Spectacle: Le 18 Avril 2018 à la Salle Jean-Paul-Tardif à Québec
Organisateur: La Capitale du Prog
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Samuel Bédard
Il est bien rare que des spectacles présentés par Capitale du Prog sont décevants, à mon humble avis de critique de spectacle snob. Le dernier spectacle présenté par ce promoteur mettait en vedette Neal Morse, l’icône du rock progressif un peu plus moderne, cette fois-ci en formule acoustique et complètement solo.
C’est dans l’une des ambiances les plus intimes auxquelles j’ai eu à faire depuis mes débuts dans cette carrière de spectateur que je fais perdurer depuis quelques années. Neal Morse s’est présenté sur une scène complètement dénudée de matériel et timide en éclairage, sur laquelle gisaient un pied de guitare, un clavier et une petite table, tous à portée de main pour un homme. Il s’est tout de suite mis à s’adresser à la foule comme à une vieille connaissance, causant plusieurs interactions entre l’artiste et des membres du public. L’ambiance était alors extrêmement riche en intimité et en proximité.
C’est d’ailleurs cette ambiance qui a donné une touche spéciale au spectacle monté par Neal Morse au cours duquel il a joué son dernier opus presqu’en entier, des plus vieilles chansons et même des succès de quelques de ses anciens groupes : l’album V de Spock’s Beard presqu’en entier et Bridge Across Forever de Transatlantic, au plus grand plaisir des fans. Mais il faut bien être honnête : il n’y a pas mille façons de rendre des versions acoustiques de pièces originalement plus rock et électrifiées avec un gros band techniquement assez fort. Neal Morse a su briser cette sorte de redondance en incluant une pédale d’effets qui peut sembler magique pour les moins connaisseurs de matériel musical et nous a fait découvrir un de ses nombreux talents qui m’était encore indéfini : il est passé maître dans l’art du looping. Il s’est mis à enregistrer et à empiler en temps réels des parties de basse, de guitare rythmique, des back vocals et du clavier pour faire une ligne soliste par-dessus, un peu comme si tout un groupe l’accompagnait. S’ensuivirent d’énormes solos improvisés à tout casser. Il est d’ailleurs arrivé un moment cocasse en lien avec cette dite procédure : Neal a voulu faire une intervention musicale à l’aide d’une sorte de flûte hybride faite maison, mais l’a loopé par accident avec le reste des enregistrements empilés. Après quelques onomatopées comme uh oh, l’artiste en lui est sorti. Il a rejoué la même ligne une tierce plus haut, puis une haute tierce plus haut, et encore, toutes lignes empilées avec le reste pour finalement terminer sa chanson avec un accompagnement enregistré un peu plus riche que prévu!
NEAL MORSE
