22:11:15 – Katatonia / The Ocean Collective / Cellar Darling (Québec)

Spectacle: Le 15 Novembre 2022 à l’Impérial Bell de Québec
Organisateur: District 7 Production
Compte-rendu: Stéphan Lévesque
Photographe: François Morisset

En débutant, je tiens à préciser que l’auteur de ces lignes avaient écouté CELLAR DARLING une seule fois avec une appréciation mitigée. Il connaît THE OCEAN COLLECTIVE depuis 2013 avec l’album Pelagial, mais n’avait aucunement suivi leur carrière après. Finalement, il avait découvert KATATONIA à la fin des années 90 sans jamais vraiment accroché réellement à part le trésor Brave Murder Day. Cependant, il y a 2 ans environ, cet homme a redécouvert le groupe avec Dance of December Souls, le premier album du band et oh là là qu’il a trippé, bref un duo d’album parfait pour débuter leur carrière avec le classique Brave Murder Day.

Bien entendu, à l’approche du spectacle, j’ai écouté les setlists de KATATONIA et THE OCEAN COLLECTIVE 4 fois pour m’imprégner un peu des chansons qu’ils nous réservaient. J’ai eu l’atroce surprise de constater que KATATONIA ne faisait aucune pièce de ce qu’ils ont sortie dans les années 90, mais quelle chance loupée totalement de m’en mettre plein la gueule. Cette petite mise en contexte était nécessaire à mon avis pour comprendre mon état d’esprit en arrivant à l’Impérial de Québec le mardi 15 novembre.

De ce fait, j’arrive presqu’à l’heure pour écouter CELLAR DARLING. La salle est tranquille et la voie angélique de la chanteuse multi-instrumentiste submerge l’impérial. Je m’avance alors à la barrière devant pour admirer de plus près ce petit bout de femme d’une douceur inattendue. Ai-je été un nouveau fan converti, ai-je été impressionné par leurs compositions? Pentoute, toute la construction rythmique est d’un générique endormant. Toutefois, la suissesse Anna Murphy possède une superbe voix quasi envoûtante qui flirt avec l’opéra. De plus, elle alterne entre le clavier, le hurdy-gurdy et la flûte traversière ce qui amène un peu de couleur nécessaire aux compositions linéaires et plus prévisibles que le fait qu’il tomberait de la neige cette année au Québec. En somme, un groupe beaucoup plus intéressant dans un contexte live, un charisme certain de la part d’Anna qui a de multiples talents, je suis tout de même content de ne pas les avoir ratés.

CELLAR DARLING

En second lieu, THE OCEAN COLLECTIVE débarque sur le stage. Constatations rapides : l’assistance a doublé, l’éclairage et l’ambiance sont accentués, bref on a affaire à une production de plus grande envergure et engageante. La vedette à mes yeux de cette prestation est le batteur qui sonne à la perfection, surtout parce qu’il utilise des rythmiques aux tendances jazz qui s’éloignent majoritairement du 4/4, ça groove solide. Les pièces sont généralement assez longues, progressives, 2 dépassants les 10 minutes, il y a de la modulation et de la nuance aussi dans la hauteur du son. J’adore quand un groupe métal joue avec la hauteur de leur décibel en spectacle comme le faisait beaucoup la scène rock progressive des années 70. Cela pour impact de te garder davantage sur la pointe des pieds et les moments intenses frappent avec une claque complètement différente.

Vocalement, nous avons des chants clairs d’une certaine émotivité de la part de Loic Rossetti et il est appuyé par un guitariste et le drummeur en back vocals. Sincèrement, tout le monde est en maîtrise. On ne fait pas que chanter doucement avec THE OCEAN, bien non, il nous crie au visage aussi et il a l’air beaucoup moins gentil le Loic. La résultante est que c’est tout aussi bien exécuté tout en ajoutant une dimension bien virile. Fait particulier, lors de la chanson Holocene, le batteur s’empare du lead vocal, le pianiste s’occupe du drum et le chanteur s’en va au clavier. J’ai vraiment aimé la dynamique que ce changement apportait momentanément. Deux derniers éléments que je tiens à souligner sont l’énergie du groupe qui bouge énormément sur scène et la touche du chanteur qui s’adresse au public en français, c’est un Suisse après tout contrairement au reste du band majoritairement Allemand.

THE OCEAN COLLECTIVE

Nous arrivons au clou du spectacle avec KATATONIA. L’ambiance est ténébreuse, tous les membres sont vêtus entièrement de noir, mais ils ont du bon temps sur scène et affichent souvent des sourires sympathiques ces suédois. Jonas Renkse est hyper reconnaissant envers nous d’être présent, nombreux et bruyants pour un mardi soir surtout. Il discute un peu entre chaque morceau avec la foule, belle interaction. Pour la musique, nous avons droit à des chansons de tous les albums des 20 dernières années qui sont davantage dans le même moule que ceux des années 90 que j’aime tant, bon j’arrête de maugréer. En spectacle, le tout s’élève d’un cran, je suis aux premières loges au centre sur la barrière et le son est massif. La voix de Renkse est envoûtante comme on pourrait s’y attendre et son guitariste soliste Roger Öjersson nous livre des back vocals plus haut d’une grande qualité, celle-là je m’y attendais moins, leur harmonie vocale est un mariage sonore parfait, j’en suis épaté.

Au niveau des musiciens, je suis évidemment très heureux de voir enfin en spectacle Anders Nyström qui est fondateur de KATATONIA, mais aussi de BLOODBATH avec Renkse et encore mieux de Diabolical Masquerade avec Dan Swanö. Ce dernier groupe est un des plus sous-estimés et méconnus de tous les temps à mon avis. Hey reviens à KATATONIA le TDAH! Ainsi, le son est bien balancé, de subtils jeux de guitare ambiants sont agréables à mettre un visuel dessus, on remarque leur habileté de fins compositeurs à insérer des petits détails dans ces compositions simplistes afin de les élever à un autre niveau, c’est un tout si efficace. C’est sans prétention et mélancolique à souhait.

Je dois avouer que, pour ma part, le show prendra encore plus son envol dans la deuxième partie à la suite du nouveau single ‘’Atrium’’ qui est catchy as fuck you can get. Toutes les tounes qui suivront sont impeccables et possèdent plus d’intensité en général au niveau du drum, mais il y a également quelques bons solos de guitare de la part de Roger qui ne laissait pas planer le moindre indice de sa capacité à agresser le manche de la sorte. Les 7 dernières pièces incluant le rappel sont toute une finale en force, le théâtre de l’Impérial presque comble est satisfait. Ils ont été généreux de 20 titres au total, je sors de là bien heureux d’un mardi super divertissant et apaisant.

KATATONIA

SETLIST DE KATATONIA :

Heart Set to Divide
Liberation
Dead Letters
Old Heart Falls
Deliberation
Onward Into Battle
Teargas
Forsaker
Leaders
In the White
Serein
The Racing Heart
Atrium
My Twin
The Winter of Our Passing
Evidence
July
Untrodden

Encore:
Behind the Blood
Lethean

Marc Desgagné

Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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