Spectacle: Le 1er mars 2023 à l’Impérial Bell de Québec
Organisateur : District 7 Production
Compte-rendu: Stéphan Lévesque
Photographe: François Morisset
Enthousiaste n’était pas un mot suffisant pour décrire la fébrilité qui m’envahissait à l’approche de ce spectacle tant attendu. Ce n’est pas compliqué, les 4 entités métal présentes suscitaient de l’engouement dans mon moi-même. Le fait d’être accompagné de plusieurs bons amis, dont 2 qui étaient avec moi pour le 70K Tons of Metal, ne faisait qu’ajouter à la frénésie.
Le tout débute avec THULCANDRA qui est l’autre groupe du chanteur-guitariste d’Obscura et l’écriture est directement liée aux 2 premiers albums du célèbre monument qu’est le band suédois Dissection. Steffen Kummerer n’atteint pas de si hauts standards avec THULCANDRA, toutefois il s’agit de musique bien construite et on ressent sans contredit la sonorité Melodic Black Metal rustique émanant de Dissection.
Leur set est de courte durée, 5 chansons, et je l’apprécie à chaque instant parce qu’on ne reverra peut-être jamais le quatuor en sol québécois. La voix de Steffen est bien ajustée pour le son des guitares très mélodiques en général sans négliger de laisser place à des accords typiquement redoutables du Black Métal. Ils découpent leurs accords en jouant corde par corde sans étouffer le son d’aucune d’entre elle, let ringggg, c’est l’harmonie dans le chaos avec les lignes mélodiques qui planent par-dessus.
Les gens ne semblent pas connaître le band à part une trentaine de crinqués devant, moi compris. Je peux confirmer cependant que de nouveaux adeptes s’engagent plus le spectacle avance. Ils gagnent des fans et plusieurs me mentionnent après la performance que c’est une très belle découverte, d’autres regrettent d’avoir rater le début.
THULCANDRA
Sortant de la Finlande, WOLFHEART débarque avec l’intention de frapper fort, parce qu’ils ont clairement la qualité de production d’une tête d’affiche. Les trois micros devant sont garnis d’un énorme panache avec la tête de l’animal, bien entendu il ne reste que la partie osseuse et ça fait métal en sacrament. Le chanteur-guitariste a une grosse chaîne comme strap de guitare qui semble vraiment en acier ce qui doit être d’un inconfort total, mais c’est du dévouement pour le show, j’embarque direct.
WOLFHEART m’en donne vraiment plus que je le croyais, le guitare soliste torche tellement plus que je pensais. Il est précis, rapide, technique, il a des bras gigantesques ce qui ajoute en quelque sorte à la virilité sur le stage, ça sent l’homme. Je connais des demoiselles qui cherchaient les gros messieurs de WOLFHEART après le show et ce n’était pas pour donner une petite tape d’appréciation dans le dos.
La sélection des chansons se concentre sur des morceaux à haute intensité en général, beaucoup plus de blast beat que je m’attendais et le percussionniste varge solide sur ses tambours. La voix de Tuomas est à la hauteur de mes attentes, mais ce qui m’a surpris totalement, c’est la voix gutturale de monsieur gros bras tatoués et la superbe voix claire du bassiste. Parfois, tout le monde chante en cœur, on n’est pas à la chorale de l’église du coin, c’est brutal, une touche vraiment appréciée. Une très bonne prestation qui m’a donné le goût de replonger dans la discographie du groupe.
WOLFHEART
Comme si ce n’était pas assez plaisant, on arrive à nos shredders insatiables d’OBSCURA. Tout le monde sait ce qu’il va se passer et moi je surveille de près leur rédemption face à la déception que j’avais essuyée sur le bateau, il y a un mois, quand je les ai vus au 70K. Premièrement, le son est franchement mieux balancé, on entend Christian Muenzner avec plus de facilité, même si ce n’est pas parfait. Je confirme que leur gars de son pourrait être plus adroit, c’est très acceptable et je dois tenir compte que la musique est sensiblement complexe.
