Spectacle: Le 12 mai 2023 au Théâtre Capitole de Québec
Organisateur: District 7 Production
Photographe: Stéphan Lévesque
Compte-rendu: Stéphan Lévesque
D’entrée de jeu, ça faisait des lunes que je n’avais pas vu un show métal au capitole ce qui renforça la nostalgie de la magnifique période 2000 des années où la scène battait son plein dans cette salle mythique de la vielle capitale. Un autre fait important est que j’étais présent pour August, un groupe qui a toujours été à l’avant-garde du mouvement métalcore et qui affiche une constance remarquable dans un style qui s’est rapidement saturé avec d’innombrables groupes qui n’ont souvent rien de bien mémorable à offrir. The Devil Wears Prada fait partie intégrante de ces bands qui me laissent complètement indifférent, donc vous me pardonnerez de n’avoir assisté qu’à une chanson de leur performance.
Bleed From Within ouvre le bal, je les connais très peu et leur musique n’a rien de bien spécial à offrir à mes yeux, toutefois ce sont de bons musiciens et ils ont quelques chansons qui valent le détour. Je dois admettre avoir été agréablement surpris par leur énergie sur scène et la clarté de leur son. Ils ont su enflammer l’assistance dès les premiers coups de pick. Le chanteur laisse tout sur le stage, il est là pour engager l’interaction avec les gens présents, avoir un bon moment, prendre une bière et surtout nous crinquer.
Déjà beaucoup d’action dans le pit, je me surprends d’ailleurs à aller faire un tour dès la moitié de leur set. Ce dernier est court, mais tout en puissance, il fait déjà chaud dans la cabane. Côté sonore, c’est bien balancé, on entend bien tous les instruments en avant comme derrière. Les quelques breakdowns anime la prestation, mais ils ont aussi quelques portions plus mélodiques qui sont délivrés avec précision et lourdeur. Le chanteur s’assure de couvrir tout l’espace en se promenant de gauche à droite et en interpellant la foule rassemblée devant son espace de travail. Son vocal est agressif avec de bons screams pour la majeure partie et quelques élans chantés avec un peu de gravel dans la gorge. Ces passages s’intègrent bien aux chansons sans avoir l’air forcé pour le besoin d’avoir des moments plus catchy. La résultante, c’est un très bon opener et je peux maintenant aller relaxer autour d’une bonne bière meilleure marché avec des amis devant le palais Montcalm en attendant la tête d’affiche.
BLEED FROM WITHIN
Bref, vous comprenez que je n’étais pressé de revenir à l’intérieur pour The Devil Wears Prada. Par soucis d’ouverture d’esprit, je suis présent pour la conclusion de leur spectacle et c’est moins insupportable que je le croyais. Je vais demeurer neutre étant donné mon faible échantillon et je vais me contenter de dire que je ne les aime pas plus sans pourtant dénigrer le fait qu’ils sont capables de jouer leurs compositions platoniques avec professionnalisme.
Maintenant, la table est mise pour le repas principal qui est présenté avec grand soin. En effet, le stage est illuminé avec ses multiples jeux d’éclairage hyper dynamique, il y du spot au pied carré. Le drummeur est juché sur le deuxième étage de la structure tout autant lumineuse avec de larges bandes qui flashent en intermittence ou demeurent simplement allumées en mode House Lights. Étant à ce moment à côté de la console de son et lumière, je peux apprécier le travail de leur éclairagiste qui ajoute des séquences de lumières qui se synchronisent à merveille avec les rythmiques que nous garochent le groupe. Bien entendu, la majorité des effets sont déjà pré arrangés, mais elle en met un peu plus dans certaines parties. Je peux voir ses doigts appuyer sur les commandes des spots au-dessus de la scène et sa rythmique se marie parfaitement avec le beat que le band joue. Elle échange même avec le groupe en leur parlant à l’occasion dans un micro ce qui fait bien rire Dustin Davidson lors de 2 occasions.
