Spectacle: Le 18 Octobre 2019 au D’Auteuil à Québec
Organisateur: District 7 Production
Photographe: Julie Voyer
Compte-rendu: Samuel Bédard
Beyond Creation – Le D’Auteuil – 18 octobre 2019
Ce soir, je suis allé faire un tour au nouveau D’Auteuil sur St-Joseph dans un sentiment d’impatience et de hâte incontrôlable. La tournée qui s’y arrêtait en était une que j’attendais depuis son annonce plusieurs mois déjà. Pourtant, c’était la tournée headliner d’une formation locale qui créait cette frénésie à Québec.
Dès 18h30, la scène se fait assaillir par ce que je considère comme l’un des meilleurs groupes actuels issus de la ville de Québec : The Flaying. Pendant une bonne demie heure, ils nous ont servi leur death metal original à saveur tantôt technique et tantôt plutôt brutale sans se soucier du fait qu’ils jouaient devant une salle presque vide. C’est toujours difficile côté réponse du public lorsqu’un show commence aussi tôt. C’est tout de même en toute humilité que le groupe a continué à livrer la marchandise. La deuxième moitié de leur set était partagée avec un cinquième membre. Vanessa Martel (Within Embers) s’est joint au groupe pour effectuer quelques back vocals. Bien que l’addition soit charmante et judicieuse au niveau des timbres, la mise en scène visiblement un peu dernière minute laissait un léger froid planer parmi la foule.
THE FLAYING
Le groupe suivant en est un que j’attendais particulièrement. Même s’ils n’étaient que deux membres originaux sur cinq (sept en studio), Equipoise ont complètement viré la salle à l’envers. Plusieurs ne les connaissaient pas, mais tous s’en rappelleront certainement. Devant un public déjà deux fois plus dense, ils nous ont mitraillé de notes et de technique musicale comme peu l’auraient fait. Comptant parmi leurs rangs Hugo Doyon-Karout (Beyond Creation) et le jeune prodige Brody Smith (Exist), ils se sont produits de façon instrumentale. En fait, Michael Alvarez (Flub), le chanteur qu’ils avaient engagé pour cette tournée, est resté coincé aux douanes la veille, contraignant les musiciens à se présenter sans lui pour les dates en sol canadien. Il ne leur aura fallu que bien peu de temps avant de charmer l’entièreté du public, qui s’exprimait sur son incrédulité dès la fin de leur set.
EQUIPOISE
Le groupe qui jouait après Equipoise n’y allait pas de main morte non plus côté technique. C’est une formation un peu plus vieille du nom d’Arkaik qui montait sur la grande scène du D’Auteuil pour y présenter plusieurs titres de son prochain album qui paraîtra sous The Artisan Era; mon label chouchou de 2019. À ma grande surprise, plusieurs semblaient connaître leur musique et leur nom, chantant plusieurs paroles et ne se gênant pas de démontrer leurs talents d’air guitar et d’air drums.
ARKAIK
Toutefois, c’est Fallujah qui, lorsque j’ai remarqué leur rôle de support, m’ont fait réaliser le succès que nos montréalais bien aimés sont en train de recevoir. Un si gros band qui supporte un band local partout en Amérique du Nord, ça fait drôle pour nous qui les avons connus à leurs débuts. Je n’avais pas vraiment apprécié le dernier album de Fallujah avec leur changement de chanteur et leur virage stylistique assez intense, mais en spectacle, c’est toute autre chose. C’est beaucoup plus de place à l’interprétation et à l’atmosphère à mi-chemin entre le chaos contrôlé et le groove qui se créée sur scène. Pour un groupe dont la présence me laissait auparavant indifférent, j’ai été agréablement surpris.
FALLUJAH
Finalement, les pros du technical death metal, disons-le, à saveur progressive montait sur scène avec une production impressionnante. Dès les premières notes, on sent l’enthousiasme des gars de jouer en terrain connu, devant une foule connue, et de lui montrer son progrès. Un peu comme un enfant qui montre ses progrès en cours de guitare à ses parents, les gars semblaient avant tout fiers de revenir à Québec en tête d’affiche dans une aussi grosse salle presque sold out avec cette production. C’est sous un lightshow de qualité que je n’ai vu égalée que par deux ou trois groupes d’arénas que Beyond Creation nous jouaient leur dernier album en intégralité. La réception incroyable m’a un peu surpris; je m’attendais plutôt à un public qui voulait entendre du vieux matériel, mais tant mieux. Cet album étant plutôt long, ils ont terminé le spectacle avec leur plus grand succès : Omnipresent Perception. Deux secondes après cette pièce, on entendait déjà la foule en redemander. Ils sont donc restés un peu plus longtemps pour interpréter une dernière pièce tout aussi appréciée du public : Fundamental Process
BEYOND CREATION