Spectacle: Le 14 Juillet 2018 au Festival d’été de Québec
Organisateur: Festival d’été de Québec 2018
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Sylvain Carrier
Soirée difficile à avaler pour l’amateur casual de métal ce soir sur les Plaines d’Abraham. L’annonce inattendue du désistement de Bullet For My Valentine, en début de semaine, était un jab au menton de bien des fans qui n’attendaient que cette opportunité pour assister à leur performance. Puis, vendredi, BAM, dans ta gueule, festivalier: Avenged Sevenfold, tête d’affiche tant attendue, recule également. Des problèmes de santé affectent le chanteur. Fuck. Au bureau, c’est la cohue : « Ben là, on va faire quoi…? ». Les plans de certains tomberonnt à l’eau, d’autres se résigneront à vivre la soirée telle qu’elle est, et d’autre jubileront.
Le Festival d’Été de Québec a décidé de rendre une soirée relativement hétérogéne très, très homogène en appelant à la rescousse Atreyu et Alexisonfire. 2002, anyone? Toujours est-il que le rendez-vous était donné, et jeunes et moins jeunes étaient malgré tout présents pour encourager une musique encore trop marginale, qui brasse en masse! Il faisait bon voir une foule aux vêtements sombres, soit, mais au sourire satisfait; on oublie Avenged Sevenfold, on va avoir du fun quand même! D’ailleurs, les habitués du genre auront un gros, gros flash du Heavy (et 77′) Montreal, qui auront lieu dans deux semaines et pour lesquels Metal Universe sera au poste! Aussi, chapeau à l’Anti Bar & Spectacles qui a profité de l’occasion pour organiser une « Emo Night » après la prestation des 3 groupes, question de se rappeler du bon vieux temps du Monkey, de La Relève et du Tabou, pour les fins connaisseurs.
Soyons transparents dès le départ : le hardcore/post-hardcore/punk/emo (appelez ça comme vous voulez) n’est pas la spécialité de l’auteur de ces lignes. Plutôt donc que de vous faire un portrait des pièces jouées, on ira d’une idée globale de la performance des groupes présents et de l’ambiance qui règne sur le site historique. Silverstein ouvrira les hostilités en début de soirée, bastion de résistance d’un lineup amputé de ses plus gros morceaux. Ce n’est un secret pour personne, la foule de Québec a toujours été généreuse et mobilisée envers les Ontariens. Durant un peu plus de 45 minutes retentiront les premiers airs de punk rock/emo (encore une fois, appelez ça comme vous voulez, le consensus semble complexe) de la soirée. Le chanteur Shane Told soulignera en cours de route l’appui des gens de la Vieille Capitale depuis le début des années 2 000, dans une ambiance déjà assez survoltée qui n’ira qu’en grandissant plus la soirée avancera.
SILVERSTEIN
La formation Atreyu suivra, forte d’une prestation assez récente au Rockfest de Montebello il y a quelques semaines. Les puristes auront probablement envie de m’assassiner froidement, mais la sonorité est semblable au groupe précédent. Derrière, dans la butte, on a l’impression que c’est le jour de la marmotte et d’assister à un long spectacle qui s’étire, mais au devant de la scène l’ambiance est excellente et c’est probablement l’endroit à être pour bénéficier d’une soirée de qualité. Une reprise de You Give Love a Bad Name (Bon Jovi), apparemment un classique du groupe, viendra jeter un certain malaise chez les amateurs confus qui auraient probablement préféré l’originale. Toujours est-il que la prestation est honnête, mais ne remplace certainement celle que Bullet for my Valentine aurait offert. On n’y peut rien, coudonc!
ATREYU
Après avoir avancé près de la scène pour y vivre pleinement l’ambiance désirée, c’est à la bande de St Catharines en Ontario Alexisonfire que revient la tâche de prendre le relais d’Avenged Sevenfold. Soyons honnêtes dès le départ : en ce qui concerne la popularité actuelle, la formation canadienne n’arrive pas à la cheville de l’autre, mais il n’en demeure pas moins que le groupe peut compter sur une horde de fans passionnées qui répondent tous à l’appel. Pour une raison obscure, et il faudrait qu’un jour on nous explique pourquoi, certains amateurs croient bon de garrocher leur canette de bière le plus haut et le plus loin possible dans la foule lorsqu’ils la terminent. C’est quoi le trip, au juste? Qui se dit « Hihihi, j’ai reçu une canette de bière dans face, YÉ, quel esti d’bon show! » dans la vie…? Pensez-vous rendre service au monde en leur pitchant ça par la tête? Sérieux, c’est un mystère, et c’est franchement désagréable. Merci.
Une fois ce questionnement passé, parlons justement de la prestation d’Alexisonfire, qui revisitera sa courte discographie tout au long de la soirée devant une foule très mince mais intense de fans motivés, qui entonnent les airs de pratiquement toutes les pièces proposées par le groupe. Les membres de la formation remercieront d’ailleurs chaleureusement la foule en cours de route en mentionnant qu’elle aura réussi à revirer une mauvaise situation en party incroyable, et c’est tout à l’honneur des gens présents! Des moshs pits comme on en rarement vus au FEQ se forment devant la scène et même sur les côtés, signe que l’ambiance est à son paroxysme et que le pari de Louis Bellavance était le bon. La plupart des amateurs repartiront rassasiés, même si la déception est de tous les discours concernant l’annulation des têtes d’affiche. Ce sont des choses qui arrivent, que voulez-vous!
ALEXISONFIRE
Arrêt final demain soir au Parc de la Francophie, alors que Sum 41 nous rend visite. Ne manquez pas ça!
Setlist d’Alexisonfire :
Young Cardinals
Boiled Frogs
We are the Sound
Rough Hands
Waterwings
Old Crows
Crisis.
.44 Caliber Love Letter
Accept Crime
Dog’s Blood
Drunks, Lovers, Sinners and Saints
This Could be Anywhere in the World
The Northern
Pulmonary Archery
Accidents
Happiness by the Kilowatt