C’est bien beau la synchronisation fabuleuse de l’éclairage qui amène l’expérience visuelle à un niveau des plus intéressant digne d’une grosse production, mais c’est bon ou pas ce show-là? Regarde, il commence le spectacle avec Composure et Truth of A Liar, alors pas besoin de vous dire que le bordel a pogné instantanément et que les gens sont bien pompés pour tout déchirer sur leur passage. C’est lorsqu’ils ont décollé Empire que mon show a pris une tout autre tangente. Le tout débute avec mon ami Sylvain qui échappe la moitié de sa bière fraîchement achetée sur la fille devant, ouais ça brasse jusqu’à la console de son. Je comprends qu’il est temps que je me lance dans ce chaos sur le parterre pour profiter d’une expérience plus complète que celle de simple spectateur. Je rentre donc dans le tas avec énergie pour me frayer un chemin et je participe à plusieurs circle pit, de la bousculade entre bonne camaraderie et je constate quelques body surfeurs dont un qui a tellement le fond de culotte mouillé qu’on se demande s’il n’avait pas mieux fait d’aller à la toilette avant de se faire propulser en l’air.
Après quelques chansons, je réussis à atteindre la barrière devant que je ne quitterai pas du reste du show. Je suis aux premières loges pour admirer toute l’action sur scène, le jeu ultra précis de chaque musicien et leur entrain indéniable à performer leur musique. Pas besoin de vous dire que ça sonne comme une vraie tonne de brique dans tous les sens du terme. De ce fait, on ressent toutes les vibrations, la puissance du drum surtout dans leurs riffs aux rythmiques moins usuelles. Le son est clairement moins défini aussi prêt de la scène qu’à ma position initiale, un peu normal. On entend moins le chanteur et les guitares se perdent un peu dans le mix. Cependant ça n’enlève rien à l’infectieuse énergie dégagée par August et tous les fans déchaînés. À noter que le son est significativement meilleur lorsque tu te recules un peu, c’est possible de décortiquer les 2 guitares et j’imagine que c’était encore plus audible à l’arrière de la salle et au balcon.
Parlons des musiciens qui sont super justes et toujours en mouvement. Le chanteur Jake Luhrs a un éventail complet de growls et de screams pour toutes les sauces. Il offre un bon contrôle et il se charge même de la partie chantée et enregistrée en studio par Jesse Leach de Killswitch Engage sur la pièce Ancestry. C‘est un des single du nouvel album, il s’en sort très bien. Les connaisseurs du groupe sont au courant que le bassiste Dustin Davidson participe beaucoup à l’écriture et qu’il est un excellent guitariste. Le groupe nous réserve d’ailleurs un segment de chansons dans lequel Dustin s’empare de sa guitare pour démontrer tout son talent avec quelques bons solos. C’est toujours surprenant de voir la polyvalence dans un groupe, Jake même prendra la basse pour une chanson qui sera effectuée à 3 guitares. Je dois souligner aussi la prestation du lead guitar JB Brubaker qui est toujours très animé sur scène en plus de bien rendre ses parties et tout cela en portant des gougounes, son rituel habituel quoi. Inutile de mentionner que le pit est devenu fou dans Marianas Trench. Même si ça bourrasse amplement en général durant le set, le thrash est agréable, tout le monde est là pour avoir un bon trip sans essayer d’arracher la tête de son prochain pour se prouver. En rappel, nous avons droit à un solo de drum et deux dernières chances de participer à la fête avec the Eleventh Hour et White Washed, rien pour se plaindre.
August Burns Red a su nous faire parcourir sa discographie des 20 dernières années avec brio dans cette tournée soulignant les 2 décennies d’activité du quintet. J’ai reçu le setlist à JB de sa main à la fin ce qui est toujours un beau souvenir à conserver. Une magnifique soirée avec plusieurs amis et une communauté métal vraiment sympathique. J’ai hâte au prochain le 18 mai avec Harakiri from The Sky, Unreqvited et Ghost Bath à l’Anti. Si vous aimez le black métal atmosphérique rempli d’émotions, venez à ce spectacle des plus abordable à 28$ seulement. On se revoit dans le pit.
AUGUST BURNS RED
SETLIST BLEED FROM WITHIN:
I Am Damnation
Stand Down
Pathfinder
Into Nothing
Levitate
The End of All We Know
SETLIST THE DEVIL WEARS PRADA:
Watchtower
Danger: Wildman
Born to Lose
Salt
Dez Moines
Chemical
Noise
Broken
Cancer
Sacrifice
SETLIST AUGUST BURNS RED:
Composure
The Truth of a Liar
Fault Line
Ancestry
Empire
Ghosts
Invisible Enemy
Spirit Breaker
Your Little Suburbia Is in Ruins
Meridian
Backfire
Bloodletter
Laniakea
Paramount
Marianas Trench
Encore:
Drum Solo
The Eleventh Hour
White Washed