Spectacle: Le 11 Juillet 2019 au Festival d’été de Québec à Québec
Organisateur: FEQ
Photographe: Julie Voyer
Compte-rendu: Sylvain Carrier
Après une première moitié de festival sensationnelle au niveau de la température, voilà que Dame Nature se met de la partie jeudi soir, venant assombrir un brin une 35e édition déjà stellaire en ce qui concerne le bilan personnel de l’auteur de ces lignes. La grisaille s’étant installée, c’était une mission assez corsée qui attendait deux grosses pointures du rock des années ’90, Moist et Live : celle de faire en sorte que personne ne reparte avec des regrets du plus-que-probable rhume contracté durant la soirée!
Tyler Shaw
C’est avec la jeune sensation Tyler Shaw que la soirée commence. Étonnamment, c’est devant une foule excessivement nombreuse que se produira le Canadien, signe que le temps incertain ne semble pas affecter du tout l’intérêt des amateurs pour cette soirée. Le jeune homme offre une performance solide, lui qui propose un pop-rock « cute » assez efficace, propice aux vers d’oreille en raison des mélodies accrocheuses. Hormis la présence de quelques fans irréductibles qui sont présents avec leurs affiches «I love you Tyler», l’ambiance est un tantinet diluée puisque la majorité des amateurs sont davantage présents pour les deux têtes d’affiche; cela n’empêche pas Tyler Shaw de présenter une fougue et une énergie débordante qui débute fort bien la soirée!
TYLER SHAW
Moist
Formation ayant un peu sombré dans l’oubli en raison de la carrière solo de David Usher, Moist est revenu sous les feux de la rampe depuis quelques années. Après un long hiatus de 15 ans, le groupe a bien tenté un retour en 2014 en nous proposant Glory Under Dangerous Skies, mais la sauce n’a malheureusement pas levé tel qu’escompté. Toujours est-il que le groupe canadien peut compter sur une discographie garnie de hits, et bonne nouvelle : ce sera la recette proposée par le groupe pour sa prestation. C’est en force que Moist débute les hostilités avec la populaire Tangerine, au grand plaisir des amateurs. Le charisme indéniable de David Usher est évidemment toujours à l’honneur, lui qui s’adressera toutefois très peu à la foule durant la prestation. Tout y sera : de la populaire Silver, indétrônable au Combat des Clips à l’époque, jusqu’à Resurrection, en passant par les classiques tels que Believe Me, Machine Punch Through, Black Black Heart, Ophelia, alouette… Méchant throwback! La foule ne se fera pas prier pour entonner les airs les plus connus du groupe qui jouaient en boucle à la radio à l’époque. Si on doit reprocher une seule chose à la prestation du groupe, c’est la voix usée de David Usher, qui a dû malheureusement modifier certains passages plus aigus et les adapter à sa nouvelle réalité. Rien de dramatique, mais quand même, c’était perceptible et digne de mention. Cela dit, on en aurait définitivement pris davantage! Qui sait, ce ne sera peut-être que partie remise mais en tous les cas, ce fût un réel plaisir pour les amateurs en présence de voir Moist sur les planches du FEQ!
MOIST
Live
Formation-phare des années ’90, à l’instar de Moist, Live en était à sa deuxième présence au Festival d’Été de Québec après un passage sur les Plaines il y a une douzaine d’années. Les amateurs se sont définitivement ennuyés, puisque le site du Manège Militaire affiche complet pour la première fois de son existence. Rock on, Québec! Après un passage à vide, la formation a retrouvé récemment le leader incontesté du groupe, le chanteur Ed Kowalczyk, et Live célèbre pour l’occasion le 25e anniversaire (ça ne nous rajeunit pas, ouch…) de l’album Throwing Copper. C’est d’ailleurs avec All Over You que débute la prestation des Américains, pièce entonnée en chœur par les amateurs qui n’attendaient que de s’époumoner sur les populaires hymnes du groupe. S’ensuivra un feu roulant de hits : Selling the Drama, Iris, The Dolphin’s Cry, I Alone, Lakini’s Juice, tout y sera! Live propose même à la foule des covers extrêmement efficaces et réussis de Losing My Religion (R.E.M.) et Paint it Black (The Rolling Stones), qui ne manquent pas de plaire aux amateurs. Un petit creux de vague se fait sentir en milieu de prestation avec The Distance et They Stood Up For Love, qui «tuent» un peu le mood, mais rien de dramatique au final. Kowalczyk fera l’éloge à plusieurs reprises de son amour pour le Québec et de sa fierté d’être de retour avec la formation… Nous aussi on est bien content, Ed! La pluie se met de la partie vers 22h20, ce qui annonce généralement le départ de nombreux festivaliers… Not! Le site demeure bondé et pratiquement tout le monde restera pour le rappel, un peu soporifique cependant avec une version acoustique de Heaven et de Turn My Head, suivie de Run to the Water, mais le tout culminera de brillante façon avec Lightning Crashes, qu’Ed Kowalczyk n’aura pas tellement besoin de chanter tellement la foule prend le relais! C’est donc essentiellement satisfaits et repus que les amateurs quitteront le site, détrempés mais heureux de la prestation de Live, qu’on espère revoir sous peu dans la Vieille Capitale!
LIVE
