Spectacle: Le 11 Mars 2023 au Centre Vidéotron à Québec
Organisateur: Gestev
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Sylvain Carrier
S’il y a une seule certitude en ce bas monde, c’est bien celle qui affirme que Muse est un groupe qui doit être vu en spectacle au moins à une occasion, et point bonus si c’est en salle. C’est deux fois plutôt qu’une que la populaire bande anglaise aura l’occasion de se produire devant le public conquis d’avance de la Vieille-Capitale, les 11 et 12 mars. Voici un compte-rendu de la première de ces deux prestations!
ONE OK ROCK
C’est la formation japonaise One OK Rock qui a le mandat d’ouvrir le bal avec un rock honnête, quoiqu’un brin réchauffé. Peu d’amateurs sont présents en début de prestation, mais ceux qui y sont livrent tout de même un chaleureux accueil aux Japonais. L’énergie du chanteur est franchement impressionnante et fait écarquiller les yeux de tous ceux qui arrivent a leur siège ou au parterre à mesure que les minutes passent. Le groupe cueille ses inspirations de groupes des années 2000 à 2010; on peut penser à The All-American Rejects, Good Charlotte et Fall Out Boy, entre autres, alors vous comprendrez que les pièces sont accrocheuses et agréables. Le passage de One OK Rock aura permis a la foule de patienter sagement en attendant Muse, en plus d’assister à une prestation honnête et « catchy ».
EVANESCENCE
Formation phare du début des années 2000, Evanescence était assignée du mandat costaud de mettre la table pour le plat principal. Ce n’est pas une mince tâche que d’ouvrir pour Muse, mais la pièce Broken Pieces Shine entame bien la prestation, avec une Amy Lee énergique qui rend bien à la foule son chaleureux accueil. Soyons francs: Evanescence a perdu de son lustre et n’est plus l’ombre de la formation qu’elle était jadis. Malgré les Going Under, Call me When You’re Sober et Imaginary, les nombreux « fillers » rendent la prestation longue et fastidieuse par moments. Le son est parfait, certes, mais il manque définitivement la magie des beaux jours. Ça n’arrivera pas, le deuil est fait depuis longtemps. Le visuel est joli, rien n’est si terrible, mais il manque ce petit quelque chose qui était si présent à l’époque. Certains flashs auront lieu, notamment durant End of the Dream ainsi que pendant Better Without You avec les multiples lasers visibles, probablement gracieusement prêtés par Muse. Amy Lee est formidable, mais la magie n’y est plus…
Au moins, en fin de parcours, Use my Voice, Blind Belief, Immortal et Bring me to Life conclueront le tout en beauté et allumeront enfin la flamme tant attendue. La foule n’avait rien vu encore…
MUSE
C’est sous le coup de 21h15 que Muse embarque sur scène, sous les applaudissements soutenus d’une foule déjà conquise. Dès les premières notes de Will of The People, la bande britannique met littéralement le feu au Centre Vidéotron. Les flammes jaillissent sur la scène, et le tout met la table pour un spectacle qui s’avèrera absolument sensationnel. Il faut savoir que Muse ne fait pas dans les demi-mesures; tout est grandiose, épique, et cela se reflète à toutes les secondes de cette soirée. Hysteria et Psycho suivront, avec les lasers se multipliant sur cette dernière. Matt Bellamy est un frontman divin et sa performance vocale est sans failles. Il n’a pas le charisme d’un Bruce Dickinson, soit, mais il n’en demeure pas moins qu’il est tout un artiste. Won’t Stand Down sonne comme une tonne de briques, puis Compliance viendra ralentir le rythme effréné du spectacle, non sans donner des frissons a l’échine de tous les amateurs médusés par la performance stellaire du groupe. Des serpentins jaillissent du plafond à un certain moment, puis des confettis tombent plus tard pendant plusieurs minutes durant Undisclosed. Les classiques y sont, évidemment: Time is Running Out, Supermassive Black Hole et Starlight, entre autres, sont hurlées par les fans; rarement voit-on d’ailleurs des foules aussi réactives que celles aux concerts de Muse, signe que le groupe touche réellement une corde sensible que bien peu de formations réussissent à atteindre. Les flammes sont de plus en plus présentes plus le spectacle avance, les lasers aussi. C’est honnêtement le paroxysme de l’art, de la beauté de la musique; le temps s’arrête, ce soir. Comme si ce n’était pas assez, lors du rappel, un énorme robot-démon-appelez-ça-comme-vous-voulez apparait sur la scène durant Kill or be Killed, alors que flammes continuent de réchauffer nos sourcils. Impressionnant, et Muse n’aurait rien, mais rien à envier a Iron Maiden et Eddie, mettons! Le spectacle se termine sur une performance phénoménale du groupe sur Knights of Cydonia, la meilleure pièce de la soirée, comme si c’était possible. Juste wow, les mots manquent pour décrire avec justesse les émotions qui habitent les amateurs en tombée de rideau.
En tant que chroniqueur musical depuis plusieurs années, j’ai eu la chance d’assister à des centaines de spectacles, mais très, très rares sont ceux qui se sont avérés d’une telle qualité. Il y a tant à dire sur une soirée comme celle de samedi, mais on ne peut que réellement comprendre la beauté d’un tel spectacle en le vivant. Muse est au sommet de son art et marquera l’histoire par ses prestations uniques, artistiques et engagées. Merci mille fois pour cette soirée magique!
SETLIST EVANESCENCE
Broken Pieces Shine
What You Want
Going Under
Take Cover
Call Me When You’re Sober
Lithium
Wasted on You
End of the Dream
Better Without You
Imaginary
Use My Voice
Blind Belief
My Immortal
Bring Me to Life
SETLIST MUSE
Will of the People
Interlude
Hysteria
Psycho
Pressure
Won’t Stand Down
Compliance
Thought Contagion
Verona
Time Is Running Out
The 2nd Law: Isolated System
Undisclosed Desires
You Make Me Feel Like It’s Halloween
Madness
We Are Fucking Fucked
The Dark Side
Supermassive Black Hole
Plug In Baby
Behold, the Glove
Uprising
Prelude
Starlight
Encore:
Kill or Be Killed
Knights of Cydonia