable géant rose. C’est indubitablement le clin d’oeil des australiens à l’album Animals parut en 1977, la pièce choisie est Pigs (Three of Them) d’où le gonflable qui fait référence au cochon géant que Pink Floyd avait lors de cette tournée. Cette longue pièce de rock progressif qui peut paraître quelque peu redondante pour une oreille non avertie renferme de nombreux détails musicaux autant au niveau des guitares que des claviers. Une atmosphère bien composée, c’est indéniable et le classique refrain Ha-ha Charade You Are qui ramène tout le monde ensemble. Ils renchérissent avec un retour dans le passé avec One of These Days débutant doucement en insistant sur le build up de la basse comme elle le fait si bien en entré de jeu sur Meddle et vient nous surprendre comme toujours avec sa fin rythmée, psychédélique et mythique.

AUSTRALIAN PINK FLOYD

Après un setlist des plus attrayant, Run Like Hell se fait entendre avant la tombée du rideau. J’ai toujours adoré cette chanson sur The Wall, toutefois rien ne battra le rappel avec Comfortably Numb qui enflamme à nouveau ceux qui sont restés jusqu’à la fin. En effet, le départ quelque peu hâtif de plusieurs sur le parterre m’ont permis de me glisser en deuxième rangée devant le stage depuis la toune Pigs, alors je tiens à remercier ceux qui voulaient éviter le ‘’traffic’’. Le légendaire solo de David Gilmour est interprété avec conviction et le guitariste l’étire même de quelques mesures pour notre bon plaisir auditif, une conclusion épique à un superbe spectacle qui a su en donner beaucoup à son auditoire. Le choix des chansons s’est avéré excellent, je n’aurais pas changé grand morceau honnêtement, il y avait des extraits pour les fans de toutes les époques, bien joué. J’en veux davantage de shows à l’Agora, l’emplacement a tout un cachet. N’hésitez pas à aller encourager les artistes qui s’y produisent, le son est toujours au rendez-vous, cheers!

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Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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