Ils nous réservent en majeure partie le dernier album ce qui fait totalement mon affaire, je l’adore. Les solos de Christian et de Steffen (quand il en fait) sont absolument délectables. Il manque seulement un peu de définition dans l’expérience pour apprécier à sa juste valeur ce que ces gars sont en train de nous balancer par la tête. Globalement, c’est un show de prouesses instrumentales avec les mélodies tantôt sombres, plus tard ça flirt avec le Power Métal, aucun problème avec ça de mon côté. On s’entend que la musique brasse pas mal, les riffs sont bien composés et généralement portés vers la technicalité. Tu ne joues pas ça après avoir réussi ta première chanson de Kiss en carrière.
J’étais aux premières loges devant Christian et j’ai pu apprécier tous les détails de son rendu avec Alexi, le mastermind du groupe de Punk Rock Mute que j’adore. On dirait qu’on se poste toujours au même endroit les 2 quand il y a un guitariste qui tire solide dans un show, on recherche visiblement le même buzz. À noter que la voix de Kummerer est en grande maitrise, la fretless bass nous enveloppe et le batteur donne le ton à cette avalanche de notes. Sans doute, mon meilleur spectacle d’OBSCURA sur les 3 que j’ai vus. Anticosmic Overlead a créé un pit des plus survolté et la finale avec When Stars Collide nous boucle le tout en beauté avec mon solo préféré de la soirée.
OBSCURA
Finalement, le groupe que j’attendais le plus monte sur scène, je voulais les voir depuis longtemps ces italiens de FLESHGOD APOCALYPSE. Ils arrivent avec un style vestimentaire très cool qui fait penser à un accoutrement que l’on verrait dans un opéra à la renaissance version horrifique, bien joué. Ils ont tous la face peinturée blanche. La scène et l’éclairage sont plus sophistiqués que les groupes précédents et le mur de vibration est venu me frapper en pleine gueule dès le premier accord. Ça rentre sur un esti de temps leur affaire, ils ne sont pas venus faire une parade de mode avec leurs beaux habits, ils sont venus tout massacrer sur leur passage.
Je remarque rapidement la superbe intervention de la chanteuse avec sa voix opératique, elle s’occupe aussi des vocaux normalement exécutés par le bassiste qui lui se concentre sur son instrument. Elle a un charisme et une prestance certaine qui ajoutent un côté épique au son endiablé qui déchire tout derrière. Le drum est dans le tapis à maintes reprises encore plus dans la toune The Violation qui engendre le plus gros slam de la soirée, on ne savait pu où se mettre. Nous avons droit à quelques très bons solos de guitare qui flirtent souvent avec le néoclassique évidemment. Le chanteur et deuxième guitariste qui est aussi l’ancien drummeur, ouais il pourrait laisser du talent aux autres Francesco, quel emmerdeur. Néanmoins, il a bien en main son acte et il transporte la foule pour maintenir une intensité palpable.
FLESHGOD, c’était une prestation théâtrale de grande envergure digne d’un headliner haut de gamme. C’était sincèrement le clou d’un spectacle pratiquement sans faille de la part de tous les groupes. L’atmosphère était dynamique, on a fait des métalleux heureux pour un prix très raisonnable. Le guitariste d’Elvenking m’avait dit avant le show d’aller voir le soundman de FLESHGOD, ce que j’ai fait à la fin. C’était très drôle de constater sa réaction quand je lui ai dit qu’Aydan l’envoyait promener, anyway c’est ce qui conclut cette soirée enivrante. Seul bémol étant de me lever à 5h30 du matin pour faire la route à Montréal pour le boulot, mais j’avais de l’énergie emmagasinée pour palier à mon manque de sommeil.
FLESHGOD APOCALYPSE
SETLIST OBSCURA
Forsaken
Emergent Evolution
Devoured Usurper
The Beyond
A Valediction
Akróasis
Solaris
The Anticosmic Overload
Ocean Gateways
When Stars Collide