Spectacle: Le 30 Septembre 2019 à l’Anti Bar & Spectacles de Québec
Organisateurs: District 7 Production
Compte-rendu: Samuel Bédard
Disentomb – L’Anti Bar et Spectacles – 30 septembre 2019
Quelques jours après que Kataklysm passe au nouveau D’Auteuil, la ville de Québec se faisait à nouveau assiéger par plusieurs groupes de métal extrême. Fidèle à son Anti Bar, District 7 proposait cette fois-ci le passage du Bloodletting Tour 2019, mettant en vedette six groupes assez brutaux merci. En fait, ce sont six groupes que j’ai découverts dans la dernière année avec leurs plus récentes parutions respectives qui se produisaient l’un après l’autre.
Les premiers à se pointer le bout du nez étaient allemands et s’appelaient Mental Cruelty. Malgré leur apparence de jeunes milléniaux à la mode fans de Lil’ Pump et sa bande, ils jouent du death metal (et pas à peu près). Dès les premières notes grasses, on sait qu’on aura droit à une leçon de brutalité donnée par des jeunes de 21 à 25 ans. La foule un peu gênée au début se laisse rapidement charmer. Enfin, pas le choix de se dégêner un peu quand le chanteur à la taille infinie vient te flatter le dessus de la tête en beuglant.
Le deuxième groupe à monter sur scène en était un assez attendu en général, Organectomy. Son dernier album intitulé Existential Disconnect en avait conquis plus d’un à sa sortie. C’est sans grande surprise que l’on retrouvait quelques-uns de leurs fans parmi la bonne centaine d’enthousiastes présents ce soir. On ne les voyait pas super bien sous cet éclairage rouge sang statique, mais on les entendait beaucoup. Très beaucoup, même. Bien sûr, qui dit six groupes dit aussi courtes prestations. Ils ont joué un total d’environ 25 minutes, comme leurs prédécesseurs allemands, et le public en aurait volontiers pris beaucoup plus.
Le troisième groupe à monter sur la petite scène de l’Anti Bar était probablement celui qui allait le moins avec les cinq autres, mais en même temps, ils furent mon coup de cœur. J’ai écouté le dernier album de Continuum quelques jours avant de les voir sans même savoir que je les verrais prochainement, et j’étais déjà conquis. C’est maintenant vers un death metal un peu moins brutal et beaucoup plus technique que la soirée penchait. Sans bassiste, le quatuor a donné une prestation toute en rapidité sans même n’envoyer qu’une seule note à côté de la track. On entendait un peu partout dans la foule des commentaires sur le jeu extrêmement rapide et agile des guitaristes et sur les nombreux crachats de l’un d’eux.
C’était ensuite au tour de Signs of the Swarm de nous interpréter quelques douces chansons. Dès le test de son, tout le monde semble complètement ébahi par le vocal de David Simonich, qui est carrément indescriptible. En fait, son vocal sonne un peu comme un chaudron dans lequel une grande quantité d’eau est en train de bouillir. C’est extrêmement gras. Et c’est ce qui a fait le spectacle à en entendre les commentaires du public entre les chansons et à la suite de la prestation du groupe. Leur matériel est bon, quoiqu’un peu trop situé dans les basses fréquences à mon goût, mais c’est dans le style.
L’avant dernier groupe à jouer a sans doute volé la vedette, et de loin. Les gars de Visceral Disgorge se sont présentés sur scène visiblement anéantis par des substances illicites revigorantes et ont donné une raclée au public. C’était carrément impossible de ne pas embarquer avec eux. Sautant partout et criant en jouant, les gars du groupe ont contaminé l’entièreté de la foule de leur énergie débordante et visiblement partiellement synthétique. Je crois d’ailleurs avoir assisté au plus gros mosh pit qu’il m’ait été donné de voir dans l’Anti Bar durant leur performance, mais c’est à reconfirmer. Tout le monde connaissait toutes leurs pièces; beaucoup étaient là pour eux.
Bien que la salle se soit un peu vidée suite au passage de Visceral Disgorge, il restait un sixième et dernier groupe à jouer, et ce, en tête d’affiche. Disentomb ont lancé cette année un album qui figure toujours parmi mes préférés de 2019 en date d’aujourd’hui. J’avais donc particulièrement hâte d’assister à sa reproduction en spectacle, et avec raison. J’aurais fortement conseillé à quiconque de rester pour assister au massacre que ces australiens préparaient, mais en vain. DDisentomb font partie de ces groupes nouveau-genre dont le style se situe à mi-chemin entre un death metal brutal et technique. C’est ce qui fait leur charme; ils sont qualifiés de groupe de brutal death metal, mais contrairement aux autres, ils n’essaient pas de repousser les limites de la brutalité de chanson en chanson. Ça fait une sacrée différence en spectacle.